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L’Irak détient plus de 1 000 enfants pour des liens présumés avec l’Etat islamique


Publié par Gilles Munier sur 19 Février 2022, 08:00am

Catégories : #Irak

La cellule de mineurs de la prison de Tal Kayf, prise en avril 2019 et partagée de manière confidentielle avec Human Rights Watch. Elle montre une surpopulation extrême dans la prison. © 2019 Privé

Les enfants doivent être réintégrés et ne pas être poursuivis en justice

Par Jo Becker (revue de presse: Human Rights Watch – 17/2/22)*

Les autorités irakiennes ont arrêté l’année dernière plus de 1 000 enfants, dont certains n’avaient que neuf ans, pour des raisons de sécurité nationale, principalement pour des liens présumés avec l’État islamique (ISIS), selon un nouveau rapport des Nations Unies. Bien que les attaques de l’Etat islamique aient considérablement diminué depuis que le groupe a perdu la majeure partie de son territoire il y a quatre ans, le rapport constate que la détention d’enfants a considérablement augmenté.

Beaucoup de ces enfants ont été arrêtés sur la base de preuves douteuses et torturés pour obtenir des aveux d’implication de l’Etat islamique.

Fin 2018, j’ai interviewé des garçons détenus comme suspects de l’Etat islamique dans la région du Kurdistan irakien. Certains ont déclaré avoir été recrutés pour combattre avec l’EI, tandis que d’autres ont déclaré avoir travaillé comme cuisiniers, chauffeurs ou simplement participé à quelques jours de formation. Un jeune de 17 ans a déclaré qu’il pensait avoir été arrêté pour avoir travaillé dans un restaurant à Mossoul qui servait des membres de l’Etat islamique. Quelques-uns ont dit qu’ils n’avaient aucun lien avec l’EI, contrairement à d’autres membres de leur famille. Indépendamment de l’étendue de leur implication, ils ont tous été accusés de terrorisme.

La majorité des garçons ont déclaré que leurs interrogateurs les avaient torturés pour obtenir des aveux. Ils ont décrit avoir été battu avec des tuyaux en plastique, des câbles électriques ou des tiges, parfois pendant des heures. Presque tous ont déclaré avoir finalement avoué l’association ISIS, estimant qu’ils n’avaient pas d’autre choix.

Le droit international interdit le recrutement ou l’utilisation d’enfants par des groupes armés, pourtant l’Iraq traite ces enfants comme des criminels, même s’il n’y a aucune preuve qu’ils aient participé à des crimes violents. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé l’Irak à libérer les enfants.

Au lieu de détenir et de poursuivre des enfants soupçonnés d’appartenance à l’EI, l’Irak devrait travailler avec l’ONU pour mettre en place des programmes de réintégration afin que ces enfants puissent rejoindre leurs communautés, retourner à l’école et reprendre leur vie.

Jo Becker est membre de la Division des droits de l’enfant de Human Rights Watch.

*Source : Human Rights Watch

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