Les Turkmènes dénoncent la lenteur de la reconstruction de l’Irak
février 24, 2019
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Publié par Gilles Munier sur 24 Février 2019,
Catégories : #Turkmènes, #Kirkouk, #Irak, #Syrie, #Erdogan
Par Ümit Dönmez (revue de presse : Actualité Moyen-Orient – 22/2/19)*
Des infrastructures médiocres et une sécurité insuffisante empêchent le retour des Turkmènes déplacés, selon un représentant turkmène d’Irak.
Les mauvaises conditions de sécurité en Irak empêchent les Turkmènes déplacés de rentrer chez eux, dans l’Irak d’après Daech, a rapporté jeudi un responsable politique irakien.
Selon Mehmet Tutuncu, un membre du Front turkmène irakien, basé en Turquie, seuls 35% des Turkmènes qui ont quitté la ville de Tal Afar ont été en mesure de regagner leurs foyers – malgré le passage de plus d’un an depuis la victoire de Bagdad sur la groupe terroriste Daesh.
Depuis que le gouvernement a annoncé la défaite de Daech fin 2017, Tal Afar – une ville à majorité turkmène dans l’ouest de l’Irak – n’a pas connu de reconstruction substantielle, a déclaré Tutuncu.
« Les gens ne peuvent pas rentrer chez eux à cause du manque chronique d’infrastructures, d’ordre public et de sécurité », a-t-il déploré.
« Rien n’a encore été reconstruit à Tal Afar, même si les États donateurs ont promis un total de 30 milliards de dollars pour la reconstruction de l’Irak au Koweït l’année dernière », a-t-il rappelé.
Il a ajouté: « Le gouvernement [irakien] devrait lancer de nouveaux projets, créer des emplois et ouvrir des écoles afin que les personnes déplacées puissent rentrer. »
Faisant référence à d’autres zones d’Irak peuplées de Turkmènes, Tutuncu a souligné que tant les Turkmènes que les Arabes s’inquiétaient du possible retour de des forces Peshmerga fidèles à la région kurde semi-autonome du nord de l’Irak.
« Les Turkmènes, les Arabes et les Kurdes, ainsi que les autres minorités, devraient tous participer à l’administration locale, à Kirkouk et dans d’autres villes turkmènes », a-t-il affirmé.
Le gouverneur de Kirkouk, par exemple, devrait être un Turkmène, selon Tutuncu.
« Quinze provinces [irakiennes] ont des gouverneurs arabes, tandis que trois autres ont des gouverneurs kurdes », a-t-il déclaré. « Au moins une province devrait être dirigée par un gouverneur turkmène. »
Plus tôt cette semaine, les autorités irakiennes ont annoncé qu’une force commune composée de l’armée, de la police et de Hashd al-Shaabi (milices chiites intégrées à l’armée irakienne) avait été chargée de maintenir la sécurité à Kirkouk, une ville riche en pétrole.
*Source : Actualité Moyen-Orient
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