Le président al-Assad : L’échec des pays occidentaux et de la Turquie dans la bataille d’Alep signifie la chute du plan extérieur
décembre 10, 2016
Jeudi 8 décembre 2016
Damas / Le président Bachar al-Assad a affirmé que tous les pays occidentaux et régionaux s’appuient sur la Turquie pour exécuter leur plan dévastateur en Syrie et pour soutenir les terroristes, assurant que leur échec dans la bataille d’Alep signifie le changement du cours de la guerre partout en Syrie et l’échec du plan extérieur.
Dans un entretien qu’il a accordé au journal syrien “Al-Wattan” et qui a été publié aujourd’hui, le président al-Assad a dit : “La bataille d’Alep sera un profit, mais il faut être réalistes. Cette bataille sera un grand pas vers la fin, mais la guerre en Syrie ne prendra fin qu’après l’éradication complète du terrorisme. Les terroristes se trouvent dans d’autres zones et même si on achève la bataille d’Alep, on poursuivra la guerre contre eux”.
Le président al-Assad a affirmé que la décision de la libération de toute la Syrie avait été adoptée dès le début, faisant noter : “Nous n’avons point pensé un jour à abandonner n’importe quelle zone sans la libérer”.
Le président al-Assad a indiqué que le développement des combats pendant cette dernière année avait abouti aux résultats militaires qu’on constate récemment, assurant que l’opération de la libération de la zone est d’Alep ne s’inscrit pas dans un cadre politique, mais elle s’inscrit dans le cadre des opérations militaires normales.
“La libération d’Alep des terroristes signifie qu’il n’y aura ni aux mains des terroristes ni à celles des pays qui les soutiennent de véritable carte”, a-t-il fait savoir, soulignant que celui qui gagne du côté militaire à Damas ou à Alep réalisera un accomplissement politique et militaire très grand, vu que ces deux villes sont importantes aux niveaux politique et économique.
Le président al-Assad a affirmé que les Américains insistent sur le fait de demander une trêve, car leurs agents des terroristes sont devenus dans une situation difficile.
Questionné sur sa réponse aux allégations occidentales disant que la Syrie est un pays vassal de la Russie, le président al-Assad a fait savoir que l’Occident pense à cette manière car il vit cette situation et que tous les pays occidentaux sont actuellement vassaux de leur seul maître, qu’est l’Américain.
“Quant aux relations avec la Fédération de Russie, nous voulons les consolider et nous appelons avant et après la crise à des investissements russes en Syrie. Par contre, les Russes n’ont pas tenté d’exploiter cette question ni de près ni de loin”, a souligné le président al-Assad.
Et le président al-Assad de poursuivre : “Le côté de principes est fondamental dans les politiques russes. En même temps, la guerre contre le terrorisme n’est pas uniquement une guerre pour la Syrie, mais aussi pour la Russie, la région, l’Europe et le monde en général”.
A la question de savoir s’il y aurait une confrontation militaire avec la Turquie en cas de la poursuite de son intervention sur les territoires syriens, le président al-Assad a répondu que tant la politique turque est conduite par une personne déséquilibrée psychologiquement comme Erdogan, il faut avancer toutes les possibilités.
“La Syrie a le droit de défendre ses territoires et nous le ferons évidement, mais nous souhaitons que les personnes conscientes en Turquie puissent pousser Erdogan à renoncer à ses sottises quant à la question syrienne pour éviter toute confrontation”, a fait noter le président al-Assad, qui a souligné la nécessité d’œuvrer pour réaliser cet objectif.
A propos des possibilités de nouer une coopération avec l’armée américaine dans la lutte contre “Daech”, le président al-Assad a indiqué que “depuis l’an 1985, nous insistons sur l’importance de créer une Coalition antiterroriste et nous déclarons en permanence que la Syrie est disposée à collaborer avec toute partie oeuvrant sérieusement pour lutter contre le terrorisme”.
