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Le Premier ministre mégalomane du Qatar


Le joujou de l’Emir s’est cassé, cassé par la volonté du peuple, une notion incongrue dans l’Emirat du Qatar, qui joue de la malchance en 2012. Car autant 2011 lui avait été faste, 2012 lui est néfaste avec les déboires de Syrie et les avanies de France.

La France, l’un de ses terrains d’emplette préférés, qui lui a dégagé sans ménagement son joujou favori, Nicolas Nagy de Bocsa, le plus anti-arabe des dirigeants de l’histoire de la République française, à égalité avec le socialiste Guy Mollet.

HBJ… alias Hamad Ben Jassem Ben Jaber Al Thani, le symptôme de la mégalocéphalite.

L’homme qui a menacé l’Algérie de ses foudres en cas d’obstruction à ses menées anti-syriennes, sans égard pour le passé militant du pays, sans égard pour la fraternité d’armes entre Algériens et Syriens lors de la guerre d’indépendance algérienne, c’est lui.

L’homme qui fomenta l’expulsion de la Ligue arabe de la Syrie, sans égard pour les trois guerres menées par ce pays contre Israël pour le compte des Arabes (1948, 1967, 1947), c’est encore lui.

Lui qui parachuta la charia talibane en Libye. Lui qui maintiendra au seuil de la ligne de flottaison le prédicateur égyptien Youssef Qaradawi, la caution jurisprudentielle à l’intervention atlantiste en Libye. Lui, encore et toujours qui renflouera politiquement le chef islamiste tunisien Rached Ghannouchi.

Lui, enfin, présumant de ses forces, qui intoxiquera son homologue français en l’assurant que son combat mercenaire à Bab-Amro (Homs), dont la presse et la population civile en ont payé un lourd tribut, sera «le Stalingrad du régime syrien» à l’effet de bouleverser la stratégie du Moyen-Orient.

Homs, particulièrement le quartier de Bab Amro qui avait vocation à devenir la ville symbole du martyrologe syrien, qui sera le révélateur des dérives sectaires de la Brigade Al Farouk, le fer de lance de l’opposition. «La brigade Farouk nous tue»: l’invraisemblable appel à l’aide lancé à la hiérarchie par les autres composantes de l’opposition est à cet égard significatif du comportement séditieux du chef de la brigade, le commandant Abdel Razzak Tlass, le plus médiatisé des chefs rebelles en raison de son homonymie avec l’ancien ministre de la défense, le Général Moustapha Tlass (1).

Voir à ce propos l’étrange mise aux enchères en Arabie saoudite d’un candidat au martyr en Syrie. Des enchères organisées par le propre père du volontaire en partance pour Bab Amro (Homs). L’adjudication qui s’est déroulée dans un hôtel de Djeddah (Arabie saoudite), s’est élevée à un million de riyals saoudiens.

 

Lui, l’avisé, qui se laissera fourvoyer à son tour par la France dans le chaudron syrien. En pleine campagne de Syrie, l’ami Sarkozy, en veine d’inspiration, lui forgera une loi de tonnerre de Dieu à relent électoraliste sur «la criminalisation de la négation du génocide arménien», implosant l‘alliance stratégique entre la France et la Turquie, les anciens complices du démembrement de la Syrie, plombant la mobilisation anti Assad et discréditant du même coup l’opposition syrienne de l’extérieur chapeautée par Paris.

Un parfait contre-exemple des annales de la géostratégie mondiale, un cas d’école programmé comme objet d’un futur enseignement dans les académies diplomatiques. On ne se méfie jamais assez de ses amis. On ne prête qu’aux riches. Et lui, il est très riche, on lui prête donc beaucoup. Beaucoup de qualités et autant de vilénies.

Dans sa chevauchée solitaire vers la gloire et la renommée, cet apprenti «Maître du Monde» ignorera la moitié de la planète, la Chine et la Russie, détentrices d’un double verrou au Conseil de sécurité, l’Inde, un quasi continent, l’Afrique du sud, la nouvelle autorité morale du continent africain, ainsi que le Brésil, le géant de l’Amérique latine, soit près de trois milliards de personnes, offrant au groupe de Shanghai et au BRIC la première victoire diplomatique majeure sur le bloc atlantiste depuis l’effondrement de l’Union soviétique, il y a vingt ans et la fin de l’unilatéralisme atlantiste.

Piètre résultat pour un homme qui passait parmi les plus avisés de la diplomatie pétro monarchique, atteint désormais de mégalocéphalite, une pathologie fréquente à l’ombre des derricks. Piètre résultat aussi pour le petit génie de la diplomatie française, Alain Jupé, le bradeur de la firme électronique française Thomson CSF pour un franc symbolique, le meilleur des chiraquiens et des sarkozystes réunis.

Lui, c’est Hamad Ben Jassem Ben Jaber Al-Thani (HBJ), des initiales qui retentissent à la JR, de la célèbre série américaine DALLAS. Un homme nullement inconnu des chroniques judiciaires des gazettes du palais, dans leur version pénale. Cet homme-là fit la «Une» de l’hebdomadaire américain «Newsweek», le 8 avril 2003, le jour de la chute de Bagdad, alors que les Etats-Unis tentaient de mettre au pas la chaine transfrontière qatariote Al Jazira, alors à l’apogée de sa puissance et de sa crédibilité.

