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Liban : Le Parti Moustaqbal d’El Hariri tire profit de la crise syrienne


http://www.lexpressiondz.com/internationale/148269-le-volcan-du-proche-orient.html
 
Par Ikram GHIOUA –
Mardi 14 Fevrier 2012
 
Le parti Moustakbal d'El Hariri tire profit de la crise syrienne
 
La situation critique que traverse aujourd’hui la Syrie risque d’avoir de graves répercussions sur le Liban voisin. C’est ce qui ressort de nombreux rapports confidentiels élaborés par les services de sécurité libanais. Se basant sur des cas précis révélant des tentatives émanant du courant salafiste appelant à une sédition de l’armée, ces rapports accusent certaines parties libanaises de fomenter un vaste complot contre le régime syrien en essayant de rallumer une fitna confessionnelle. Selon ces mêmes rapports, des imams sunnites tentent, depuis un certain temps, d’introduire un climat de suspicion au sein de l’armée libanaise en appelant les militaires de confession sunnite à déserter les rangs de l’armée.
 
Cette «effervescence», qui se manifeste graduellement au nord du pays, coïncide curieusement avec l’apparition de certaines milices se considérant comme des alliées du courant Al Moustaqbal dirigé par Saâd Al Hariri. Ce dernier a toujours accusé le régime syrien et le Hezbollah d’avoir une part de responsabilité dans l’assassinat de son père, Rafik Al Hariri. En un mot comme en dix, le climat d’insécurité qui règne depuis presque une année en Syrie est en train d’être exploité par certaines parties en vue de son exportation au Liban dans le but évident de généraliser la confusion. Ce sont autant d’indices qui renseignent sur les graves répercussions de la crise syrienne sur toute la région du Proche-Orient: un véritable volcan. Pour comprendre cette situation, il faut remonter jusqu’à la période du retrait de l’armée syrienne du Liban. Ceux qui s’obstinent aujourd’hui à maintenir le chaos autour de Damas sont ceux-là mêmes qui n’ont jamais pardonné à la Syrie d’avoir contribué grandement à la sauvegarde de l’unité et de l’intégrité territoriale du Liban. Des témoignages émanant de nombreux citoyens libanais de la ville libanaise de Tripoli attestent de façon claire l’implication des salafistes dans ce scénario. Ils rapportent aussi que des appels sont lancés en direction des militaires de confession sunnite en vue de les pousser à commettre des actes de sabotage dans les casernes et à déserter avec armes et bagages.
 
Pour le compte de qui et dans quel intérêt? La réponse, on ne risque pas de la trouver sur des chaînes comme Al Jazeera ou Al Arabia! Le courant Al Moustaqbal est l’allié stratégique de l’Arabie Saoudite, un pays engagé dans une course contre la montre afin de neutraliser l’axe Téhéran-Hezbollah-Damas. Et ce n’est pas un simple détail dans une région qui pratique le «jeu» de la guerre comme d’autres organisent des festivals de chants ou de danse! Le cas syrien a été peut-être mis en exergue par des manifestations populaires pour une grande liberté démocratique, du moins au début, mais maintenant les choses sérieuses semblent échapper à tout le monde dans la mesure où les objectifs stratégiques fixés par les maîtres du jeu commencent à apparaître grâce à l’intervention de nombreux analystes et politologues.
 
Le cas syrien risque de s’aggraver en prenant l’allure d’une guerre confessionnelle dont les prémices sont visibles au Liban voisin et en Irak, d’où certaines milices sunnites font introduire en Syrie d’énormes quantités d’armes et de munitions. Les mêmes observateurs notent que le cas syrien s’inscrit dans un vaste complot dont l’objectif est de neutraliser définitivement l’Iran et le Hezbollah en procédant à l’érosion du régime syrien. Le témoignage vif d’une Libanaise, Faten Rady, professeur de français, confirme les avertissements de ces mêmes observateurs. «Je suis en Tripolitaine et depuis deux jours il y a un conflit entre notre quartier situé à Jabal Mohsen et la zone de Bab El Tebbaneh.
 
Ce n’est pas le premier conflit. Je suis en mesure de dire qu’il s’agit d’une réaction vis-à-vis de ce qui se passe en Syrie, surtout à Homs», a confié, par téléphone, à L’Expression cette enseignante. Elle poursuit: «Hier après-midi, tout s’est arrêté car les chefs de l’autre camp et l’armée se sont mis d’accord. Le conflit s’est passé entre les salafistes et le quartier qui soutient Bachar Al Assad et le Hizbollah.»
 
