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Les puissances européennes financent Al Qaïda en achetant du pétrole pillé en Syrie


Par Johannes Stern

Pétrole Syrie rebelles

D’après un article paru le 19 mai dans le journal britannique The Guardian, l’Union européenne (UE) finance directement des terroristes islamistes soutenus par les États-Unis et luttant en Syrie contre le gouvernement du président Bashar Al Assad. Ces groupes sont en train de piller le pétrole dans certaines parties de la Syrie orientale qu’ils contrôlent et de le revendre aux pays européens à des prix défiants toute concurrence.

Le Guardian écrit : « La décision de l’UE de retirer les sanctions contre le pétrole syrien pour aider « l’opposition » a accéléré une ruée pour le contrôle des puits et des pipelines dans les zones contrôlées par les « rebelles » et a aidé à consolider l’emprise des groupes jihadistes sur des ressources essentielles du pays. »

D’après le Guardian, les principaux bénéficiaires de la levée des sanctions de l’UE sont le Front Al Nosra et d’autres groupes terroristes islamistes du même genre. « Jabhat al-Nosra, affilié à Al Qaïda et d’autres groupes islamistes extrémistes, contrôle la majeure partie des puits de pétrole dans la province de Deir Ezzor, ils ont fait fuir des tribus sunnites locales, parfois par la force. Ils ont également pris le contrôle d’autres champs de pétrole contre des groupes kurdes plus loin au Nord-Est, dans le gouvernorat d’Al Hasakah. »

La décision de l’UE de reprendre le commerce avec des champs de pétrole tenus par Al Nosra dément complètement le mensonge selon lequel les puissances impérialistes mènent une guerre en Syrie pour obtenir un changement du caractère répressif du gouvernement syrien. En fait, ils construisent et soutiennent des forces profondément réactionnaires qui oppriment la population.

Ces événements montrent également que la prétendue « guerre contre le terrorisme » — l’affirmation que Washington et l’UE luttent contre Al Qaïda, qui a servi de justification pour les invasions décidées par les États-Unis de l’Irak et de l’Afghanistan – est un mensonge. L’impérialisme arme et finance des groupes terroristes liés à Al Qaïda qui commettent de terribles crimes contre la population syrienne, livrant ses richesses à l’UE et à Washington.

La revue allemande Spiegel Online a récemment fait un reportage sur la manière dont les islamistes fournissent les marchés mondiaux en pétrole syrien à des prix sacrifiés : « Depuis février, le groupe rebelle Liwa Al Islam contrôle le champ pétrolifère d’Al Thawra dans le gouvernorat d’Ar Raqqah […] les « rebelles » d’Al Thawra vendent dix cargaisons de camions-citernes chaque jour. Ils se font de l’argent facile et demandent environ 13 dollars du baril. Sur le marché mondial, cependant, un baril se vend 100 dollars mais cela n’a pas grande importance ici. »

Abu Saif, un autre combattant islamiste de la brigade Ahrar, liée aux Frères Musulmans donne une autre version de la façon dont les islamistes pillent la Syrie. Jabhat al Nosra investit dans l’économie syrienne pour renforcer sa position en Syrie et en Irak. Les combattants d’Al Nosra vendent tout ce qui leur tombe sous la main, du blé aux pièces archéologiques en passant par l’équipement industriel, les outils de forage, les voitures, les pièces détachées et le pétrole brut.

Pour sécuriser le pétrole, les terroristes assassinent toute personne qui leur barre la route. Dans un cas très connu, les combattants d’Al Nosra ont rasé le village d’Al Musareb près de Deir Ezzor, tuant 50 de ses habitants après une dispute avec des membres des tribus locales au sujet d’un puit pétrolier. Les meurtres de masse ,par lesquels les groupes terroristes contrôlent le territoire dont ils ont besoin pour approvisionner en pétrole l’impérialisme européen, sont prouvés par des vidéos disponibles sur YouTube.

Les puissances impérialistes s’appuient sur des groupes terroristes dans le cadre de leur stratégie pour contrôler les vastes ressources énergétiques du Moyen-Orient et d’Asie centrale. Ces intérêts fondamentaux sous-tendent les guerres menées contre l’Afghanistan, l’Irak et la Libye, ainsi que les préparatifs en cours d’une guerre contre l’Iran . Comme la Syrie, l’Iran a longtemps été sur la “liste noire” de l’impérialisme, depuis que Washington et ses alliés d’Europe et du Moyen-Orient le considèrent comme l’un des principaux obstacles au contrôle du commerce du pétrole dans le Golfe Persique et, par conséquent, du monde entier.

