L’UPR demande la création d’une Commission d’enquête parlementaire sur la découverte mystérieuse de faux drapeaux de Daesh dans la planque d’une École Militaire à Saumur
septembre 25, 2016
Publié le 24 septembre 2016 dans attentats, Communiqués de presse, daesh, France / Lien permanent
Mercredi 21 septembre 2016, dans l’après-midi, des employés d’une entreprise d’insertion spécialisée dans le fauchage sont intervenus, à la demande d’une entreprise de vin de Saumur, pour nettoyer les abords d’un refuge troglodyte abandonné, non loin de l’église Saint-Florent, à la sortie de Saumur.
Alors qu’il s’approchait des lieux, l’un des salariés a vu trois hommes monter dans une fourgonnette blanche et partir rapidement. En s’approchant du local troglodyte, sa surprise a été grande puisqu’il a découvert du matériel vidéo, un groupe électrogène ainsi que… des journaux arabophones et des drapeaux de Daesh !
Pensant avoir découvert une planque utilisée par des terroristes en train de préparer des attentats, le salarié a immédiatement prévenu la police qui, à son tour, a alerté les services de l’État et les forces anti-terroristes.
La police nationale, la police municipale et la gendarmerie se sont rapidement rendues sur place, suivies par le sous-préfet de Saumur, le procureur de la République, l’identité judiciaire, la direction départementale de la sécurité publique, la police scientifique…
Les riverains se sont évidemment inquiétés de ce déploiement de forces, et la presse locale, essentiellement le Courrier de l’ouest, a été rapidement sur le coup.
Après deux heures d’investigation, le sous-préfet de Saumur a fini par donner l’information selon laquelle cela n’aurait été qu’une fausse alerte : il ne s’agissait, paraît-il, que du « Centre interarmées de la défense nucléaire, radiologique, biologique et chimique » qui réalisait un « exercice de formation ».
Telle est du moins la version officielle qui a été servie à la presse, qui suivait l’affaire avec l’attention que l’on imagine.
Très curieusement, la presse s’est contentée de cette explication.
Très curieusement aussi, tous les grands médias nationaux sont restés totalement silencieux sur cette affaire qui a mis en émoi des centaines de riverains et qui a fait intervenir tous les services concernés de la République.
À part le Courrier de l’ouest déjà cité, et quelques sites Internet très locaux comme Saumur Kiosque, le nombre de médias nationaux qui ont parlé de cette affaire rocambolesque s’est en effet limité à… deux !
Le Figaro, qui a consacré une « brève«
BFM -TV, qui a publié un article inspiré du Courrier de l’ouest, brodant sur le thème « plus de peur que de mal », tout en regrettant que l’armée n’ait pas averti préalablement la police de cet exercice… L’affaire serait quand même « remontée jusqu’au Ministère de la Défense » selon le maire de Saumur.
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Seuls 3 articles des grands médias nationaux apparaissent dans la recherche sur Google actualités au sujet de cette affaire. Ce mutisme quasi-complet de tous les grands médias français sur cette affaire rocambolesque, qui a soulevé une très vive émotion à Saumur, est extrêmement étrange.
Commentaires : une affaire bien étrange
Le fait que quasiment tous les grands médias français se soient abstenus de relayer l’information et se soient abstenus d’envoyer des journalistes d’investigation n’en rend toute cette affaire que plus étrange encore.
Car de deux choses l’une :
1) soit il s’agit de vrais drapeaux Daesh et d’une vraie « planque » de terroristes en puissance, et la présentation qui nous en est faite serait un mensonge destiné à ne pas affoler la population.
Le fait serait alors très grave en lui-même, et le mensonge vis-à-vis de la population serait scandaleux.
Mais cette hypothèse est peu plausible dans la mesure où le gouvernement ne se gêne pas, bien au contraire, pour affoler la population. Faut-il rappeler que le Premier ministre en personne a annoncé, le 19 juillet dernier à l’Assemblée nationale : « Même si ces mots sont durs à prononcer, c’est mon devoir de le faire : il y aura d’autres attentats et il y aura d’autres innocents tués. Nous devons, non pas nous habituer – jamais – mais apprendre à vivre avec cette menace. »
Même si le seul résultat tangible de cette déclaration ahurissante a été de faire fuir les touristes étrangers par milliers, et de plonger les professionnels du tourisme dans les difficultés financières, le fait est que le gouvernement aurait été probablement ravi de découvrir une « planque de Daesh » : cela n’aurait pu que le servir, pour montrer le bien fondé de l’état d’urgence, d’une part, et pour montrer que le gouvernement et les services de sécurité luttent efficacement contre le terrorisme, d’autre part.
