L’Etat français garde Georges Ibrahim Abdallah en prison
avril 5, 2013
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vendredi 5 avril 2013, par La Rédaction La Cour de cassation a douché jeudi les espoirs d’une sortie rapide de prison de Georges Ibrahim Abdallah, incarcéré depuis 28 ans en France, en rejetant sa demande de libération conditionnelle après quatre mois de suspense sur le sort de l’ancien activiste libanais. Dans un arrêt obtenu par l’AFP, la plus haute juridiction criminelle « déclare irrecevable la demande de libération conditionnelle ». Elle estime que M. Abdallah « ne pouvait se voir accorder une libération conditionnelle sans avoir été obligatoirement préalablement soumis, à titre probatoire, à une mesure de semi-liberté ou de placement sous surveillance électronique pendant une période d’un an au moins ». Cette analyse clôt la procédure judiciaire de la huitième demande de libération conditionnelle du Libanais de 62 ans qui avait pris des allures de serpent de mer. Rien n’empêchera l’ancien chef des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), arrêté en 1984 puis condamné à perpétuité pour complicité dans les assassinats, en 1982 à Paris, de deux diplomates, l’Américain Charles Robert Ray et l’Israélien Yacov Barsimantov, de déposer une nouvelle demande d’aménagement de peine dans les prochains mois. Mais le coup est rude pour les soutiens du prisonnier de Lannemezan (Hautes-Pyrénées), qui s’étaient intensément mobilisés ces derniers mois pour souligner l’enjeu politique de sa requête. « La Cour de cassation a fait ce que la Chancellerie lui demandait de faire. Le gouvernement prend l’entière responsabilité de l’échec de cette procédure », a déclaré à l’AFP Alain Pojolat, l’un des militants en faveur de sa libération. « Les autorités libanaises et la famille de Georges Ibrahim Abdallah ont été bercées d’illusions », a -t-il regretté avec amertume. En visite officielle en France en février 2012, le Premier ministre libanais Najib Mikati avait demandé aux autorités la libération de ce compatriote qualifié de « prisonnier politique ». Les partisans de Georges Ibrahim Abdallah avaient repris espoir après un jugement, le 21 novembre 2012, du tribunal d’application des peines (TAP) de Paris qui s’était déclaré favorable à sa libération conditionnelle mais avait ajourné sa décision finale au 14 janvier pour laisser le temps au ministère de l’Intérieur de délivrer un arrêté d’expulsion. La cour d’appel avait validé la décision du TAP quelques semaines plus tard mais le parquet général s’était pourvu en cassation, considérant qu’en l’absence de cet arrêté d’expulsion, le TAP aurait dû déclarer la demande de libération conditionnelle irrecevable. Or, les juges du TAP avaient multiplié les ajournements d’examen définitif de la requête. Une décision de la cour d’appel était encore attendue le 11 avril mais elle n’a plus lieu d’être après l’arrêt de la Cour de cassation. Son avocat Me Jacques Vergès a régulièrement dénoncé une volonté « politique » et la « mainmise des Etats-Unis » derrière le maintien en détention de son client, libérable depuis 1999. Jeudi, il n’a pas souhaité réagir à la décision de la Cour de cassation. Georges Ibrahim Abdallah avait déjà obtenu une libération conditionnelle en 2003, mais celle-ci avait finalement été refusée par la juridiction d’appel en janvier 2004. Il dit vouloir rentrer au Liban et enseigner. Le département d’Etat ainsi que des élus de toutes tendances du Congrès américain avaient réitéré mi-janvier leur opposition à une sortie de prison d’Abdallah, soulignant qu’il n’avait « jamais exprimé de remords pour ses meurtres ». « Nous avons des inquiétudes légitimes quant au danger qu’un M. Abdallah libre représenterait pour la communauté internationale », avait fustigé la porte-parole du département d’Etat, Victoria Nuland. (Vendredi, 5 avril 2013) |