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Les détails du plan états-unien contre la Syrie


Les contours de l’escalade de la guerre des États-Unis contre l’État syrien dans les mois à venir commencent à se préciser. Il est clair que la stratégie de la guerre indirecte, imaginée par le directeur de la CIA, le général David Petraeus, lequel supervise la mobilisation des ressources matérielles, financières, militaires et de renseignement nécessaire à ce conflit, se base sur une guerre d’usure de longue durée, menée par les bandes armées.

 

Ghaleb Kandil
Lundi 9 Juillet 2012

Lors de la 3e conférence ministérielle des Amis de la Syrie,le président français, François Hollande, vient saluer la secrétaire d’Etat US, Hillary Clinton. Celle-ci tend la main, seul l’ambassadeur Robert Ford se lève.

Lors de la 3e conférence ministérielle des Amis de la Syrie,le président français, François Hollande, vient saluer la secrétaire d’Etat US, Hillary Clinton. Celle-ci tend la main, seul l’ambassadeur Robert Ford se lève.
Les centres de recherches et d’analyses US ont procédé à une évaluation globale de la situation des oppositions syriennes divisées et sont parvenus à la conclusion qu’il s’agit d’un agrégat d’exilés et de communautés politiques en éternel conflit, qui ne représentent pas un poids important au sein de la société syrienne. Parmi cet agrégat, les Occidentaux et la Turquie misent sur les Frères musulmans.Les experts US reconnaissent que cette mosaïque de forces politiques a résisté à tous les efforts des États-Unis et de leurs alliés pour unifier leurs rangs, à travers d’innombrables réunions en Turquie, en France et en Égypte, sans parler des dizaines de rencontres secrètes tenues sous l’égide de la CIA. La dernière réunion du Caire n’a fait que confirmer combien l’unification était loin, et a montré que l’Occident, États-Unis en tête, la Turquie et le Qatar, soutiennent les Frères musulmans, alors que l’Arabie saoudite appuie, finance, couve et oriente les groupes salafistes-takfiristes, ainsi que quelques « notables » de l’opposition qu’elle entretient depuis des années, avec à leur tête Abdel Halim Khaddam et Rifaat al-Assad.

Les services renseignement US ont en outre procédé à un recensement global des gangs et des groupes armés actifs à l’intérieur de la Syrie, par le biais de l’Institute for the Study of War, qui travaille pour la CIA et l’état-major des armées. Les conclusions de l’étude, publiée sur le site du think tank, montre clairement que les États-Unis parient sur la possibilité de développer les structures de ces gangs et œuvrent afin de leur assurer l’argent et les armes nécessaires d’une manière régulière. Une relation directe a été établie avec les chefs de ces groupes, à travers la mise en place d’une chambre d’opération et de planification, dirigée par des officiers de la CIA et d’autres agences de renseignement US ou de pays de l’Otan. Cette chambre d’opération est basée en Turquie. À partir de là, il apparait que les prochains mois vont connaitre une intensification des agressions contre l’État national syrien, dans le but de l’affaiblir au maximum. L’utilisation de la scène libanaise contre la Syrie fera partie des priorités. D’ailleurs, le sénateur John McCain l’a clairement dit, en appelant à la création d’une zone-tampon pour l’Armée syrienne libre, à l’issue d’une rencontre avec le chef des Forces libanaises. Et les milices du Courant du futur et des groupes salafistes libanais n’ont pas attendu longtemps avant d’obtempérer, en soustrayant le Akkar à l’autorité de l’État, à partir de jeudi 5 juillet. Des hommes armées jusqu’aux dents, portant des cagoules, érigent des barrages, isolent des villages et fouillent les habitants et les passagers des voitures, sans que personne ne leur demande des comptes.

Toutes ces données sont confirmées par les derniers propos du président syrien Bachar al-Assad, qui a accusé dimanche Washington de soutenir les bandes rebelles pour déstabiliser la Syrie. S’exprimant dans le cadre d’une interview à la télévision publique allemande ARD, le président Assad a ajouté que « les États-Unis sont partie prenante au conflit. Ils offrent une protection et un soutien politique à ces bandes pour déstabiliser la Syrie ».

Sur le terrain, la Syrie a répondu aux menaces grandissantes de la secrétaire d’État Hillary Clinton, qui a affirmée que « l’opposition syrienne était assez forte pour lancer une offensive contre l’État », en organisant de vastes manœuvres. Ainsi, la marine syrienne a entamé des exercices de tirs réels au cours du week-end, lançant des missiles depuis la terre et la mer dans le but de « simuler un scénario de défense en cas d’attaque surprise depuis la mer », a indiqué dimanche l’agence Sana. « La marine a effectué l’exercice avec succès, repoussant une hypothétique attaque et détruisant avec une grande précision les cibles définies, » a rapporté l’agence de presse.

