Les dirigeants arabes se réunissent mardi en sommet à Doha avec la participation de la Coalition nationale de l’opposition syrienne, qui s’est vu octroyer le siège de la Syrie à la Ligue arabe. Cette rencontre de deux jours se déroule en l’absence, pour des raisons de santé, de ténors du monde arabe, dont le roi Abdallah d’Arabie saoudite, l’un des principaux parrains de la Coalition nationale de l’opposition au régime de Bachar el-Assad, et du chef d’État irakien Jalal Talabani, président du sommet sortant.
Mais le Qatar, hôte du sommet, a réussi à obtenir l’octroi à la Coalition du siège de la Syrie à la Ligue arabe, après d’ultimes tractations interarabes sur fond de tiraillements internes au sein de cette coalition, marqués notamment par la valse-hésitation de son président, Ahmed Moaz al-Khatib. La Coalition nationale, reconnue comme la représentante légitime du peuple syrien par des dizaines de pays et d’organisations internationales, a ensuite indiqué que son Premier ministre par intérim, Ghassan Hitto, la représenterait au sommet.
Ahmed Moaz al-Khatib a cependant déclaré lundi sur sa page Facebook qu’il allait prononcer un discours « au nom du peuple syrien » au sommet de Doha, moins de 24 heures après l’annonce-surprise de sa démission. Dans une résolution adoptée le 6 mars au Caire, les ministres arabes des Affaires étrangères ont appelé l’opposition syrienne à « former une instance exécutive pour occuper le siège de la Syrie à la Ligue arabe », resté vacant depuis la suspension de Damas en novembre 2011. Mais l’Irak et l’Algérie ont émis des réserves et le Liban s’y est dissocié.
Damas a tiré à boulets rouges contre la Ligue arabe et le Qatar pour avoir, selon le journal officiel As-Saoura lundi, « accordé le siège volé à la Syrie à des brigands et à des voyous ». Outre le conflit syrien qui, en plus de 2 ans a fait plus de 70 000 morts, un million de réfugiés et quatre millions de déplacés, le sommet doit évoquer le processus de paix au Proche-Orient, dans l’impasse depuis deux ans. Pour relancer ce processus, le sommet devrait charger une délégation ministérielle, conduite par le Qatar, de mener des consultations avec le Conseil de sécurité de l’ONU, les États-Unis, l’Union européenne, la Russie et la Chine, a indiqué une source diplomatique arabe.
L’objectif de cette mission est de « s’entendre sur des mécanismes et un calendrier pour des négociations sérieuses » sur un règlement du conflit israélo-palestinien, a ajouté la même source en citant une recommandation de la réunion préparatoire du sommet, tenue dimanche à Doha. Les pays arabes devraient par ailleurs être invités à respecter leur engagement, pris l’an dernier, d’assurer un « filet de sécurité » de 100 millions de dollars par mois à l’Autorité palestinienne, en proie à de graves difficultés budgétaires.
Le sommet poursuivra l’examen d’un projet de restructuration de la Ligue tendant à dynamiser cette organisation qui, créée en 1945, reste minée par ses divisions internes. Ces pays détiennent 62 % des réserves mondiales de brut et 24 % des réserves mondiales de gaz. Mais les exportations des pays arabes n’ont représenté en 2010 que 5,8 % du total des exportations mondiales. Soumis à des pressions croissantes depuis le début du Printemps arabe, ils ont décidé au terme d’un sommet économique en janvier de finaliser, avant la fin 2013, la mise en place de la Grande Zone franche arabe, approuvée en 1998 avec l’espoir d’éliminer progressivement les barrières douanières et de créer à terme un marché commun.
(26-03-2013 – Avec les agences de presse)
Pétition
Non au terrorisme de l’Etat d’Israël