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Les Saoudiens et la Syrie la guerre sur Damas ?


simone lafleuriel-zakri
18/02/2014
Les Saoudiens et la Syrie la guerre sur Damas ?
L’Orient Le Jour

Les rebelles implantés dans le sud de la Syrie s’apprêtent à lancer une offensive d’envergure sur la capitale Damas, a-t-on appris mardi auprès des belligérants. Pour contrer une telle attaque, l’armée loyaliste a commencé à se redéployer et à intensifier les bombardements, ont indiqué des insurgés.

La préparation de cette nouvelle offensive intervient après l’échec la semaine dernière des négociations de paix à Genève et au moment où des informations font état de la fourniture par les pays du Golfe d’armes sophistiquées aux insurgés.

Tant des sources du régime que celles de l’opposition ont indiqué à l’AFP qu’à cette opération sur Damas, participeront des milliers de rebelles syriens entraînés en Jordanie depuis plus d’un an par les États-Unis et d’autres pays occidentaux.

(Lire aussi : Le chef d’état-major de l’ASL, Sélim Idriss, limogé)

« La province de Deraa est la porte pour Damas. La bataille de Damas commence ici », a affirmé à l’AFP le général Abdallah al-Qarazi, qui a fait défection de l’armée régulière et dirige une chambre d’opérations dans cette province, en partie contrôlée par les rebelles. « Pour le moment, nous avons seulement des garanties sur l’approvisionnement en armes de pays qui soutiennent » la révolte contre Bachar el-Assad, a-t-il dit. « S’ils honorent leurs promesses et si Dieu le veut, nous atteindrons le cœur de la capitale » a ajouté le général, soulignant que le principal objectif c’est d’abord « de briser le siège de la Ghouta orientale et occidentale », une région arboricole et urbaine à l’extérieur de la capitale.

Des civils morts de pénuries
Sur le plan humanitaire, au moins sept civils dont trois enfants sont morts entre lundi et mardi en raison de pénuries dans le camp de Yarmouk et dans la région de la Ghouta orientale près de la capitale, soumis à un siège impitoyable de l’armée, selon des sources médicales citées par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

La tactique du siège est également utilisée par l’armée dans les quartiers rebelles de Homs, d’où près de 1.400 civils piégés depuis bientôt deux ans, en majorité des femmes, des enfants et des hommes âgés, ont été évacués la semaine dernière en vertu d’un accord entre le régime et les rebelles négocié par l’ONU.

Mardi, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a appelé la Syrie à procéder à la « libération accélérée » de 56 enfants qui se trouvent encore entre les mains des autorités dans un centre d’interrogatoires à Homs.

Les arrestations se poursuivent
Par ailleurs, une militante des droits de l’Homme ainsi que la fille d’un célèbre avocat incarcéré depuis plus d’un an, ont été arrêtées lundi soir près de Damas, a indiqué l’avocat des droits de l’Homme Anouar Bounni.
« Jihane Amine et Ranime Maatouk ont été arrêtées hier soir chacune à son domicile par les services de la sécurité militaire, à Sahnaya », à 15 km au sud de la capitale, a déclaré à l’AFP M. Bounni, chef du Centre syrien pour les études et la recherche en droit à damas. M. Bounni affirme ignorer les raisons de ces arrestations.

Jihane Amine, 40 ans, membre du Centre, défend depuis plus de dix ans de nombreux prisonniers politiques. Ranime Maatouk, 24 ans, étudiante à l’école des beaux-arts, est la fille d’un défenseur des droits de l’Homme et avocat en vue, Khalil Maatouk qui avait été arrêté en octobre 2012 par les autorités syriennes.

Depuis le début de la contestation populaire en mars 2011, transformée en guerre meurtrière à la suite de la répression par le régime, des dizaines de milliers de personnes sont détenues arbitrairement, selon des associations de défense des droits de l’Homme, qui font également état de tortures et d’exécutions sommaires dans les prisons.

Paris en appelle à Moscou
Sur le plan diplomatique, la France a demandé à la Russie de faire pression sur le régime syrien pour trouver une issue à la crise après l’échec de la conférence Genève 2.
« Nous demandons aux Russes en particulier, qui sont un grand pays, d’user de toute leur influence pour faire en sorte que ce pays qui est martyrisé par son dirigeant et sa famille, puisse évoluer », a déclaré mardi le chef de la diplomatie française Laurent Fabius à Radio Classique-LCI.

Après l’échec des négociations entre des représentants du régime et de l’opposition, M. Fabius a réitéré que « les envoyés du régime Assad ont saboté l’affaire ».

(Pour mémoire : Pour l’Occident, si Genève a échoué, c’est bien à cause du régime)

Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a aussi accusé lundi la Russie de « favoriser la surenchère » du président syrien après l’échec des pourparlers. Des accusations que le ministre russe des Affaires étrangères a rejetées: « Tout ce que nous avons promis (pour un règlement de la crise syrienne), nous l’avons fait », a déclaré Sergueï Lavrov.

Laurent Fabius a également dénoncé les fournitures d’armes au régime syrien par Moscou et la participation aux combats, aux côtés du régime, du mouvement chiite libanais Hezbollah, allié de Téhéran.
« Nous disons à ceux qui ont une influence, je pense aux Russes et aux Iraniens, de faire ce qu’il doivent faire. Bachar al-Assad ne pourrait pas faire ce qu’il fait s’il n’avait pas le soutien des Iraniens et des Russes, c’est clair et c’est net », a ajouté le ministre français.

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