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L’opération de Tel Aviv dans les médias israéliens : les forces de sécurité étaient dans « le noir total »


Publié par Gilles Munier sur 8 Avril 2022, 20:10pm

Catégories : #Palestine

Par la rédaction d’Al Manar (revue de presse – 8/4/22)*

Au lendemain de l’opération de résistance palestinienne à Tel Aviv, au cours de laquelle 2 personnes ont été tuées et 8 autres blessées, les médias israéliens sont encore sous le choc.
Et c’est de nouveau un aveu d’échec sécuritaire qui est ressenti avec gravité, d’autant que c’est la quatrième opération en l’espace de deux semaines dans les territoires palestiniens occupés en 1948. Sans compter aussi qu’elle est survenue pendant le mois de Ramadan, alors que toutes les forces israéliennes sont sur le qui-vive, craignant la répétition du scénario de l’an dernier, lorsque les factions de la résistance palestinienne avaient lancée depuis Gaza l’opération de 11 jours, Epée d’al-Qods, pour soutenir les habitants du quartier Jarrah et les fidèles qui faisaient l’objet de harcèlement en se rendant à la mosquée al-Aqsa pendant les nuits.

Ce revers avéré est consolidé par la facilité avec laquelle l’auteur de l’opération Raed Hazem est parvenu à quitter le lieu de l’attaque et à se rendre vers Jaffa (Yaffa), traversant 5 km, sans être repéré par les 1000 éléments des forces israéliennes, toutes tendances confondues, armée, police et unités spéciales, lesquels ont cru jusqu’à 5 heures du matin qu’il était retranché dans un batiment à Tel Aviv. Avant qu’un colon n’appelle la police pour lui faire part de la présence de quelqu’un de suspect à proximité de la mosquée de Yaffa.

Selon certains médias, les responsables des forces sécuritaires et militaires étaient « dans le noir total » face à l’attaque, ne sachant ni comment l’assaillant est venu à Tel Aviv, ni comment il s’est procuré sa mitrailleuse, ni comment il l’a quitté.

Le chroniqueur militaire Noam Amir, l’institution militaire a subi un revers lamentable. « La dernière chose que le gouvernement de Bennett devrait faire est de saluer la mort de l’auteur de la fusillade. Il devait demander des clarifications aux responsables sécuritaires et les convoquer , ce qui serait plus approprié », a-t-il assuré.

Le quotidien Israel Hayom a écrit que l’attaque de Tel-Aviv est survenue à un « moment très sensible, car elle a coïncidé avec le premier jour de la fête juive de Pâque, une période pendant laquelle Israël fait tout son possible pour éviter de telles opérations afin de préserver une atmosphère festivalière, compte tenu des rites qui sont réalisés et des embouteillages qu’elle occasionne.
Selon le journal, « Israël changera sa stratégie dans la prochaine étape, ce qui nécessitera des étapes beaucoup plus importantes afin de réduire le danger et d’essayer de produire le plus de dissuasion que possible ».

Quant au journal Yediot Ahronoth, il s’est arrêté sur les scènes de chaos dans la rue Dizenkoff à Tel-Aviv, décrivant la fusillade qui s’en est suivie d’”incroyable ».
Selon ce quotidien, l’attaque dans le centre de Tel-Aviv a visé « le ventre mou des Israéliens, un lieu considéré comme un point faible pour eux ».
Cette opération « renforce l’hypothèse selon laquelle la Palestine est au bord d’une Intifada ».

« Même si cette attaque n’avait pas de ligne commune avec les événements précédents de Beer Sheva, Hadera et Bnei Brak, le but lui-même est de semer la panique parmi les Israéliens et de renforcer leur scission », analyse le journal selon lequel le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, qui « attendait des jours difficiles, doit être conscient de ce danger, mettre de côté sa préoccupation de politique intérieure, et se concentrer à nouveau sur la question sécuritaire, avec une fragile coalition de 60 membres de la Knesset. »

Pour le journal Maariv, l’opération de la fusillade est une « attaque sanglante au cœur d’Israël », rapportant que les gens qui étaient présents à l’endroit de l’attaque couraient dans les rues comme des fous.
Il rapporte le témoignage d’un Israélien qui a déclaré au journal que les récentes opérations ont fait « perdre aux Israéliens le sentiment de sécurité », ajoutant : « Nous ne savons pas quand ces opérations nous toucheront ».

Ce vendredi, le Premier ministre israélien Naftali Bennett a affirmé avoir donné à ses forces une « liberté d’action totale » pour « vaincre la terreur ».

« Nous donnons une liberté d’action totale à l’armée, au Shin Beth (renseignement intérieur) et à toutes les forces de sécurité afin de vaincre la terreur. Il n’y a pas, et il n’y aura pas, de limites à cette guerre », a déclaré M. Bennett lors d’un point de presse au côté du ministre de la Défense Benny Gantz

L’opération de la nuit du jeudi à vendredi est la quatrième opération de résistance en moins d’un mois dans les territoires palestiniens de 1948.

Le 29 mars dernier, 5 personnes ont été tuées, dont un policier de l’occupation israélienne, lors d’une fusillade à Bnei Brak à Tel-Aviv. Auparavant, une fusillade avait eu lieu à Hadera, au cours de laquelle deux Israéliens ont été tués et 3 blessés dont un élément de la police d’occupation, tandis que les auteurs de l’opération sont tombés en martyrs.

Le 22 mars, 4 colons israéliens ont été tués lors de deux attentats à l’arme blanche à Beer Sheva (Bir As-Sabea).

*Source: Al Manar

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