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Le gouvernement français s’acharne sur Georges Ibrahim Abdallah


 

Othman Tazghart – al-Akhbar

 

 

Mercredi après-midi, une foule nombreuse s’était rassemblée devant la prison de Lannemezan, dans le sud-ouest de la France. Tous ceux rassemblés commémoraient le 28e anniversaire de l’arrestation du prisonnier politique, Georges Ibrahim Abdallah.

 

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Beyrouth 30 avril 2010 – Manifestation devant l’ambassade de France, pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah.

Un jour plus tôt, l’avocat d’Abdallah, Jacques Vergès, se tenait face à la cour pour la huitième fois en l’espace de neuf ans, afin de demander l’application d’une libération conditionnelle qui aurait due être effective en octobre 2003, selon ce qu’avait décidé la cour régionale de justice.
Depuis cette date, le gouvernement français s’est littéralement acharné à bloquer la décision de libérer Abdallah, en utilisant toute une série de prétextes bureaucratiques.

La manifestation permettait de voir Vergès accompagné de 200 personnes, essentiellement des militants de gauche et défenseurs des droits de l’homme, en plus des membres du Comité international de solidarité pour Georges Ibrahim Abdallah.

Les acclamations et les slogans de ceux qui le soutiennent semblaient assez fort pour que Abdallah les entende depuis sa cellule. Les manifestants appelaient à sa libération et louait sa persévérance face au chantage ignoble pratiqué par les tribunaux français.

Les autorités françaises demandent maintenant que Abdallah fasse des excuses, exprime des regrets et répudie ses idées et actions révolutionnaires, avant d’appliquer sa libération conditionnelle. Il avait été accusé d’avoir participé à des opérations de commando menées par les factions armées libanaises révolutionnaires, bien que le tribunal n’ait jamais eu aucune preuve concrète contre lui. Les manifestants criaient des slogans condamnant la malhonnêteté des tribunaux français et scandaient : « 28 ans de prison, 28 ans de résistance, » dans le but de le soutenir moralement.

Lors de l’audience qui s’était tenue près de 24 heures plus tôt, Vergès a appris que celle-ci avait été reportée d’un mois et qu’elle aura lieu le 21 novembre.

Malgré un changement dans le ton des autorités françaises à propos d’Abdallah, l’avocat a dit qu’il n’était pas optimiste.

« Le ministère public ne voulait pas abandonner la logique du chantage et il maintient l’exigence des excuses de Abdallah et l’expression de remords pour ses actes », a ajouté Vergès.

Il a expliqué que « la condition de l’expression de remords ne s’applique qu’aux crimes contre l’intérêt public. Mais Georges Ibrahim Abdallah est un prisonnier d’opinion. Il a été arrêté parce qu’il était un communiste et un révolutionnaire internationaliste qui lutte pour la cause palestinienne. »

« Exiger qu’il répudie ses convictions révolutionnaires est une forme de chantage et un abus de pouvoir de la justice française », a-t-il poursuivi.

« Abdallah refuse catégoriquement de se mettre à genoux devant ses geôliers. Même si nous savons très bien que son refus de céder est la seule raison pour laquelle il reste en prison », a dit l’avocat aux manifestants.

Abdallah a été arrêté le 24 Octobre 1984 et a été condamné à la prison à perpétuité lors d’une audience controversée, considérée comme une tache indélébile pour le système juridique français.

Le procès a souffert de nombreuses irrégularités, tout d’abord parce qu’un des avocats d’Abdallah a servi à espionner celui-ci. Quant aux soi-disant preuves contre Abdallah, elles ont fabriquées de façon rétroactive par les services de renseignement français, américain et israélien.

Ces faits ont été confirmés par l’ancien chef du renseignement français, Bonnet Ives, en fin d’année dernière. « Nous avons agi comme des brutes dans le cas Abdallah. Il est temps de mettre un terme à la grande injustice que nous lui faisons subir », avait-t-il dit, en parlant du rôle des autorités françaises.

La France garde Abdallah en détention depuis 28 ans, malgré le fait que les prisonniers sont légalement autorisés à demander leur libération sous caution après avoir passé 15 ans en prison. La loi française limite également la peine maximale d’un détenu à 18 ans.

Abdallah a d’abord tenté d’être libéré sous caution en 1999, mais le tribunal a rejeté sa demande. D’autres rejets suivirent, en dépit de la décision de lui accorder une liberté conditionnelle, prise par la cour régionale le 24 octobre 2003, après qu’Abdallah ait dépassé la durée maximale de 18 ans.

Le ministère français de la Justice, sous la pression des États-Unis, a représenté le principal obstacle. Pour preuve, le président américain Barack Obama a récemment opposé son veto à la libération d’Abdallah.

Obama a informé les autorités françaises en avril dernier que son administration rejettait catégoriquement qu’Abdallah sorte de prison.

Le veto américain a succédé aux promesses faites au Premier ministre libanais Najib Mikati, au cours de sa visite à Paris en février, où il avait été dit que la France aurait une approche plus indulgente envers le cas de Georges Ibrahim Abdallah.

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