Ce jour-là, en phase finale de l’offensive américaine en Irak, marquée par la destitution médiatique de la statue de Saddam Hussein sur la place «Al Fardaous», «Newsweek» annonce à grands renforts de publicité une information sans véritable lien avec la conduite de la guerre: le lancement d’une enquête pour corruption contre le ministre des Affaires étrangères du Qatar, Hamad Ben Jassem Ben Jaber Al Thani qui aurait été impliqué dans le courtage dans une affaire d’assurances et le blanchissement subséquent de cent cinquante millions de dollars sur un compte dans les Iles Jersey (Royaume Uni).

Le choix de la cible n’était nullement anodin. Ni le fruit du hasard. Un des vieux routiers de la vie politique du Golfe HBJ était l’inamovible ministre des Affaires étrangères du Qatar depuis 1992, c’est-à-dire lorsque l’accusation est portée, depuis 11 ans, soit un homme qui a servi les deux derniers gouverneurs, le père et le fils.

Fils aîné de Cheikh Jaber Ben Hamad, ancien Emir de Qatar, HBJ avait joué un rôle important dans le coup d’état pro anglo-saxon qui a porté au pouvoir le nouvel Emir et passe pour être un homme sensible aux intérêts des firmes pétrolières anglaises et américaines.

Ni anodin, ni le fruit du hasard, ce choix paraissait destiné à démonter la détermination des Etats-Unis à «caraméliser» quiconque se dresserait contre leur projet, jusques y compris leurs meilleurs amis, visant à faire taire toute critique à l’égard de l’invasion de l’Irak. Né en 1959, Jassem est le père de treize enfants (Six garçons: Jassem, Jaber, Tamime, Mohammad, Fahd, et Falah) et sept filles (Nour, Charifa, Lamya, Mayyasah, Mariam, Alanoud, May).

Dans la répartition des rôles au sein du pouvoir qatariote, HBJ représente la sensibilité américaine face à l’Emir, le parricide Cheikh Hamad Ben Khalifa, présenté comme ami de la France.

A la tête d’une immense fortune, qui lui vaut le titre de l’homme le plus riche du richissime Qatar, situé à un niveau très élevé du hit-parade des fortunes du Golfe, Cheikh Jassem est actionnaire de la compagnie aérienne qatariote «Qatar Airways» et du fond d’investissement «Qatar Investment Authority», dont le fils de l’Emir, Tamime, en est le président nominal.

Membre reconnu de l’Establishment américain, Jassem est membre associé de la prestigieuse «Brooking Institution», spécialisée dans les études géostratégiques sur le Moyen orient, à ce titre un interlocuteur régulier des dirigeants israéliens, notamment de Mme Tzipi Livni, ancien agent du Mossad et ancien ministre israélien de affaires étrangères, et à ce titre futur coordonnateur des guerres destructrices israéliennes contre le Liban (2006) et contre l’enclave palestinienne de Gaza (2008).

La neutralisation d’Al Jazira, dont les Américains caressaient le projet de bombarder son siège central, figurait alors comme leur cible prioritaire. Curieuse information qui apparaît rétrospectivement comme un contre feux alors que le bureau d’Al-Jazira dans la capitale irakienne était de nouveau la cible de dommages collatéraux de la part de l’artillerie américaine et que des informations persistantes faisaient état de l’implication de la firme Haliburton dont Dick Cheney en était le patron avant sa nomination au poste de vice-président américain, tant dans des versements de pots de vin au Nigeria et que dans la surfacturation de prestations pétrolières en Irak.

L’affaire tournera court mais le message sera entendu. Le ministre qatari ôte des Affaires étrangères sera blanchi, promu même ultérieurement premier ministre, l’Amérique transférera ses bases d’Arabie saoudite vers le Qatar, et, dans la foulée, l’Emir de Qatar annoncera l’éviction pour des liens présumés avec le régime de Saddam Hussein du Directeur Général d’Al-Jazira, celui-là même qui avait été félicité par l’ambassadrice américaine lors du repas du Ramadan.

Simultanément, le correspondant d’Al-Jazira à Kaboul et Bagdad, Tayssir Allouni, était traduit en justice en Espagne pour ses présumés liens avec Al-Qaîda et un des photographes de la chaîne, Sami al Hajj, était incarcéré pendant huit ans à Guantanamo, avant de se voir confier la direction d’un centre pour la défense de la liberté de la presse.

Du travail d’orfèvrerie: Le Qatar était dédouané au regard de l’opinion arabe, Al-Jazira confortée dans sa crédibilité alors que les américains obtenaient la mise sur place d’un PC opérationnel à Doha. Un privilège obtenu aux prix d’une lourde servitude à l’égard de son grand tuteur américain, qui s’est traduite par l’installation sur le sol de la principauté du siège du CENT COM, le commandement opérationnel des guerres américaines en terre d’Islam (Afghanistan, Irak, Yémen, Afrique orientale), porte garantie de la pérennité du régime, de la survie de la dynastie et du maintien sous souveraineté qatariote du gigantesque gisement gazier offshore North-Dome, contigu de l’Iran.

