L’or du Qatar et les banlieues françaises
septembre 27, 2012
Durant la guerre froide, une certaine propagande reprochait au Parti communiste de recevoir de « l’or de Moscou ». Pouvait-on bénéficier de l’argent de l’étranger et être entièrement fidèle aux intérêts de la France ?
Or, le Qatar vient de créer un fonds de 50 millions d’euros destiné aux « entrepreneurs » des « quartiers en difficulté » de nos villes – sans que cela n’émeuve grand monde. [1]
La légende voudrait que l’idée en soit venue à une association d’élus locaux issus de l’immigration (« de la diversité », selon l’expression à la mode). [2]
Ils sont indifférement de gauche ou de droite : le président est UMP, le secrétaire est chez les Verts, la trésorière est centriste et, parmi les adhérents, on trouve des élus du PS et du Front de gauche. [3]
A l’automne 2011, une délégation de cette association se rend au Qatar où elle est reçue somptueusement par l’émir lui-même qui, peu après, fait annoncer la création de son fonds pour les banlieues françaises.
A l’époque, le ministre de la Ville de Sarkozy, avait salué l’initiative.
Aujourd’hui, Montebourg, ministre du Redressement productif, vient de l’approuver en prétendant le porter à 100 millions d’euros et infléchir sa destination vers les « territoires les plus déshérités ».
Sans rien céder à l’islamophobie ambiante, on peut penser que les intentions du monarque qatari sont tout sauf désintéressées.
Pour Nabil Ennasri, universitaire à Strasbourg et spécialiste du Qatar, « l’investissement dans les banlieues participe d’une stratégie globale. […] Si le Qatar cible les banlieues et la communauté arabo-musulmane, c’est pour qu’elles soient, à terme, un relais de ses idées en France ». [4]
En sachant aussi que le Qatar et son canal de télévision Al Jazeera figurent parmi les plus zélés soutiens médiatiques et financiers des groupes terroristes agissant aujourd’hui en Syrie comme ils l’ont fait hier en Libye.
Les élus de la « diversité » dans les marbres du palais de Doha…
… et avec l’émir lui-même.
[1] Cela représente près de 10 % du budget du ministère de la Ville de cette année.
[2] Il s’agit de l’Association nationale des élus locaux de la diversité (ANELD).
[3] Notamment à Marseille, Haouaria Hadj Chikh, adhérente du PCF et maire-adjointe des 13ème et 14ème arrondissements.
[4] Le Monde, 5 janvier 2012 :http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/01/05/apres-le…
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