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Les États-Unis, la Grande Bretagne et la France entraîneraient des rebelles syriens en Jordanie.


mardi 12 mars 2013 – 06h:49

Russia Today

Des instructeurs étrangers formeraient, en Jordanie, des rebelles syriens à la guerre moderne, selon des rapports européens.

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Rebelles syriens – Photo : AFP

D’après les sources, ces rebelles seraient formés pour faire office de forces de sécurité après le départ d’Assad mais l’entraînement au combat qu’ils suivent ne correspond pas à cet objectif.

Au cours des 3 derniers mois, environ 200 hommes ont été entraînés dans 2 camps, l’un à l’est et l’autre au sud de la Jordanie, selon Der Spiegel. L’entraînement militaire porte sur la manipulation d’armes anti-chars, selon le magazine qui cite ce qu’il dit être des participants et des organisateurs. Il ajoute qu’il est prévu d’entraîner un total de 1 200 combattants de l’Armée Syrienne Libre (les forces d’opposition armée au régime du président Bashar Assad).

Le rapport précise que certains Étasuniens portaient des uniformes de l’armée, mais il ne dit pas s’ils travaillaient pour des firmes privées ou s’ils représentaient l’armée étasunienne.

En octobre dernier, le Pentagone a confirmé qu’un petit groupe de forces spéciales étasuniennes et de conseillers militaires avait passé l’été en Jordanie pour préparer la riposte des soldats du pays au cas où la Syrie utiliserait des armes chimiques. D’après ce qu’on sait, des groupes de rebelles ont aussi suivi cet entraînement.

Comme l’a rapporté vendredi dernier le journal anglais The Guardian, les États-Unis ne sont pas les seuls à fournir de l’entraînement. La Grande Bretagne et la France ont aussi envoyé des instructeurs en Jordanie pour former les rebelles syriens.

Les ministres étasuniens, anglais et français n’ont pas encore commenté l’information selon laquelle l’Armée Syrienne Libre était entraînée en Jordanie, mais cet entraînement n’entrerait pas en contradiction avec les plans étasuniens de fournir une aide directe non létale à l’opposition syrienne ni avec l’interprétation anglaise de l’embargo sur les armes imposé à la Syrie.

« Une telle assistance technique peut inclure des aides, des conseils et des formations sur la manière de maintenir la sécurité dans des zones dont le régime a perdu le contrôle en coordonnant les autorités civiles et militaires, sur la manière de protéger les civils et de minimiser les risques pour eux et sur la manière de maintenir la sécurité en période de transition, » a dit le ministre des affaires étrangères anglais William Hague au parlement anglais mercredi dernier.

Selon la source de Der Spiegel à Bruxelles, le texte de l’embargo européen sur la fourniture d’armes à la Syrie adopté au début de mars est « délibérément flou. »

« En ce qui concerne l’assistance technique ce qu’elle signifie en pratique dépend de qui la demande. Les Anglais et les Français, par exemple, se sont avancés beaucoup plus que les autres. En principe, l’assistance a pour but de protéger les civils mais on a vu en Libye que cela pouvait être interprété de différentes manières, » a dit la source.

En Libye , l’ingérence occidentale dans les affaires du pays a commencé par l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne ostensiblement pour protéger les civils victimes de la guerre civile et s’est terminée par l’envoi de troupes coalisées et  aider les rebelles à prendre d’assaut la capitale Tripoli pour en chasser l’homme fort du pays, le colonel Mouammar Kadhafi. Le leader a finalement été brutalement assassiné par des miliciens sans aucune enquête criminelle ni décision de justice.

Aujourd’hui , la Libye est un territoire qui n’a plus qu’un pouvoir central de façade, incapable de contrôler la violence qui oppose des groupes de rebelles armés et de Bédouins locaux.

Les services secrets jordaniens participent aussi à l’entraînement des rebelles syriens et leur travail est de repérer les islamistes radicaux (Salafistes) pour les exclure de l’entraînement de pointe donné par les étrangers. Les instructeurs étrangers leur préfèrent d’ailleurs les anciens officiers de l’armée syrienne régulière.

« Les Étasuniens ont maintenant plus confiance en nous que dans les Turcs, parce que la seule préoccupation des Turcs est d’obtenir davantage de marge de manœuvre dans leur lutte contre les Kurdes, » a expliqué un Jordanien bien informé de Amman au Guardian.

A ce qu’on sait, les Étasuniens sont déçus par les résultats de l’aide qu’ils ont apportée à l’opposition syrienne par l’intermédiaire de la Turquie, parce que Ankara n’a pas empêché ou a délibérément laissé les extrémistes islamistes contrôler les activités rebelles sur le front syrien du nord.

D’autres sponsors  bien connus comme l’Arabie Saoudite et le Barhein envoient aussi de l’aide aux » rebelles « syriens à travers la Jordanie.

A la fin février, le secrétaire d’état Us, John Kerry, a annoncé que les États-Unis fourniraient à l’opposition syrienne une aide d’une valeur de 60 millions de dollars qui comprendrait des véhicules blindés, des équipements militaires non létaux et de l’assistance technique.

The Guardian a rapporté qu’un petit nombre de forces spéciales anglaises étaient déjà en Jordanie prêtes à agir si l’Occident décidait d’intervenir en Syrie directement. En attendant leur ordre de mission, ils forment les rebelles aux tactiques de la guerre moderne.

La source jordanienne du journal souligne que les entraînements en cours sont de moyenne envergure.

Mais Der Spiegel rapporte que le programme a pour but d’entraîner jusqu’à 10 000 combattants de l’Armée Syrienne Libre pour former quelques 12 unités de combat. The Guardian avait déjà annoncé que ce nombre serait nécessaire pour restaurer l’ordre en Syrie après le départ du président Bashar Al Assad.

The Guardian affirme que les alliés anti-Al Assad sont en train de former des forces de police pour maintenir l’ordre en Syrie après la départ d’Al Assad et non pas d’essayer de renverser la situation militaire, mais en réalité la formation à la manipulation des armes anti-chars qu’ils reçoivent ne cadre pas avec cet objectif.

Une source jordanienne anonyme a aussi exprimé l’espoir que cette force puisse aider la Jordanie si la situation avec les réfugiés syriens s’aggravait car des centaines de réfugiés supplémentaires arrivaient dans le pays.

Cela pourrait facilement se produire si les services publics de la ville syrienne méridionale de Der’aa cessaient de fonctionner. Un million de réfugiés pourraient alors chercher refuge en Jordanie.

Selon les rapports, la Jordanie a déjà accueilli plus de 320 000 réfugiés syriens.

Plus d’un million de gens se sont enfuis dans les pays voisins et sont devenus des réfugiés.

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