A la question de savoir si la Syrie est disposée à s’ouvrir à la France si elle avancerait une suggestion de nouer un dialogue avec Damas, le président al-Assad a dit : “Oui, évidemment, lorsque la politique européenne change, nous n’avons pas de problème. Nous voulons une relation avec tous les pays du monde, dont l’Occident, en dépit de notre connaissance anticipée de son hypocrisie. Lorsque nos relations avec l’Occident étaient bonnes en 2008 jusqu’en 2011, l’hypocrisie existait toujours. L’Occident n’a pas changé, il est toujours partial et hypocrite”.
A la question de savoir si l’arrivée du général Michel Aoun au pouvoir au Liban constitue une victoire pour la Syrie et l’axe de la Résistance, le président al-Assad a fait savoir que lorsqu’il y a une personne comme le général Michel Aoun qui sait bien le danger du terrorisme autour du Liban sur les Libanais, ceci sera une victoire pour le Liban et la Syrie, surtout que ce président sait que le Liban ne peut pas adopter la politique de distanciation.
Concernant les relations syro-égyptiennes, le président al-Assad a souligné que pendant les dernières années, notamment pendant la guerre contre la Syrie, les relations syro-égyptiennes avaient détérioré, en particulier pendant la période du pouvoir du frère musulman, Morsi. “Mais cette relation avait ensuite commencé à s’améliorer lentement, tandis que les perspectives sont limitées dans un cadre sécuritaire”, a-t-il précisé.
Faisant allusion à l’examen avec l’Iran de tous les détails, le président al-Assad a assuré que l’Iran est un Etat qui se base dans ses politiques sur les principes.
Questionné sur sa vision à propos du développement au nord de la Syrie et des factions armées kurdes, le président al-Assad a indiqué que ces factions sont diversifiées et qu’un certain nombre parmi elles sont nationales alors que d’autres sont des mercenaires qui oeuvrent pour la séparation et le fédéralisme.
“Je ne crois pas que le peuple syrien accepte le fédéralisme n’importe où en Syrie, c’est pourquoi je ne m’inquiète pas à cet égard”, a fait noter le président al-Assad.
En outre, le président al-Assad a affirmé qu’il ne faut pas s’inquiéter à l’avenir de la Syrie car la société syrienne avait pu pendant la guerre faire la différence entre le fanatisme et le fait d’être pratiquant. “Si on peut frapper le terrorisme, je vous dirai que cette société sera beaucoup plus mieux que la société syrienne que nous avions connu avant la crise”, a précisé le président al-Assad.
Quant à l’objectif des visites des délégations sécuritaires étrangères en Syrie et aux possibilités d’ouvrir les ambassades, le président al-Assad a indiqué que “l’ouverture des ambassades ne nous nous intéressent point. Par contre, leurs ambassades sont, pour nous en Syrie, des centres d’espionnage. Ce qui compte c’est les politiques. S’ils les changent et si nous devenons certains qu’ils n’oeuvrent pas contre l’intérêt du peuple syrien, la coopération sécuritaire deviendra possible”.
Le président al-Assad a ajouté que les visites des délégations sécuritaires en Syrie n’avaient pas cessé et que la majorité de ces délégations sont des pays qui avaient adopté une position hostile à la Syrie.
A la question de savoir si on peut ajouter officiellement de nouveaux ennemis de la Syrie, le président al-Assad a fait savoir que le mot d’ennemi dépend d’un pays qui occupe un territoire, non pas d’un pays qui adopte une politique hostile, disant : “Il ne faut pas supposé que la France est un ennemi. Je crois que le peuple français a commencé à changer. Des délégations officielles et populaires nous visitent et expriment des positions très objectives et morales, c’est pourquoi on ne peut pas dire que ce pays est un ennemi, tandis qu’Israël occupe des territoires syriens et reste toujours l’ennemi”, a-t-il dit.