Le ministre de la Défense, le général Daoud Rajha, qui assistait à l’exercice, s’est félicité de « la performance exceptionnelle des forces navales qui ont démontré leur haut niveau d’entraînement au combat et leur capacité à défendre les côtes syriennes contre toute agression éventuelle. »

Selon la Sana, ces exercices font partie d’un plan d’entraînement au combat, établi par le Haut commandement de l’armée, qui prévoit d’effectuer chaque année ce type d’exercices.

Ce plan comprend « des manœuvres militaires faisant intervenir les forces terrestres, navales et aériennes pour évaluer la préparation au combat de l’Armée syrienne arabe et connaître sa capacité à remplir son devoir dans des conditions comparables » à celles de combats réels.

Sur le plan politique, le vice-ministre iranien aux Affaires étrangères a qualifié dimanche de « farce » l’idée de faire démissionner par la force ou de contraindre à l’exil le président Bachar al-Assad, mettant en garde contre une attaque en Syrie qu’il a jugé « stupide et catastrophique ». « L’Iran approuve les plans de réforme de M. Assad et les négociations ayant pour but de le forcer à l’exil sont une farce », a déclaré Hossein Amir Abdollahian à Amman, où il a par ailleurs invité le roi Abdallah II de Jordanie au sommet du Mouvement des non-alignés en Iran.

« Une intervention militaire en Syrie n’est pas probable et si cela devait arriver ce serait stupide. La Syrie peut se défendre seule sans l’aide de l’Iran. Toute solution non politique serait catastrophique pour l’ensemble de la région », a-t-il affirmé.

http://www.voltairenet.org/Les-details-du-plan-etats-unien http://www.voltairenet.org/Les-details-du-plan-etats-unien

 

Déclarations et prises de positionsMichel Sleiman, président de la République libanaise
« Le modèle libanais s’avérera bientôt le meilleur pour l’ensemble des pays de la région, car il est à la fois basé sur la démocratie et le respect de la diversité ainsi que sur l’entente. Mais il s’agit encore que les Libanais comprennent sa valeur et son importance. La politique de dissociation suivie par le gouvernement est un vieux concept qui repose sur la neutralité positive du Liban. Bien comprise, cette politique devrait permettre au Liban de traverser cette période délicate sans dommages. Les incidents qui se multiplient un peu partout ne devraient pas s’étendre, car il n’existe aucune décision, ni internationale ni interne, pour entraîner le Liban dans la tourmente. »

Nabih Berry, président du Parlement
« L’approbation du procès-verbal de la dernière séance législative n’est pas du ressort du bureau de la Chambre. Cela se fait au début de la prochaine séance. Le 14-Mars ne boycotte pas les réunions du bureau de la Chambre. Qu’est-ce qu’ils croient ? Que je suis Abou Kalthoum ? Il existe un règlement et je l’applique depuis 20 ans. Je ne suis au meilleur de ma forme que quand il y a des problèmes. Mon seul choix reste la Constitution, et qu’ils fassent attention ! »

Hoshyar Zebari, ministre irakien des Affaires étrangères
« D’un point de vue personnel, je ne pense pas que l’exemple du Yémen puisse fonctionner en Syrie. Au Yémen, ce plan était soutenu par plusieurs États, ce qui n’est pas le cas en Syrie. Nous ne pensons pas que le président syrien ou que son régime soient prêts à laisser la place si aisément, même si la pression est forte. La violence en Syrie est en partie nourrie par des combattants d’Al-Qaïda en provenance d’Irak qui passent la frontière pour perpétrer des attentats. Pendant longtemps, nous avons mis en garde le régime syrien quant au passage d’Al-Qaïda de la Syrie vers l’Irak, désormais c’est l’inverse. »

Nabil Kaouk, vice-président du Conseil exécutif du Hezbollah
« Certaines parties veulent changer l’identité de la Syrie et du Liban en s’acharnant sur les armes du Hezbollah. Le fait qu’ils se concentrent sur les armes de la Résistance en ce moment précis a pour but de détourner les regards de la contrebande d’armes vers la Syrie. La Résistance demeurera aussi longtemps que la menace israélienne existera. Il faut qu’elle renforce ses capacités militaires jour après jour dans le but de repousser l’occupant et une éventuelle agression israélienne. Ceux qui ignorent le danger israélien se mettent dans une position suspecte et commettent un pêché national. »

Ahmad Jibril, secrétaire général du FPLP-Commandement général
« J’ai discuté de la question avec les frères en Syrie, avec Hassan Nasrallah et avec les frères en Iran, et en cas d’attaque étrangère, nous ferons partie de cette bataille. J’ai rencontré récemment le secrétaire général du Hezbollah et le président iranien Mahmoud Ahmadinejad. Sayyed Nasrallah m’a informé personnellement qu’il prendrait part à cette bataille. J’ai été informé par les autorités iraniennes qu’elles avaient mis en garde la Turquie à plusieurs reprises de ne pas jouer avec le feu. Pour Téhéran, une intervention militaire est une ligne rouge à ne pas franchir. »

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