Tout en dénonçant ces violences provoquées dans le seul but de déstabiliser toute la région, Faten ajoute sans hésiter: «Ce conflit n’a pour objectif que de détourner l’armée de ses tâches sur les frontières afin de faire diversion pour transporter des quantités d’armes et de munitions vers la Syrie via Homs.» Notre témoin explique encore: «Notre quartier se situe au nord du Liban et la sécurité est prise en charge par l’armée.
 
Le conflit entre les deux régions dont on a cité les lieux n’est pas nouveau certes mais il a pris de l’ampleur. Il s’agit de sectes religieuses différentes avec des points de vue politiques différents, il est clair et tout le monde sait qu’on veut maintenir une insécurité dans cette zone et faire émerger la crise sur le territoire libanais». Faten prend un moment pour poursuivre: «C’est insupportable.
Le parti Moustaqbal d’El Hariri tire profit de chaque crise pour faire déclencher des conflits avec d’autres tendances musulmanes. Le soutien de l’Arabie Saoudite à
El Hariri complique davantage la situation au bord de l’explosion, surtout que le quartier dans lequel je réside est connu pour ses liens très étroits de parenté avec des familles en Syrie.» Notre témoin insiste sur le fait qu’elle veut passer «un message réel de ce qui se passe sur le terrain, les médias mélangent tout et encouragent le pourrissement de la situation. Personne ne veut du bien ni à la Syrie ni au Liban. On use de ces sectes, notamment les salafistes, les athées et autres pour semer le chaos». Elle affirme que les salafistes tentent tout le temps de s’introduire en Syrie en passant par Homs pour soutenir les groupes armés syriens qui prétendent faire une révolution pacifique.
 
Pour notre témoin il est temps de dire certaines choses: «Les armes dans les zones en conflit dont on a parlé, il en existe plus que le pain, El Hariri devait pourtant faire sortir ces gens de la misère dans laquelle ils vivent au lieu de leur offrir des armes pour s’entretuer ; je pense que je ne vous apprends rien sur le contexte, vous avez en Algérie beaucoup de gens qui ont souffert du terrorisme et c’est le cas pour nous à présent». C’est ainsi que s’achève un témoignage avec notre interlocuteur.
 
 
 
http://www.cyberpresse.ca/international/dossiers/crise-dans-le-monde-arabe/201202/14/01-4495917-oppositions-syrienne-et-libanaise-une-cause-commune.php
 
L’opposition libanaise a commémoré mardi l’assassinat de l’ancien dirigeant Rafic Hariri, affichant à cette occasion sa solidarité avec les opposants syriens avec lesquels elle dit partager les mêmes intérêts.
Le régime du président syrien Bachar al-Assad avait été pointé du doigt dans l’assassinat en 2005 de Rafic Hariri, ex-premier ministre devenu hostile à l’hégémonie syrienne sur le Liban.
«Nous tendons la main pour coopérer avec le Conseil national syrien (CNS, principale instance de l’opposition) dans lequel on voit un espoir (…) pour l’établissement d’un régime démocratique» en Syrie, a déclaré Saad Hariri, fils de Rafic et ancien Premier ministre, lors d’une visioconférence depuis Paris.
Estimant qu’«un régime pluraliste en Syrie constituerait une garantie pour la démocratie au Liban», Saad Hariri, un des principaux dirigeants de la coalition du 14-Mars (opposition anti-syrienne), a jugé que «la chute du régime syrien était inévitable».
Il a en outre appelé le puissant mouvement armé Hezbollah, fidèle allié de Damas, qui domine le gouvernement avec ses alliés, à «remettre ses armes à l’Etat pour épargner au Liban et à tous les Libanais le danger de violences et au gouvernement le risque d’effondrement».
Une autre figure de l’opposition, le leader chrétien Samir Geagea, a également jugé qu’un «régime démocratique libre en Syrie serait bénéfique pour l’indépendance du Liban», et permettrait de faire évoluer les relations entre les deux pays, «assombries par le régime actuel» en Syrie, ancienne puissance de tutelle au Liban.
Il a par ailleurs appelé les chrétiens de la région à ne pas craindre les changements: «Il s’agit d’une naissance, et il n’y a pas de naissance sans douleur», a-t-il affirmé.
Dans un message lu en son nom par le secrétaire général de la coalition du 14-Mars, Farès Soueid, le CNS a lui salué les Libanais pour avoir réussi «au printemps 2005 à chasser l’armée régulière (du président) al-Assad du Liban (…) ce qui a constitué un premier coup dur pour lui».
«Nous avons une cause commune (…), la démocratie en Syrie est le soutien à l’indépendance du Liban et à sa démocratie», ajoute le CNS dans son message.
 
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