L’UNESCO exclut Reporters Sans Frontières, affiliée à la CIA, pour ses «méthodes de travail» controversées
avril 15, 2012
PAR JEAN-GUY ALLARD
L’ONG française Reporters Sans Frontières (RSF), subventionnée par des agences du Département d’État nord-américain et dont les liens avec l’intelligence nord-américaine ont été démontrés, vient d’être exclue de la liste d’Organisations Non Gouvernementales associées à l’UNESCO.
C’est la deuxième fois en exactement quatre ans que RSF est sanctionnée par l’UNESCO pour son manque d’éthique.
L’institution prestigieuse des Nations Unies lui a avait déjà retiré le mercredi 12 mars 2008 le co-parrainage de la Journée pour la liberté d’Internet pour cause de « tentatives visant à disqualifier un certain nombre de pays ».
Le Conseil Exécutif de l’organisme international a validé ce 8 mars la décision du Comité sur les Associés Non Gouvernementaux qui a retiré à RSF son statut d’organisation associée.
Le Comité sur les Associés non gouvernementaux, un organe affilié au Conseil Exécutif de l’UNESCO, s’est réuni le 28 février dernier, pour étudier le reclassement des ONG qui collaborent avec l’UNESCO.
Au cours des débats de l’UNESCO, plusieurs pays ont dénoncé les méthodes de travail controversées utilisées par l’ONG « qui ne sont pas compatibles avec les valeurs de l’UNESCO dans le domaine du journalisme » et a décidé de l’exclure de la catégorie d’association.
UNE CRÉATURE DE ROBERT MENARD
En 2008, quelques mois après une décision similaire, le fondateur de RSF, Robert Ménard, a renoncé à son poste de responsable de l’ONG, qu’il détenait apparemment à vie, pour accepter un contrat millionnaire de l’Émirat du Qatar où il devait supposément créer un organisme en faveur des droits de la presse.
Il est aujourd’hui de retour en France où il est associé au Front National, le parti d’extrême-droite de la famille Le Pen.
Lorsqu’il était à la tête de RSF, Ménard a dû reconnaître publiquement que son organisation recevait des subventions généreuses de l’Agence de développement international (USAID), une façade des services secrets nord-américains, à travers le Center for a Free Cuba, une créature de Freedom House, dirigée par l’agent de la CIA Frank Calzon.
Ménard a eu pendant des années accès aux fonds de l’agence nord-américaine pour l’ingérence, l’USAID. Il disposait l’année de sa « retraite » précipitée d’environ 45 millions de dollars pour mener son travail de propagande et d’espionnage contre Cuba, à travers un réseau de soi-disant ONG. Le bras droit de Calzon, Felipe Sixto, a avoué à la fin de l’année dernière avoir détourné un million et demi de dollars du budget du « Centre ».
L’affiliation à l’USAID et à d’autres appuis occultes des États-Unis explique l’ardeur de RSF à attaquer constamment les pays progressistes latino-américains, notamment les pays de l’ALBA, contre lesquels elle déclenche à intervalles régulières des campagne de diffamation aux côtés d’autres organismes de presse connus pour leur collaboration avec le Département d’État.
En février dernier, RSF est intervenu dans le débat qui se déroule en Équateur sur les droits de la presse pour appuyer le quotidien El Universo, condamné pour injures et mensonges grossiers contre le président Rafael Correa.
RSF a qualifié de « désastre » la décision de la Cour nationale de Justice (CNJ) de l’Équateur qui a ratifié une sentence pour « injure calomnieuse » contre le quotidien porte-parole de l’extrême-droite et de l’oligarchie.
Par ailleurs, RSF attaque la Bolivie et le Venezuela, des pays dont la « grande presse » a traditionnellement été monopolisée par l’oligarchie nationale.
Désormais, RSF ne disposera pas de droit d’intervention et devra se limiter à « des consultations ».
Plus de 60 ONG collaborent avec l’UNESCO en tant qu’organisations associées.
Gramma 15 mars 2012