Effet du hasard ? HB assumera un rôle de pointe dans la mise à l’index de la Syrie, à l’automne 2011, dans une opération de déroutement de la révolution arabe des rives du golfe pétro monarchique vers la frange méditerranéenne du Monde arabe.

Mais cette opération de dérivation de Bahreïn vers la Libye, puis de la Syrie a porté un coup fatal à la crédibilité d’Al Jazira, au-delà, au Qatar, faisant voler en éclat un édifice patiemment mis sur pied pendant quinze ans. Une diplomatie agressive en tandem avec la France qui vaudra à ce pays la perte de gros marchés dans les principautés du Golfe, excédées par la morgue du duo.

Suprême avanie, le camouflet infligé par New York au premier ministre du Qatar en lui refusant l’acquisition d’une propriété de trente millions de dollars sur Fifth avenue, au prétexte que le réaménagement du lot, anciennement la propriété de la millionnaire Huguette Clark, pour l’installation de la nombreuse famille princière risquait de perturber la quiétude de la copropriété du fait de la cohabitation au sein du même immeuble mais dans des appartements différents des deux épouses du Prince et de leurs quinze enfants.

Hasard du calendrier ou intersigne du destin, l’annonce a été rendu publique par le New York Times, le 10 Mai, jour de la proclamation officielle des résultats des élections présidentielles françaises propulsant François Hollande comme Président de la République française, vainqueur du rival de l’ami tonitruant du Qatar, Nicolas Sarkozy.

Davantage que les plus belles analyses, cette rebuffade constitue l’indice le plus significatif de la nature réelle des relations entre les deux pays en ce que le plus zélé sous-traitant américain pétro monarchique s’est abstenu de toute réplique sans oser faire usage d’un argument de taille, à savoir que les bases américaines sur son territoire risquaient de dénaturer la souveraineté et l’indépendance de la principauté.

Depuis lors le Qatar arbore fièrement sa devise, non pas «l’indépendance dans l’interdépendance» chère à l’ancien premier ministre français Edgar Faure, mais la forme moderne de l’indépendance pétro monarchique: «La dépendance dans la trop grande dépendance». Drôle d’oxymore d’ailleurs qu’un souverain frappé de servitude. Que ne ferait-on pour complaire à son seigneur et maître?

A l’ombre du CentCom (3), ses deux bases qui occupent le quart de la superficie du pays, ses cent chasseurs bombardiers et ravitailleurs, sa police aux porches rutilantes, le Qatar, dérisoires pacotilles, relève du décor d’opérette, et, la principauté, sous le tandem Hamad Jassem, est devenue un bateau ivre piloté par des automates.

Commandant en chef fantoche d’une guerre mercenaire de déstabilisation du Monde arabe pour le compte de ses protecteurs américains, le duo assume avec bonheur sa fonction de souverain servile, dont le ralliement à la branche rivale de l’Islam sunnite, le chiisme, d’Abdel Rahman Qaradawi, le propre fils de leur prédicateur attitré Youssef Qaradawi, a retenti comme un magistral camouflet à la logomachie paternelle, en même temps qu’un désaveu à sa caution religieuse à toutes les équipées atlantistes dans le Monde arabe, au bénéfice de ses bailleurs de fonds qatariotes.

Le joujou de l’Emir s’est cassé, cassé par la volonté du peuple, une notion incongrue dans l’Emirat du Qatar, qui joue de la malchance en 2012. Car autant 2011 lui avait été faste, 2012 lui est néfaste avec les déboires de Syrie et les avanies de France.

La France, l’un de ses terrains d’emplette préférés, qui lui a dégagé sans ménagement son joujou favori, Nicolas Nagy de Bocsa, le plus anti-arabe des dirigeants de l’histoire de la République française, à égalité avec le socialiste Guy Mollet.

HBJ… alias Hamad Ben Jassem Ben Jaber Al Thani, le symptôme de la mégalocéphalite.

L’homme qui a menacé l’Algérie de ses foudres en cas d’obstruction à ses menées anti-syriennes, sans égard pour le passé militant du pays, sans égard pour la fraternité d’armes entre Algériens et Syriens lors de la guerre d’indépendance algérienne, c’est lui.

L’homme qui fomenta l’expulsion de la Ligue arabe de la Syrie, sans égard pour les trois guerres menées par ce pays contre Israël pour le compte des Arabes (1948, 1967, 1947), c’est encore lui.

Lui qui parachuta la charia talibane en Libye. Lui qui maintiendra au seuil de la ligne de flottaison le prédicateur égyptien Youssef Qaradawi, la caution jurisprudentielle à l’intervention atlantiste en Libye. Lui, encore et toujours qui renflouera politiquement le chef islamiste tunisien Rached Ghannouchi.

Lui, enfin, présumant de ses forces, qui intoxiquera son homologue français en l’assurant que son combat mercenaire à Bab-Amro (Homs), dont la presse et la population civile en ont payé un lourd tribut, sera «le Stalingrad du régime syrien» à l’effet de bouleverser la stratégie du Moyen-Orient.

