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Le Figaro devient un journal salafiste…


Dans un article du 23 avril 2012, Acrimed a présenté un cas d’école de l’influence (voire de conflit d’intérêt ?) qu’exerce le propriétaire du journal sur la ligne éditoriale.
C’est un mystère que de voir le Figaro encenser une révolution islamiste. Quel est l’intérêt de promouvoir les salafistes en Syrie ? Vendre des armes ? Ou d’autres intérêts financiers et économiques tout aussi intéressants et importants l’obligent à travestir la réalité de l’agression par l’intermédiaire de mercenaires fanatiques d’un État souverain ? Ce journal qui est censé défendre la souveraineté et la nation française, se peut-il qu’il y ait un double standard qui fait que ce il prône chez nous n’est pas valable ailleurs ? Faire tomber un État laïque et le remplacer par un État islamique ne gêne pas Dassault.
Lors de l’affaire Merah, j’ai avancé l’hypothèse que Merah soit un pion qui a échappé à la manipulation des services secrets (tel est pris qui croyait prendre). Merah ne pouvait pas avoir fait le parcours qui était le sien sans être dans une organisation structurée, sinon être un agent au service des renseignements secrets. J’opte pour cette dernière hypothèse. Les services secrets français devaient probablement l’utiliser pour des opérations sur des territoires étrangers, comme la Libye ou encore la Syrie. Merah, que les services secrets français devait manipuler, a échappé à tout contrôle pour une raison ou une autre. Les services secrets préfèrent que l’on leur reproche l’incompétence ou l’erreur grave de dysfonctionnement mais n’avoueront pas pour le moment qu’ils utilisent des djihadites pour la déstabilisation d’Etats étrangers. Ce qui me conforte encore dans mon hypothèse c’est l’interview de Richard Labévièreaccordée au Parisien, ce dernier dit « La France ne pourra pas faire bouger les lignes et les veto russe et chinois qui sont structurels et non pas de simple conjoncture. Avec le « service action » de la DGSE, la France mène en revanche des opérations de formation et de soutien à l’Armée syrienne libre et à d’autres groupes armés. Sur le plan des transmissions et de l’artillerie : mortiers, missiles antichars et canons de 105 mm. Plusieurs dizaines de conseillers militaires participent déjà à un état-major commun turc, américain et français à Charnagh (Turquie), qui bénéficie d’une aide britannique à la frontière syrienne. »
La France par ces interventions (Côte d’Ivoire, Libye et Syrie) a renoué avec son passé colonialiste et impérialiste, mais cette fois-ci au service des Américains. On le savait depuis le début des événements en Syrie que des agents français (sous diverses couvertures, journalistes pourquoi pas ?) ont été envoyés pour aider les terroristes, c’est purement et simplement des actes de guerre. Mais au-delà des techniciens, des formateurs etc, la France envoie probablement également des djihadistes pour des actes de terrorisme et de déstabilisation. Rien de mieux que des Arabes des banlieues pour remplir de telles tâches. Des recruteurs en Tunisie ne se cachent pas, les Syriens ont arrêtés des djihadistes tunisiens algériens, etc, d’autres sont morts aux combats. Et leur famille en sont fières.
Le Figaro reconnaît la présence de djihadistes en Syrie.

Non seulement il reconnaît leur présence en Syrie, mais il devient leur porte parole. Il devient la tribune des djihadistes. Les Merah ont dorénavant leur canard qui leur a permis de suivre, depuis le début de l’agression contre la Syrie, les exploits de leurs frères d’armes, leurs frères dans le djihad

Malbrunot nous parle dans son article (Figaro internet) publié le 03 août d’un certain Abou Hajjar combattant français en Syrie.
Ce journaliste est atypique. Son article ne correspond à rien de classique. Il n’apporte pas d’information nouvelle, on savait que les djihadistes (un euphémisme pour ne pas dire terroristes sous la bannière salafiste) font régner la terreur en Syrie. De même l’article donne la parole à un terroriste, pour défendre sa cause et surtout mettre le lecteur en empathie avec sa cause.
Je ne suis a priori pas pour refuser la parole à l’adversaire ou à l’ennemi y compris à un terroriste. La base de la démocratie est entre autres un système de défense qui donne la parole à tout accusé et la liberté d’expression.