A propos du processus politique à Genève, le président al-Assad a affirmé que la Déclaration de Genève n’était pas syrienne, mais une Déclaration internationale et onusienne. “Le processus à Genève ne s’est pas basé sur la lutte contre le terrorisme. Mais, au contraire, il était clair pour nous que ce processus n’était qu’un moyen pour que les terroristes réalisent ce qu’ils avaient échoué de le faire sur le terrain”, a-t-il fait noter.
Questionné sur l’opposition qu’il voit acceptable pour qu’elle se mette à la table dans le but de parvenir à des règlements politiques, le président al-Assad a répondu : “Pas toute opposition est un agent. C’est l’opposition qui a été chargée par certains pays de dialoguer avec la Syrie est l’agent. L’opposition est une opposition politique qui ne porte pas d’armes, qui ne soutient pas de terroristes et qui n’œuvrent pas en faveur des agendas étrangers”.
Mettant en exergue le volet des réconciliations avec l’Etat syrien, le président al-Assad a affirmé que ce volet est la seule solution disponible en parallèle avec la frappe des terroristes, avait protégé les civils et avait arrêté la destruction de davantage d’infrastructures.
Concernant les propos disant que l’Etat syrien tente de faire un changement démographique, le président al-Assad a indiqué que ces propos font suite à la campagne qui avait commencé au début de la guerre et au début de la campagne confessionnelle, affirmant que l’Etat n’a pas d’intérêt dans de ce changement démographique présumé.
Quant à la question des personnes enlevées, le président al-Assad a fait savoir que dans toutes les réconciliations qui avaient eu lieu, la question de ces personnes est fondamentale et constitue “une priorité pour nous”.
Questionné sur son soutien à l’organisation d’un forum national et d’un dialogue à Damas, le président al-Assad a fait noter qu’il soutient tout dialogue entre les Syriens qui ne dépendent pas d’agendas extérieurs et n’appuient pas le terrorisme.
Par ailleurs, le président al-Assad a souligné le grand rôle des deux secteurs, public et privé, dans la fermeté de l’économie syrienne, en plus du soutien extérieur, en particulier celui iranien et russe, qui avait contribué à réduire les charges sur cette économie.
A la question de savoir s’il consacrera les grands contrats aux pays amis dans la phase de la reconstruction, le président al-Assad a indiqué qu’il ne croit pas que le peuple syrien accepte que des sociétés des pays hostiles viennent pour reconstruire et réaliser des profits de la guerre qu’ils avaient éclatée.
De même, le président al-Assad a insisté sur l’importance de redoubler les efforts pendant ces circonstances difficiles en vue lutter contre la corruption au niveau de l’Etat et au niveau de la société.
Questionné sur son avis concernant la participation des forces populaires dans le combat aux côtés de l’armée syrienne, le président al-Assad a indiqué que la participation de ces forces avaient des points positifs et d’autres négatifs, disant : “Les points positifs de la participation des forces populaires résident dans la réalisation des accomplissements militaires sur le terrain, tandis que les points négatifs sont liés à la corruption qui est un cas individuel”.
Quant au développement du discours au Parti Baas, le président al-Assad a indiqué que pendant la guerre, l’on a œuvré pour développer tous les discours dans les différents secteurs, soulignant que le discours politique avait changé et qu’il est impossible que le discours politique pendant la guerre reste pareil à celui qui était avant la guerre.
Questionné sur ce qui empêche la Syrie d’avoir une tribune médiatique nationale forte que tous les Syriens peuvent suivre, le président al-Assad a fait savoir que rien n’empêche cela sauf notre volonté et notre vision en tant que Syriens, soulignant à cet effet que la preuve sur le fait que la capacité est disponible est ce qu’on avait réalisé pendant les premières étapes de la guerre lorsqu’il y avait de grands désinformation et parasites au niveau du monde, ainsi qu’au niveau régional ou qu’à celui local.
A. Chatta