Homs, particulièrement le quartier de Bab Amro qui avait vocation à devenir la ville symbole du martyrologe syrien, qui sera le révélateur des dérives sectaires de la Brigade Al Farouk, le fer de lance de l’opposition. «La brigade Farouk nous tue»: l’invraisemblable appel à l’aide lancé à la hiérarchie par les autres composantes de l’opposition est à cet égard significatif du comportement séditieux du chef de la brigade, le commandant Abdel Razzak Tlass, le plus médiatisé des chefs rebelles en raison de son homonymie avec l’ancien ministre de la défense, le Général Moustapha Tlass (1).

Voir à ce propos l’étrange mise aux enchères en Arabie saoudite d’un candidat au martyr en Syrie. Des enchères organisées par le propre père du volontaire en partance pour Bab Amro (Homs). L’adjudication qui s’est déroulée dans un hôtel de Djeddah (Arabie saoudite), s’est élevée à un million de riyals saoudiens.

 

Lui, l’avisé, qui se laissera fourvoyer à son tour par la France dans le chaudron syrien. En pleine campagne de Syrie, l’ami Sarkozy, en veine d’inspiration, lui forgera une loi de tonnerre de Dieu à relent électoraliste sur «la criminalisation de la négation du génocide arménien», implosant l‘alliance stratégique entre la France et la Turquie, les anciens complices du démembrement de la Syrie, plombant la mobilisation anti Assad et discréditant du même coup l’opposition syrienne de l’extérieur chapeautée par Paris.

Un parfait contre-exemple des annales de la géostratégie mondiale, un cas d’école programmé comme objet d’un futur enseignement dans les académies diplomatiques. On ne se méfie jamais assez de ses amis. On ne prête qu’aux riches. Et lui, il est très riche, on lui prête donc beaucoup. Beaucoup de qualités et autant de vilénies.

Dans sa chevauchée solitaire vers la gloire et la renommée, cet apprenti «Maître du Monde» ignorera la moitié de la planète, la Chine et la Russie, détentrices d’un double verrou au Conseil de sécurité, l’Inde, un quasi continent, l’Afrique du sud, la nouvelle autorité morale du continent africain, ainsi que le Brésil, le géant de l’Amérique latine, soit près de trois milliards de personnes, offrant au groupe de Shanghai et au BRIC la première victoire diplomatique majeure sur le bloc atlantiste depuis l’effondrement de l’Union soviétique, il y a vingt ans et la fin de l’unilatéralisme atlantiste.

Piètre résultat pour un homme qui passait parmi les plus avisés de la diplomatie pétro monarchique, atteint désormais de mégalocéphalite, une pathologie fréquente à l’ombre des derricks. Piètre résultat aussi pour le petit génie de la diplomatie française, Alain Jupé, le bradeur de la firme électronique française Thomson CSF pour un franc symbolique, le meilleur des chiraquiens et des sarkozystes réunis.

Lui, c’est Hamad Ben Jassem Ben Jaber Al-Thani (HBJ), des initiales qui retentissent à la JR, de la célèbre série américaine DALLAS. Un homme nullement inconnu des chroniques judiciaires des gazettes du palais, dans leur version pénale. Cet homme-là fit la «Une» de l’hebdomadaire américain «Newsweek», le 8 avril 2003, le jour de la chute de Bagdad, alors que les Etats-Unis tentaient de mettre au pas la chaine transfrontière qatariote Al Jazira, alors à l’apogée de sa puissance et de sa crédibilité.

Ce jour-là, en phase finale de l’offensive américaine en Irak, marquée par la destitution médiatique de la statue de Saddam Hussein sur la place «Al Fardaous», «Newsweek» annonce à grands renforts de publicité une information sans véritable lien avec la conduite de la guerre: le lancement d’une enquête pour corruption contre le ministre des Affaires étrangères du Qatar, Hamad Ben Jassem Ben Jaber Al Thani qui aurait été impliqué dans le courtage dans une affaire d’assurances et le blanchissement subséquent de cent cinquante millions de dollars sur un compte dans les Iles Jersey (Royaume Uni).

Le choix de la cible n’était nullement anodin. Ni le fruit du hasard. Un des vieux routiers de la vie politique du Golfe HBJ était l’inamovible ministre des Affaires étrangères du Qatar depuis 1992, c’est-à-dire lorsque l’accusation est portée, depuis 11 ans, soit un homme qui a servi les deux derniers gouverneurs, le père et le fils.

Fils aîné de Cheikh Jaber Ben Hamad, ancien Emir de Qatar, HBJ avait joué un rôle important dans le coup d’état pro anglo-saxon qui a porté au pouvoir le nouvel Emir et passe pour être un homme sensible aux intérêts des firmes pétrolières anglaises et américaines.