Pourtant, ce qui est gênant dans l’article de Malbrunot, c’est que le terroriste en question, c’est à dire Abou Hajjar, n’est ni identifié ni identifiable. On ne sait pas si c’est son vrai nom ou si il s’agit d’un nom d’emprunt comme le font généralement la plupart des terroristes djihadistes.
L’article alterne d’une part le style direct avec l’utilisation des guillemets on est en droit de croire que ce sont les paroles de « l’activiste islamiste » comme il se définit lui-même et d’autre part le commentaire détaché. « Activiste islamiste » : une façon d’embrouiller les lecteurs dans termes et des vocables creux, mais qui ont l’avantage de brouiller les idées et ainsi de faire croire que les choses sont plus compliquées, une façon d’intimider la réflexion et d’inhiber la critique.
Malbrunot utilise un style de narration qui se veut détachée vis à vis de l’histoire et des opinions du héros, en même temps plus proche de la pensée et de l’affect du héros de l’article.
Par conséquent, il y a confusion entre d’une part un rapport qui relate les propos bruts, style familier, expressions argotiques, etc. Comme le fait par exemple un greffier qui ne change pas les paroles d’un témoin et d’autre part la romance et la fiction qui traduisent et reformulent différemment un fait divers. L’article romance non seulement les propos du djihadiste mais aussi son itinéraire et sa pensée.
La nouveauté de ces articles, (Adrien Jaulmes et d’autres journalistes suivent la même dérive) et de faire des story, avec des ingrédients qui puissent accrocher le lecteur et ne pas l’ennuyer à forcer de répéter les mêmes choses depuis plus d’un an et demi (j’ai même lu une fois la description d’une femme entièrement voilée qui porte des talons aiguilles)son-ils pour autant informatifs ? Puisque la fiction prend le pas sur la réalité et les faits ou le détail et l’insolite détournent sur ce qui n’est pas dit.
L’article commence par deux mots : « le Coran et l’épée ». Une façon d’associer le Coran et la violence.
Malbrunot nous décrit un trentenaire qui a rejoint ses frères d’armes pour combattre un régime « impie » de Bachar Al Assad. Donc, ce que j’en déduis c’est que cet activiste islamiste ne combat pas pour la liberté et la démocratie. Mais pour une idéologie islamiste. Cela me fait peur. Si considérer la laïcité syrienne comme un ennemi, un régime impie qui nécessitent de le combattre, je pense tout de suite à notre France. Un jour d’autres activistes islamistes de notre cru et de notre terroir prendront les armes et le maquis pour combattre un régime doublement impie, laïcité et une République qui fait encore semblant de lutter contre l’islamisation de la société. Mais peut-être que je me fais des idées pour rien.
Continuons notre lecture. Malbrunot nous explique que cet activiste se trouve depuis quatre mois dans les montagnes du Djebel al-Zawiya. Mais on ne sait pas quand est-ce qu’il est entré en Syrie, depuis le début des événements ? un peu plus tard ? fait-il des aller-retour ? ou vient-il de s’infiltrer en Syrie comme on y va dans une colonie de vacance ?. On retrouve le même baratin que Merah a fait gober aux services de renseignements français. Nos activistes peuvent prendre leur billet d’avion quand ils veulent et partir vers des régions en guerre sans problème. Ce que les journalistes ont du mal à faire, nos jeunes, très doués, le font sans accroc. Aller en Syrie peut encore se concevoir. Mais nous raconter que l’activiste lutte avec la « Brigade des Faucons de Damas » me laisse perplexe.
De deux choses l’une :
Soit nos banlieues sont infestées de recruteurs pour le djihade et les services de renseignements sont des lopettes. L’affaire Merah en est probablement un exemple. Et le boomerang ne tardera pas tôt ou tard à nous revenir à la figure.
Soit que les djihadistes se trouvant en Syrie le sont avec l’aval des renseignements généraux et que les activistes islamistes sont une arme d’intervention dans les affaires internes de pays souverains, mais là encore, le boomerang ne sera tardé à nous revenir à la figure.
Parce que la Brigade des Faucons de Damas n’est pas une brigade de scouts.
