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Les ‘rebelles’ syriens, l’Etat islamique utilisent massivement des armes chimiques en Irak et en Syrie depuis un an


Les ‘rebelles’ syriens, l’Etat islamique utilisent massivement des armes chimiques en Irak et en Syrie depuis un an

Article AC pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/

Un rapport à l’ONU confirme l’utilisation il y a un an d’armes chimiques en Syrie, sans trancher la question des responsabilités. L’évolution du conflit depuis un an, en Irak comme en Syrie, peut nous aider à la trancher. Et à lutter contre l’intoxication médiatique.

21 août 2013, on se souvient: une attaque chimique au gaz sarin frappe la localité de Ghouta, dans la banlieue de Damas. Plusieurs centaines de civils sont tués, les sources divergentes vont de 300 à 1 500 morts.

La France, les Etats-unis s’empressent d’accuser le gouvernement syrien et lance les préparatifs d’une attaque contre la Syrie, en soutien avec les rebelles déjà largement sous hégémonie islamiste, d’Al Nosra à Daech.

Le rapport livré mardi 6 janvier 2015 au Conseil de Sécurité confirme l’utilisation de gaz de chlore – arme qui n’est pas sur la liste des armes chimiques, mais qui néanmoins est utilisée comme telle – dans trois villages syriens, à Idlib et Hama.

Le rapport de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OPCW, en anglais) ne se prononce pas sur l’origine des tirs, ni l’identité du coupable entre le gouvernement syrien et les rebelles islamistes (The Guardian, 7 janvier 2015).

Une résolution de l’ONU avait imposé au gouvernement syrien, en septembre 2013, la destruction de ses armes chimiques. Ce qui serait complètement réalisé en décembre 2014 selon l’OPCW.

C’est l’occasion de revenir sur un an et demi de recherche de la vérité, dans cette intense guerre de propagandes, où les faits semblent de plus en plus accabler les rebelles.

Dès décembre 2013, le fameux journaliste d’investigation Seymour Hersh prouvait que la CIA avait alerté le gouvernement sur la possession depuis le début de l’année 2013 par les rebelles islamistes d’Al-Nosra d’armes chimiques au gaz sarin.

En février 2014, une équipe de la prestigieuse université américaine MIT de Boston, menée par le physicien Theodor Postol et l’ex-inspecteur à l’ONU sur les missiles Richard Lloyd confirme dans un rapport détaillé que les missiles contenant les armes chimiques ont été tirés depuis une zone contrôlée intégralement par les rebelles.

Des preuves accablantes jugées crédibles par les experts. L’inspecteur en chef de l’ONU sur les armes chimiques a jugé les estimations de l’équipe du MIT comme une « bonne estimation ». Cela ne résout pas entièrement le mystère mais il explique la réserve de l’ONU, dévoile les manipulations politiques des gouvernements occidentaux.

L’année 2014 a apporté, toutefois, de nouveaux faits allant dans le sens de l’imputation aux rebelles de l’utilisation massive et réitérée d’armes chimiques, qui s’est accélérée depuis septembre 2014. Au moins, trois cas ont été relevés par les autorités irakiennes centrales et le pouvoir régional kurde.

Le 22 septembre 2014, les combattants de l’Etat islamique (EI) ont utilisé du gaz de chlore à Saklaouiyah, à 10 km au nord de Falloujah causant la mort de plus de 300 soldats. C’est ce qu’ont rapporté les députés irakiens de la circonscription de Falloujah (Washington Post, 23 septembre)

Une semaine auparavant, le 15 septembre 2014, des gaz de chlore avaient déjà été utilisés contre des forces de police irakiennes à Balad, à 80 km au nord de Bagdad. 11 policiers avaient été hospitalisés d’urgence (Washington Post, 24 octobre 2014).

C’est ensuite à Kobane, place forte de la résistance kurde à l’avancée islamiste, que l’usage d’armes chimiques a été de nouveau détecté. En octobre, des dizaines de patients se sont plaints après l’explosion d’une bombe de difficultés à respirer, de réactions cutanées, de piqûres aux yeux, d’autres étant pris de vomissements.

Selon les médecins kurdes, il est fort probable qu’il s’agisse d’une réaction à l’usage d’un gaz de type chlorin (The Guardian, 24 octobre 2014). Les islamistes d’EI auraient déjà tenté une attaque chimique en juillet contre le village d’Aviiko, à 12 km de Kobane.

Enfin, une dernière attaque vient d’être signalée par la presse irakienne (Iraqinews, 24 décembre 2014) dans la ville d’Hit, à l’ouest du pays, dans le district de Baghdadi et la province d’Anbar.

Le district est en état de siège, soumis à d’intenses bombardements de la part de l’Etat islamique mais aussi à l’assèchement des sources en eau d’une population souffrant de la faim et du manque de soutien sanitaire.

Même si des zones d’ombre subsistent sur l’attaque d’août 2013, il est désormais indéniable que l’Etat islamique a choisi le bombardement chimique comme forme privilégiée, tout du moins possible, d’attaques contre les combattants et les civils.

Cela apporte du crédit à ce que le Vice-ministre aux Affaires étrangères syrien, Faisal Mekdad, affirmait le 1er décembre 2014 à une rencontre de l’OPCW affirmant que son gouvernement n’avait jamais utilisé d’armes chimiques pendant la guerre mais que des groupes terroristes « ont utilisé des gaz chlorins dans plusieurs régions de Syrie et d’Irak ».

L’OPCW a confirmé que le gouvernement syrien avait intégralement détruit ses stocks d’armes chimiques et que ses préoccupations allaient désormais vers les stocks détenus notamment par Israel et Egypte. L’OPCW enjoint désormais Israel de détruire les siens (Haaretz, 12 décembre 2014).

Plus on avance, plus les mensonges des pays occidentaux sur la Syrie, l’Irak se font jour. Seule l’indignation manipulée, la « stratégie du choc » actuellement en œuvre en France – et qui a permis de voter la poursuite des opérations militaires – et ailleurs semblent pouvoir faire obstacle à cette dure vérité : combien de temps cela peut-il encore durer ?

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