Ni anodin, ni le fruit du hasard, ce choix paraissait destiné à démonter la détermination des Etats-Unis à «caraméliser» quiconque se dresserait contre leur projet, jusques y compris leurs meilleurs amis, visant à faire taire toute critique à l’égard de l’invasion de l’Irak. Né en 1959, Jassem est le père de treize enfants (Six garçons: Jassem, Jaber, Tamime, Mohammad, Fahd, et Falah) et sept filles (Nour, Charifa, Lamya, Mayyasah, Mariam, Alanoud, May).

Dans la répartition des rôles au sein du pouvoir qatariote, HBJ représente la sensibilité américaine face à l’Emir, le parricide Cheikh Hamad Ben Khalifa, présenté comme ami de la France.

A la tête d’une immense fortune, qui lui vaut le titre de l’homme le plus riche du richissime Qatar, situé à un niveau très élevé du hit-parade des fortunes du Golfe, Cheikh Jassem est actionnaire de la compagnie aérienne qatariote «Qatar Airways» et du fond d’investissement «Qatar Investment Authority», dont le fils de l’Emir, Tamime, en est le président nominal.

Membre reconnu de l’Establishment américain, Jassem est membre associé de la prestigieuse «Brooking Institution», spécialisée dans les études géostratégiques sur le Moyen orient, à ce titre un interlocuteur régulier des dirigeants israéliens, notamment de Mme Tzipi Livni, ancien agent du Mossad et ancien ministre israélien de affaires étrangères, et à ce titre futur coordonnateur des guerres destructrices israéliennes contre le Liban (2006) et contre l’enclave palestinienne de Gaza (2008).

La neutralisation d’Al Jazira, dont les Américains caressaient le projet de bombarder son siège central, figurait alors comme leur cible prioritaire. Curieuse information qui apparaît rétrospectivement comme un contre feux alors que le bureau d’Al-Jazira dans la capitale irakienne était de nouveau la cible de dommages collatéraux de la part de l’artillerie américaine et que des informations persistantes faisaient état de l’implication de la firme Haliburton dont Dick Cheney en était le patron avant sa nomination au poste de vice-président américain, tant dans des versements de pots de vin au Nigeria et que dans la surfacturation de prestations pétrolières en Irak.

L’affaire tournera court mais le message sera entendu. Le ministre qatari ôte des Affaires étrangères sera blanchi, promu même ultérieurement premier ministre, l’Amérique transférera ses bases d’Arabie saoudite vers le Qatar, et, dans la foulée, l’Emir de Qatar annoncera l’éviction pour des liens présumés avec le régime de Saddam Hussein du Directeur Général d’Al-Jazira, celui-là même qui avait été félicité par l’ambassadrice américaine lors du repas du Ramadan.

Simultanément, le correspondant d’Al-Jazira à Kaboul et Bagdad, Tayssir Allouni, était traduit en justice en Espagne pour ses présumés liens avec Al-Qaîda et un des photographes de la chaîne, Sami al Hajj, était incarcéré pendant huit ans à Guantanamo, avant de se voir confier la direction d’un centre pour la défense de la liberté de la presse.

Du travail d’orfèvrerie: Le Qatar était dédouané au regard de l’opinion arabe, Al-Jazira confortée dans sa crédibilité alors que les américains obtenaient la mise sur place d’un PC opérationnel à Doha. Un privilège obtenu aux prix d’une lourde servitude à l’égard de son grand tuteur américain, qui s’est traduite par l’installation sur le sol de la principauté du siège du CENT COM, le commandement opérationnel des guerres américaines en terre d’Islam (Afghanistan, Irak, Yémen, Afrique orientale), porte garantie de la pérennité du régime, de la survie de la dynastie et du maintien sous souveraineté qatariote du gigantesque gisement gazier offshore North-Dome, contigu de l’Iran.

Effet du hasard ? HB assumera un rôle de pointe dans la mise à l’index de la Syrie, à l’automne 2011, dans une opération de déroutement de la révolution arabe des rives du golfe pétro monarchique vers la frange méditerranéenne du Monde arabe.

Mais cette opération de dérivation de Bahreïn vers la Libye, puis de la Syrie a porté un coup fatal à la crédibilité d’Al Jazira, au-delà, au Qatar, faisant voler en éclat un édifice patiemment mis sur pied pendant quinze ans. Une diplomatie agressive en tandem avec la France qui vaudra à ce pays la perte de gros marchés dans les principautés du Golfe, excédées par la morgue du duo.

Suprême avanie, le camouflet infligé par New York au premier ministre du Qatar en lui refusant l’acquisition d’une propriété de trente millions de dollars sur Fifth avenue, au prétexte que le réaménagement du lot, anciennement la propriété de la millionnaire Huguette Clark, pour l’installation de la nombreuse famille princière risquait de perturber la quiétude de la copropriété du fait de la cohabitation au sein du même immeuble mais dans des appartements différents des deux épouses du Prince et de leurs quinze enfants.

Hasard du calendrier ou intersigne du destin, l’annonce a été rendu publique par le New York Times, le 10 Mai, jour de la proclamation officielle des résultats des élections présidentielles françaises propulsant François Hollande comme Président de la République française, vainqueur du rival de l’ami tonitruant du Qatar, Nicolas Sarkozy.