Je vous laisse apprécier ce que sont la « Brigade des Faucons de Damas » :
Continuons notre lecture, « Ces derniers jours, Abou Hajjar a « beaucoup bougé », confiait-il mercredi soir, lors de notre dernier entretien téléphonique, via Skype. Avec d’autres moudjahidins, il planque le long de l’autoroute Lattaquié-Alep pour empêcher les renforts militaires d’affluer vers la grande ville du Nord, que les rebelles tentent de ravir. « Je dois coordonner les attaques, puis prévenir les révolutionnaires d’Alep de l’arrivée des pro-Bachar, afin qu’ils tentent à leur tour de les stopper », raconte-t-il, tandis que, derrière lui, des éclats de voix se font entendre. « C’est rien, simplement un combattant reproche à un autre de ne pas avoir tiré quand il fallait. » »
On en comprend que Malbrunot a eu plusieurs entretiens téléphoniques avec le djihadiste. On ne sait pas pourtant qui contact qui. L’activiste ne se cache pas qu’il est très actif dans des opérations meurtrières. Malbrunot utilise invariablement moudjahidins, rebelles et combattant.
Et il poursuit de nous rapporter leur entretien « « Dans notre brigade, dit-il, nous n’avons comme étrangers que des Saoudiens et des Jordaniens, dont les parents sont comme moi originaires de Syrie ». « Les Faucons de Damas » reçoivent pourtant de nombreuses demandes de ralliements d’étrangers. « En tant que responsable du site Internet du groupe, je leur réponds clairement que nous n’en voulons pas. Ce dont nous avons besoin, c’est d’argent pour acheter des armes, et assurer notre indépendance, loin des pressions de tel ou tel pays arabe. » Car le combat sera long, Abou Hajjar le sait : l’armée et les milices leur sont bien supérieures. Mais en patient soldat de l’islam, lui et ses amis s’activent à jouer les éclaireurs, multipliant les prêches, lors de réunions, à la mosquée, ou pendant les repas de rupture du jeûne de ramadan»
Je suis de moins en moins rassurée. L’activiste parle de nombreuses demandes de ralliement d’étrangers. Donc il y a un vivier de volontaires qui ne demandent qu’à mettre à disposition leur fanatisme. Malbrunot rapporte des paroles très inquiétantes, « mais en patient soldat de l’islam, lui et ses amis s’activent à jouer les éclaireur, multipliant les prêches, lors de réunions, à la mosquée, ou pendants les repas de rupture du jeûne de ramadan ». Ce sont là des choses que l’on peut faire n’importe où, même en France. D’abord endoctriner, ensuite laisser ceux qui ont été convaincus passer au stade suivant : l’action. N’importe où. Il suffit d’allumer l’étincelle. Et comme des hyènes, ils s’agglutinent pour commettre leurs forfaits.
Ce Abou Hajjar estime qu’ils n’ont pas besoin d’hommes, mais d’argent pour acheter des armes. Il faut être dans la quatrième dimension pour entendre ce genre de stupidité. Qui donnera de l’argent sans avoir un retour sur investissement ? A moins que cela soit par pur idéologie, par exemple remplacer un État laïque par un État confessionnel sunnites pro Américain et pro Arabie Saoudite ? Mais ceci n’est qu’une hypothèse, vous en doutez bien, elle n’a rien de vraisemblable ou de probable on aide les révolutionnaires syrien par sympathie, par amour pour les droits de l’homme et la liberté c’est l’Arabie saoudite qui prend l’étendard de cette cause, je suis finalement rassurée.
Malbrunot nous rapporte les motifs de l’activiste qui le poussent à prendre les armes : « Pendant quarante ans, le nationalisme arabe et la laïcité ont régné. Le salafisme a été combattu par l’État. Mais la révolution a permis aux Syriens de se retrouver entre villages, entre grandes familles. Où que l’on aille, désormais, les gens se sentent proches de la révolution. » Abou Hajjar et ses amis viennent d’ouvrir un « bureau de la prédication » dans le village de Sarjeh, avec quantité de livres interdits jusque-là, comme ceux d’Ibn Taymiyya, grand théoricien du djihad au XIIIe siècle » Ainsi on comprend, nous Français les motivations de la révolution syrienne. Ce n’est pas la démocratie ni la liberté mais l’islam et rien d’autre. Et ce n’est pas n’importe quel islam, c’est l’islam de Ibn Taymiyya. Je suis de plus en plus inquiète, même affolée. Le Figaro devient assurément un journal salafiste wahabite et takfiriste. La France est mal partie.
