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Lorsque les lapins crétins du Kremlin font le sale boulot de … l’oncle Sam.


Par Charlotte Sawyer et John Q. Neel 

Washington DC – Selon JSSNews – qui se fonde sur la presse israélienne – l’administration medvedo-poutinienne aurait trouvé un « successeur » (sic) au président syrien, le Pr. Bachar El-Assad,.

 

En fait, c’est le quotidien Ma’ariv, repris par notre confrère israélien Jonathan-Simon Sellem, qui croit savoir que Moscou « est prêt à accorder l’asile politique et à garantir la sécurité personnelle du Président syrien Bachar Assad et de sa famille » et que durant sa visite en Russie, « le vice-président syrien, Farouk al-Chareh, a été invité à assumer les responsabilités du poste de Bachar el-Assad après sa démission ». Notons, pour prévenir des critiques qui nous ont été faites – lors de la première parution de ce texte sur geostraegie.com – que d’autres sources ont, depuis, confirmé la teneur de ces entretiens et, par là, de la position – ô combien ambiguë – de Moscou !

 

De son côté, le chroniqueur militaire du Ma’ariv a affirmé que Farouk al-Chareh « devra rester en place jusqu’à ce que des élections législatives anticipées soient mises en place ». Toujours selon le quotidien israélien, c’est un « choix de raison pour Moscou » qui connaît bien al-Chareh, un des plus vieux acteurs de la vie politique syrienne. Farouk al-Chareh est, aussi, un pilier du parti Ba’as arabe socialiste, et il a longuement travaillé avec les Russes sous la présidence d’Hafez el-Assad, au poste de chef de la diplomatie syrienne.

 

Autre point fort, estime (à tort, selon nous) Moscou, Farouk al-Chareh est un sunnite et les sunnites constituent la principale communauté « de la population multi-ethnique de la Syrie ».

 

Ma’ariv, indique enfin que les propositions russes auraient été acceptées par les Américains… Qui ont aussi accepté que le président syrien « vive un asile bourgeois dans la banlieue aisée de Moscou » (sic).

 

Dans l’attente de la confirmation et de la réalisation de ce scenario, que dire du jeu de Moscou sur le dossier syrien ?

 

Plusieurs choses, diverses et variés, qui ne font que confirmer l’état de déliquescence de la diplomatie et de la géopolitique russes et nous poser certaines questions :

 

  1. D’entrée, les auteurs du présent article avouent ne pas croire un seul instant à l’hypothèse d’une proposition d’exil émanant du pouvoir syrien et transmise par le vice-président syrien, Farouk al-Chareh, à son arrivée à Moscou.
  2. Qui a demandé aux Russes de mettre ainsi le Pr. Bachar el-Assad, sur la touche ? Is fecit cui prodest ! À l’évidence l’administration Obama. Les apparatchiks post-tchékistes du Kremlin viennent, là, de prouver – si besoin était encore – leur statut d’hommes-liges de Washington.
  3. Que valent les garanties de Moscou quant à la sécurité d’Assad ? Probablement rien, si ce n’est moins que rien, vue la nature de ceux qui font semblant de s’en montrer les garants ! Dans l’hypothèse où le président syrien venait à accepter la proposition suicidaire de Moscou, il ne faudrait pas un an pour que la Russie livre ensuite Assad à la CPI qui – experte en forgeries, voir le sort réservé à Slododan Milosevic et à ses pairs – aura ficelé un dossier qui ne laissera d’autre choix aux gestionnaires de faillite du Kremlin que de livrer l’intéressé. A priori, notre bon vieux Doc Holliday avait, à lui tout seul, plus de parole lorsqu’il jouait au poker dans les saloons enfumés de Dodege-City ou Tombstone que tous nos Medevedv, Poutine, Lavrov et consorts. Et, à l’évidence, plus de tripes que tous ces seconds couteaux de la Sodome politique russe (Moscou), vu qu’il n’hésita pas à s’illustrer, le Colt à la main à OK Corral !
  4. Qui a, davantage, mandaté nos petits marquis de la post-soviétie affairiste de désigner le vice-président al-Chareh comme successeur (temporaire, ne rêvons pas) à Bachar El-Assad ? Pas le peuple syrien, en tout cas. Certes, Farouk al-Chareh, est un homme qui ne manque pas d’entregent. Mais qui peut croire un instant que les États-Unis laisseront végéter un homme de l’ancien régime ba’assiste à la tête de la New Syria qu’ils entendent, comme en Libye, confier à leurs mercenaires du djihâdisme de marché, pour reprendre la formule inventée par Jacques Borde. Au mieux, Chareh ira rejoindre Assad à Moscou, avant d’aller rendre des comptes (truqués) à la CPI. Au pire, il finira sodomisé et lynché, comme Kadhadi, sur un bas côté, entre Alep et Damas…
  5. Les futurs tenanciers de la clérouquie de Syrie, ne seront pas des sunnites (au sens classique du terme), mais des déviants du salafisme adeptes de ce que les Iraniens appellent la « forme américaine de l’Islam ». Dès lors, le sunnisme de Chareh ne lui sera d’aucun secours.
  6. Quant aux éventuelles élections, elles auront, n’en doutons pas, la probité de celles qui, par les bourgs pourris de Floride, surent conduire Bush Jr. aux affaires.
  7. Évidemment, que « les propositions russes [ont] été acceptées » par notre sémillante administration. Il serait, sans doute, plus juste de dire que c’est davantage sur les rives de notre Potomac, que sur celles, brumeuses, de la Moskova, qu’elles ont dû naître avant d’être transmises aux exécutants mosvovites de cette pantomime. Pour la petite histoire, une manœuvre du même tonneau avait été proposé à Saddam Hussein – laisser la place à un de ses ministre pour faire, après-coup, un come back « à la Nasser » – qui, guère dupe de ce genre d’arrangement, avait réglé le débat d’un coup de pistolet fatal à l’imprudent s’étant risqué à jouer le messager de mauvais fortune…

 

Tout ceci vient confirmer les positions défendues sur votre site par Jacques Borde : La Russie n’est plus que l’ombre d’elle-même. Faisant passer Gorbatchev pour un dangereux extrémiste eurasiste et les dirigeants actuels de la Russie pour de tristes pantins incapables de penser (géopolitiquement) par eux-mêmes ! L’Ours russe – qui fit, jadis, trembler le monde, lors du « Grand Jeu » qui, a écrit le Français Gilles Munier dans son livre Les Espions de l’Or Noir, « opposa la Grande-Bretagne à la Russie durant la seconde moitié du XIXe siècle, puis les Alliés à l’Allemagne au cours des deux guerres mondiale »  – a laissé la place à une portée de lapins crétins, issue du jeu vidéo du même nom. Mais, pour combien de temps encore, car les appétits états-uniens, passeront, un jour le Bosphore ?…

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