Davantage que les plus belles analyses, cette rebuffade constitue l’indice le plus significatif de la nature réelle des relations entre les deux pays en ce que le plus zélé sous-traitant américain pétro monarchique s’est abstenu de toute réplique sans oser faire usage d’un argument de taille, à savoir que les bases américaines sur son territoire risquaient de dénaturer la souveraineté et l’indépendance de la principauté.

Depuis lors le Qatar arbore fièrement sa devise, non pas «l’indépendance dans l’interdépendance» chère à l’ancien premier ministre français Edgar Faure, mais la forme moderne de l’indépendance pétro monarchique: «La dépendance dans la trop grande dépendance». Drôle d’oxymore d’ailleurs qu’un souverain frappé de servitude. Que ne ferait-on pour complaire à son seigneur et maître?

A l’ombre du CentCom (3), ses deux bases qui occupent le quart de la superficie du pays, ses cent chasseurs bombardiers et ravitailleurs, sa police aux porches rutilantes, le Qatar, dérisoires pacotilles, relève du décor d’opérette, et, la principauté, sous le tandem Hamad Jassem, est devenue un bateau ivre piloté par des automates.

Commandant en chef fantoche d’une guerre mercenaire de déstabilisation du Monde arabe pour le compte de ses protecteurs américains, le duo assume avec bonheur sa fonction de souverain servile, dont le ralliement à la branche rivale de l’Islam sunnite, le chiisme, d’Abdel Rahman Qaradawi, le propre fils de leur prédicateur attitré Youssef Qaradawi, a retenti comme un magistral camouflet à la logomachie paternelle, en même temps qu’un désaveu à sa caution religieuse à toutes les équipées atlantistes dans le Monde arabe, au bénéfice de ses bailleurs de fonds qatariotes.

Le joujou de l’Emir s’est cassé, cassé par la volonté du peuple, une notion incongrue dans l’Emirat du Qatar, qui joue de la malchance en 2012. Car autant 2011 lui avait été faste, 2012 lui est néfaste avec les déboires de Syrie et les avanies de France.

La France, l’un de ses terrains d’emplette préférés, qui lui a dégagé sans ménagement son joujou favori, Nicolas Nagy de Bocsa, le plus anti-arabe des dirigeants de l’histoire de la République française, à égalité avec le socialiste Guy Mollet.

HBJ… alias Hamad Ben Jassem Ben Jaber Al Thani, le symptôme de la mégalocéphalite.

L’homme qui a menacé l’Algérie de ses foudres en cas d’obstruction à ses menées anti-syriennes, sans égard pour le passé militant du pays, sans égard pour la fraternité d’armes entre Algériens et Syriens lors de la guerre d’indépendance algérienne, c’est lui.

L’homme qui fomenta l’expulsion de la Ligue arabe de la Syrie, sans égard pour les trois guerres menées par ce pays contre Israël pour le compte des Arabes (1948, 1967, 1947), c’est encore lui.

Lui qui parachuta la charia talibane en Libye. Lui qui maintiendra au seuil de la ligne de flottaison le prédicateur égyptien Youssef Qaradawi, la caution jurisprudentielle à l’intervention atlantiste en Libye. Lui, encore et toujours qui renflouera politiquement le chef islamiste tunisien Rached Ghannouchi.

Lui, enfin, présumant de ses forces, qui intoxiquera son homologue français en l’assurant que son combat mercenaire à Bab-Amro (Homs), dont la presse et la population civile en ont payé un lourd tribut, sera «le Stalingrad du régime syrien» à l’effet de bouleverser la stratégie du Moyen-Orient.

Homs, particulièrement le quartier de Bab Amro qui avait vocation à devenir la ville symbole du martyrologe syrien, qui sera le révélateur des dérives sectaires de la Brigade Al Farouk, le fer de lance de l’opposition. «La brigade Farouk nous tue»: l’invraisemblable appel à l’aide lancé à la hiérarchie par les autres composantes de l’opposition est à cet égard significatif du comportement séditieux du chef de la brigade, le commandant Abdel Razzak Tlass, le plus médiatisé des chefs rebelles en raison de son homonymie avec l’ancien ministre de la défense, le Général Moustapha Tlass (1).

Voir à ce propos l’étrange mise aux enchères en Arabie saoudite d’un candidat au martyr en Syrie. Des enchères organisées par le propre père du volontaire en partance pour Bab Amro (Homs). L’adjudication qui s’est déroulée dans un hôtel de Djeddah (Arabie saoudite), s’est élevée à un million de riyals saoudiens.

 

Lui, l’avisé, qui se laissera fourvoyer à son tour par la France dans le chaudron syrien. En pleine campagne de Syrie, l’ami Sarkozy, en veine d’inspiration, lui forgera une loi de tonnerre de Dieu à relent électoraliste sur «la criminalisation de la négation du génocide arménien», implosant l‘alliance stratégique entre la France et la Turquie, les anciens complices du démembrement de la Syrie, plombant la mobilisation anti Assad et discréditant du même coup l’opposition syrienne de l’extérieur chapeautée par Paris.