Je laisse aux curieux de chercher sur internet pour trouver les critiques, y compris de musulmans croyants, sur Ibn Taymiyya. Ce dernier a émis une fatawa, une sorte de sentence, que n’importe quel illuminé qui se croit investi d’une mission divine comme notre activiste syrien, peut prononcer contre quiconque. Un quidam se donne ainsi le droit de légiférer, de juger etc au nom de l’islam. Ce Ibn Taymiyya a donc émis une fatawa recommandant et autorisant le meurtre et l’assassinat des Alaouites, il a exigé leur extermination, ces derniers sont qualifiés comme apostats et donc leurs meurtres est une obligation religieuse « Ibn Taymiya (???? ????) a dit : « Ces gens nommés « Al-nusayriyyah » et autres groupes parmi les Qaraamitah et Baatiniyyah, sont des plus grands mécréants que les Juifs et les Chrétiens. Non, ils sont des plus grands mécréant que la plupart des mushrikeen (polythéistes autre qu’Ahl ul-Kitab) et leur mal envers la Oummah de Mouhammad , est plus grand que le mal des mécréants qui sont en guerre avec les Musulmans, comme les Tatar, les mécréants Européens et les autres ». (Majmou’ Al-Fatawa 35/145). » Il faut noter la logique de cet imam (il en est pour une frange bien fanatique), il y a des degrés chez les mécréants, il y a les petits, les moyens, les grands et les plus grands. Il est bien précis. Et les Alaouites sont le top des top, même les chrétiens et les juifs peuvent attendre que l’on finisse avec les Alaouites. Cette haine je l’entends dans les commentaires et dans les vidéos. Les Iraniens sont traités de « majouss », un vocable à connotation raciale et religieuse.
Par ailleurs, beaucoup de chercheurs (pseudo chercheurs) reprennent le qualificatif secte et l’utilisent pour discréditer une population qui ne suit pas les mêmes recommandations de la loi islamique que les autres musulmans. Et nos médias reprennent sans discernement ou par complicité ce qualificatif péjoratif pour donner une explication qui couvre l’intervention étrangère en Syrie, ils répètent le mensonge éhonté : « le régime syrien est au main d’une minorité alaouite, une secte proche du chiisme ». Mais quand de hautes personnalités sont tuées dans des attentats terroristes, l’attentat de Damas qui a visé l’immeuble de la sécurité nationale, parmi les quelles des personnes sunnites, chrétiennes etc ; ils nous expliquent qu’elles ne sont que des figurantes et que le vrai pouvoir est détenu par des Alaouites en sous main. Ils ont toujours raison de toute façon ils sont capable de faire démentir les faits ou même d’en fabriquer pour que cela colle à leur propagande.
Vous avez donc compris que notre activiste combat le nationalisme arabe. Ce n’est pas bon de se sentir Syrien et de défendre une patrie à laquelle appartiennent tous les citoyens indépendamment de leur confession et de leur ethnie :« Pendant quarante ans, le nationalisme arabe et la laïcité ont régné ». Pour combattre ce nationalisme, Malbrunot nous explique comment nos révolutionnaires s’y prennent : « ils ont réquisitionné la mairie pour y installer un des leurs. Mais toute la région d’Idlib n’est pas encore acquise à la révolution et à l’islam politique. » Je retiens de ce qui est écrit, que l’islam politique s’impose par la force des armes, le mot « réquisition » l’exprime entre autres. L’activiste nous dit « On doit chercher à rassembler la population autour de notre programme, dont le pilier est l’édification d’un État islamique, sans alcool dans les hôtels et les restaurants, mais qui aura été approuvée par le peuple ». Le peuple syrien est en train d’être préparé dans le sang et les larmes pour approuver un programme imposé par l’étranger à coup de bombe et c’est ce que l’on appel le réveil arabe, le printemps arabe.
fridakhalopenseelibre
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