Ce viol de la Syrie arrache son voile à la décision cynique des organisations de la pseudo-gauche des classes moyennes – comme l’International Socialist Organisation (ISO), le parti allemand Die Linke, le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) en France ou encore le Socialist Workers Party (SWP) de Grande-Bretagne – de présenter la guerre contre la Syrie comme une « révolution ». Leur position de classe émerge clairement maintenant : elles applaudissent le pillage du pétrole syrien pour faire monter les profits des groupes pétroliers et en font une « révolution » et  présentent les pillards comme des « révolutionnaires. »

Le soutien étranger ,de plus en plus fort, accordé aux forces islamistes sunnites est accompagné de nouvelles menaces de la part de l’impérialisme américain et de ses alliés afin d’accélérer les préparatifs pour une intervention militaire directe.

Lors d’une conférence de presse avec le premier ministre turc Recep Tayyep Erdogan, jeudi dernier à Washington, le président américain Barack Obama a promis « d’exercer une pression de plus en plus forte sur le gouvernement d’Al Assad et de travailler avec « l’opposition » syrienne. Nous sommes d’accord sur le fait qu’Al Assad doit partir. »

Vendredi, le chef de la CIA, John Brennan, a rencontré le premier ministre « israélien » benjamin netanyahou, le ministre de la Défense moshe ya’alon, le chef d’état-major de l’armée « israélienne » benny gantz, et le chef du mossad tamir pardo pour discuter de la Syrie. Lors d’une réunion du régime sioniste le lendemain, netanyahou a menacé de lancer de nouveaux raids aériens contre la Syrie, disant que « l’israël » agirait « avec détermination […] pour garantir les intérêts suprêmes du régime  et empêcher le transfert d’armes sophistiquées au Hezbollah et à d’autres éléments terroristes. »

L’entité sioniste a déjà bombardé Damas il y a deux semaines  . Le Hezbollah libanais est un allié proche de la Syrie et de l’Iran et est considérée comme un des principaux obstacles à la domination militaire du régime sioniste au Proche-Orient.

Samedi, le président Syrien Bashar Al Assad a accordé un entretien au journal argentin Clarin et à l’agence de presse argentine Telam, depuis son palais de la capitale syrienne, Damas. Il a assuré de rester au pouvoir, accusant « l’israël » et d’autres « puissances étrangères » de soutenir l’opposition islamiste. «L’entité sioniste soutient directement les groupes terroristes de deux manières, premièrement il leur accorde un soutien logistique et il leur dit également quels sites attaquer et comment les attaquer, » a-t-il dit.

Il a nié que son gouvernement ait utilisé des armes chimiques, disant que « l’Occident » pourrait orchestrer une intervention en s’appuyant sur de fausses accusations : « L’Occident ment et invente des preuves pour déclencher des guerres ; c’est dans ses habitudes. »

Il a dit qu’une intervention est « une probabilité claire, en particulier maintenant que nous avons réussi à faire reculer les groupes armés dans de nombreuses régions de Syrie. » Cependant, il a ajouté « nous sommes prêts à parler à toute personne qui veut bien parler, sans exception. »

Le Président Al Assad a clairement dit qu’il espérait rester au pouvoir : « l’Amérique est pragmatique. S’ils se rendent compte qu’ils sont battus et que le gouvernement est vainqueur, les Américains trouveront un accord avec le pouvoir réel. »

 En fait, comme le dit clairement le reportage du Guardian, Washington et ses alliés impérialistes européens financent et soutiennent les mercenaires islamistes pour faire tomber le gouvernement.

Le régime d’Obama est également en train d’augmenter ses efforts pour parvenir à un accord avec Moscou,  allié de la Syrie. Le week-end dernier, le ministre des Affaires étrangères russe Sergei Lavrov est tombé d’accord avec son homologue américain John Kerry pour négocier une fin de la guerre contre la  Syrie. Au cours d’une telle conférence, Washington insisterait pour une sortie « négociée » d’Al Assad et son remplacement par un pantin plus manipulable approuvé par Moscou.

Lavrov cherche également à calmer les inquiétudes américaines et « israéliennes » concernant les possibles ventes de missiles russes à la Syrie. Il a insisté pour dire que ces armes « n’altéraient en aucun cas l’équilibre des forces dans cette région ou ne donnaient un avantage dans la lutte contre les mercenaires. »

Johannes Stern

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