Un parfait contre-exemple des annales de la géostratégie mondiale, un cas d’école programmé comme objet d’un futur enseignement dans les académies diplomatiques. On ne se méfie jamais assez de ses amis. On ne prête qu’aux riches. Et lui, il est très riche, on lui prête donc beaucoup. Beaucoup de qualités et autant de vilénies.

Dans sa chevauchée solitaire vers la gloire et la renommée, cet apprenti «Maître du Monde» ignorera la moitié de la planète, la Chine et la Russie, détentrices d’un double verrou au Conseil de sécurité, l’Inde, un quasi continent, l’Afrique du sud, la nouvelle autorité morale du continent africain, ainsi que le Brésil, le géant de l’Amérique latine, soit près de trois milliards de personnes, offrant au groupe de Shanghai et au BRIC la première victoire diplomatique majeure sur le bloc atlantiste depuis l’effondrement de l’Union soviétique, il y a vingt ans et la fin de l’unilatéralisme atlantiste.

Piètre résultat pour un homme qui passait parmi les plus avisés de la diplomatie pétro monarchique, atteint désormais de mégalocéphalite, une pathologie fréquente à l’ombre des derricks. Piètre résultat aussi pour le petit génie de la diplomatie française, Alain Jupé, le bradeur de la firme électronique française Thomson CSF pour un franc symbolique, le meilleur des chiraquiens et des sarkozystes réunis.

Lui, c’est Hamad Ben Jassem Ben Jaber Al-Thani (HBJ), des initiales qui retentissent à la JR, de la célèbre série américaine DALLAS. Un homme nullement inconnu des chroniques judiciaires des gazettes du palais, dans leur version pénale. Cet homme-là fit la «Une» de l’hebdomadaire américain «Newsweek», le 8 avril 2003, le jour de la chute de Bagdad, alors que les Etats-Unis tentaient de mettre au pas la chaine transfrontière qatariote Al Jazira, alors à l’apogée de sa puissance et de sa crédibilité.

Ce jour-là, en phase finale de l’offensive américaine en Irak, marquée par la destitution médiatique de la statue de Saddam Hussein sur la place «Al Fardaous», «Newsweek» annonce à grands renforts de publicité une information sans véritable lien avec la conduite de la guerre: le lancement d’une enquête pour corruption contre le ministre des Affaires étrangères du Qatar, Hamad Ben Jassem Ben Jaber Al Thani qui aurait été impliqué dans le courtage dans une affaire d’assurances et le blanchissement subséquent de cent cinquante millions de dollars sur un compte dans les Iles Jersey (Royaume Uni).

Le choix de la cible n’était nullement anodin. Ni le fruit du hasard. Un des vieux routiers de la vie politique du Golfe HBJ était l’inamovible ministre des Affaires étrangères du Qatar depuis 1992, c’est-à-dire lorsque l’accusation est portée, depuis 11 ans, soit un homme qui a servi les deux derniers gouverneurs, le père et le fils.

Fils aîné de Cheikh Jaber Ben Hamad, ancien Emir de Qatar, HBJ avait joué un rôle important dans le coup d’état pro anglo-saxon qui a porté au pouvoir le nouvel Emir et passe pour être un homme sensible aux intérêts des firmes pétrolières anglaises et américaines.

Ni anodin, ni le fruit du hasard, ce choix paraissait destiné à démonter la détermination des Etats-Unis à «caraméliser» quiconque se dresserait contre leur projet, jusques y compris leurs meilleurs amis, visant à faire taire toute critique à l’égard de l’invasion de l’Irak. Né en 1959, Jassem est le père de treize enfants (Six garçons: Jassem, Jaber, Tamime, Mohammad, Fahd, et Falah) et sept filles (Nour, Charifa, Lamya, Mayyasah, Mariam, Alanoud, May).

Dans la répartition des rôles au sein du pouvoir qatariote, HBJ représente la sensibilité américaine face à l’Emir, le parricide Cheikh Hamad Ben Khalifa, présenté comme ami de la France.

A la tête d’une immense fortune, qui lui vaut le titre de l’homme le plus riche du richissime Qatar, situé à un niveau très élevé du hit-parade des fortunes du Golfe, Cheikh Jassem est actionnaire de la compagnie aérienne qatariote «Qatar Airways» et du fond d’investissement «Qatar Investment Authority», dont le fils de l’Emir, Tamime, en est le président nominal.

Membre reconnu de l’Establishment américain, Jassem est membre associé de la prestigieuse «Brooking Institution», spécialisée dans les études géostratégiques sur le Moyen orient, à ce titre un interlocuteur régulier des dirigeants israéliens, notamment de Mme Tzipi Livni, ancien agent du Mossad et ancien ministre israélien de affaires étrangères, et à ce titre futur coordonnateur des guerres destructrices israéliennes contre le Liban (2006) et contre l’enclave palestinienne de Gaza (2008).

La neutralisation d’Al Jazira, dont les Américains caressaient le projet de bombarder son siège central, figurait alors comme leur cible prioritaire. Curieuse information qui apparaît rétrospectivement comme un contre feux alors que le bureau d’Al-Jazira dans la capitale irakienne était de nouveau la cible de dommages collatéraux de la part de l’artillerie américaine et que des informations persistantes faisaient état de l’implication de la firme Haliburton dont Dick Cheney en était le patron avant sa nomination au poste de vice-président américain, tant dans des versements de pots de vin au Nigeria et que dans la surfacturation de prestations pétrolières en Irak.

L’affaire tournera court mais le message sera entendu. Le ministre qatari ôte des Affaires étrangères sera blanchi, promu même ultérieurement premier ministre, l’Amérique transférera ses bases d’Arabie saoudite vers le Qatar, et, dans la foulée, l’Emir de Qatar annoncera l’éviction pour des liens présumés avec le régime de Saddam Hussein du Directeur Général d’Al-Jazira, celui-là même qui avait été félicité par l’ambassadrice américaine lors du repas du Ramadan.

Simultanément, le correspondant d’Al-Jazira à Kaboul et Bagdad, Tayssir Allouni, était traduit en justice en Espagne pour ses présumés liens avec Al-Qaîda et un des photographes de la chaîne, Sami al Hajj, était incarcéré pendant huit ans à Guantanamo, avant de se voir confier la direction d’un centre pour la défense de la liberté de la presse.

Du travail d’orfèvrerie: Le Qatar était dédouané au regard de l’opinion arabe, Al-Jazira confortée dans sa crédibilité alors que les américains obtenaient la mise sur place d’un PC opérationnel à Doha. Un privilège obtenu aux prix d’une lourde servitude à l’égard de son grand tuteur américain, qui s’est traduite par l’installation sur le sol de la principauté du siège du CENT COM, le commandement opérationnel des guerres américaines en terre d’Islam (Afghanistan, Irak, Yémen, Afrique orientale), porte garantie de la pérennité du régime, de la survie de la dynastie et du maintien sous souveraineté qatariote du gigantesque gisement gazier offshore North-Dome, contigu de l’Iran.

Effet du hasard ? HB assumera un rôle de pointe dans la mise à l’index de la Syrie, à l’automne 2011, dans une opération de déroutement de la révolution arabe des rives du golfe pétro monarchique vers la frange méditerranéenne du Monde arabe.

Mais cette opération de dérivation de Bahreïn vers la Libye, puis de la Syrie a porté un coup fatal à la crédibilité d’Al Jazira, au-delà, au Qatar, faisant voler en éclat un édifice patiemment mis sur pied pendant quinze ans. Une diplomatie agressive en tandem avec la France qui vaudra à ce pays la perte de gros marchés dans les principautés du Golfe, excédées par la morgue du duo.

Suprême avanie, le camouflet infligé par New York au premier ministre du Qatar en lui refusant l’acquisition d’une propriété de trente millions de dollars sur Fifth avenue, au prétexte que le réaménagement du lot, anciennement la propriété de la millionnaire Huguette Clark, pour l’installation de la nombreuse famille princière risquait de perturber la quiétude de la copropriété du fait de la cohabitation au sein du même immeuble mais dans des appartements différents des deux épouses du Prince et de leurs quinze enfants.

Hasard du calendrier ou intersigne du destin, l’annonce a été rendu publique par le New York Times, le 10 Mai, jour de la proclamation officielle des résultats des élections présidentielles françaises propulsant François Hollande comme Président de la République française, vainqueur du rival de l’ami tonitruant du Qatar, Nicolas Sarkozy.

Davantage que les plus belles analyses, cette rebuffade constitue l’indice le plus significatif de la nature réelle des relations entre les deux pays en ce que le plus zélé sous-traitant américain pétro monarchique s’est abstenu de toute réplique sans oser faire usage d’un argument de taille, à savoir que les bases américaines sur son territoire risquaient de dénaturer la souveraineté et l’indépendance de la principauté.

Depuis lors le Qatar arbore fièrement sa devise, non pas «l’indépendance dans l’interdépendance» chère à l’ancien premier ministre français Edgar Faure, mais la forme moderne de l’indépendance pétro monarchique: «La dépendance dans la trop grande dépendance». Drôle d’oxymore d’ailleurs qu’un souverain frappé de servitude. Que ne ferait-on pour complaire à son seigneur et maître?

A l’ombre du CentCom (3), ses deux bases qui occupent le quart de la superficie du pays, ses cent chasseurs bombardiers et ravitailleurs, sa police aux porches rutilantes, le Qatar, dérisoires pacotilles, relève du décor d’opérette, et, la principauté, sous le tandem Hamad Jassem, est devenue un bateau ivre piloté par des automates.

Commandant en chef fantoche d’une guerre mercenaire de déstabilisation du Monde arabe pour le compte de ses protecteurs américains, le duo assume avec bonheur sa fonction de souverain servile, dont le ralliement à la branche rivale de l’Islam sunnite, le chiisme, d’Abdel Rahman Qaradawi, le propre fils de leur prédicateur attitré Youssef Qaradawi, a retenti comme un magistral camouflet à la logomachie paternelle, en même temps qu’un désaveu à sa caution religieuse à toutes les équipées atlantistes dans le Monde arabe, au bénéfice de ses bailleurs de fonds qatariotes.

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