2) soit il s’agit de faux drapeaux de Daesh et d’un « exercice de formation du centre interarmées de la défense nucléaire, radiologique, biologique et chimique » – comme l’assure la version officielle de l’événement telle que l’assurent les représentants de l’État.
Mais alors, deux questions troublantes surgissent à l’esprit.
2.1) Pourquoi cet exercice n’a-t-il pas été conduit selon les procédures habituelles, archi-codifiées, des exercices militaires, qui consistent toujours à prévenir le ban et l’arrière-ban de toutes les administrations concernées ?
Le « Centre Interarmées de Défense Nucléaire, Radiologique, Biologique et Chimique » a pour acronyme officiel : CIA NRBC.
C’est l’un des 4 organismes de formation regroupés dans les « Écoles Militaires de Saumur » (EMS), et qui comptent, outre le CIA NRBC, la célèbre École de Cavalerie, le Centre d’Étude et d’Enseignement au Renseignement à l’Armée de Terre (CEERAT) et l’École d’État-Major (EEM).
Il faut ici remarquer que le CIA NRBC n’est ni un petit organisme, ni ignorant des procédures à suivre, puisque c’est au contraire un organisme de formation militaire.
Pour preuve, lors de l’exercice militaire du CIA NRBC réalisé en Lozère, du 22 au 24 mars 2016, le lieutenant-colonel Thomas Brucker a expliqué sous la forme d’une visioconférence, le 23 mars 2016, la gestion de crise à suivre devant l’ensemble des acteurs concernés. Cette visioconférence a été résumée ainsi sur le site officiel de la Délégation militaire départementale de la Lozère (DMD48) :
« Sachant que »la réussite de la gestion d’une crise est liée aux bonnes actions déclenchées au bon moment, tout comme il est indispensable que les acteurs se connaissent et sachent travailler ensemble », cette visioconférence regroupa à la DMD48 des représentants :
– du service interministériel de défense et de protection civiles (SIDPC) de la Lozère,
– de l’agence régionale de santé / Lozère (ARS),
– du service d’aide médicale d’urgence (SAMU48),
– des pompiers départementaux,
– de la gendarmerie nationale,
– de la police nationale
– et des réservistes de la délégation militaire départementale (DMD48).
L’ensemble de l’auditoire apprécia fortement l’intervention du LCL Brucker ».
Le Lieutenant-Colonel a donc parfaitement appliqué les procédures à cette occasion, en convoquant bien toutes les parties prenantes ayant besoin d’être informées préalablement d’un exercice militaire. Précisément tous ces intervenants qui n’ont pas été prévenus dans l’affaire de Saumur…
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2.2) en quoi un organisme officiel chargé d’enseigner les méthodes de protection et de décontamination nucléaire, radiologique, bactériologique, chimique a-t-il besoin de journaux en arabe et de faux drapeaux de Daesh pour assurer son enseignement ?
La présentation officielle qui est faite du CIA RNBC sur le site des écoles militaires de Saumur indique que le CIA NRBC « a pour spécialité d’éliminer tous risques de contamination et, ainsi, d’assurer la sécurité physique des soldats et de la population. Il est aussi en mesure de préparer des solutions spécifiques de décontamination ».
L’exercice du 22 au 24 mars réalisé en Lozère évoqué ci-dessus était d’ailleurs parfaitement conforme à cet objet puisque, comme l’indique le site officiel de la DMD48 : « À la question « et si un incident de type NRBC (Nucléaire-Radiologique- Bactériologique-Chimique) avait lieu en Lozère ? » la réponse fut apportée par le lieutenant-colonel Thomas Brucker du CIA NRBC de Saumur ».
Dans ces conditions, on est fondé à se demander en quoi il serait nécessaire, pour « former » des élèves aux techniques de « décontamination nucléaire, radiologique, biologique et chimique », d’avoir comme matériel enseignant… des faux drapeaux de Daesh et des journaux en arabe !
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Mais pourquoi donc le Centre Interarmées de Défense Nucléaire, Radiologique, Biologique et Chimique (CIA NRBC) a-t-il besoin de posséder de faux drapeaux de Daesh ?!? En quoi est-ce un élément nécessaire dans le déroulement d’un exercice technique de décontamination de substances nucléaires ou chimiques ?
Conclusion : L’UPR demande une commission d’enquête parlementaire pour tirer au clair les dysfonctionnements graves révélés par l’affaire de Saumur
Alors que la défiance des Français bat des records, que ce soit vis-à-vis des partis politiques ou de l’actuel gouvernement, un nombre considérable de nos compatriotes jugent qu’on ne leur a pas dit toute la vérité sur les attentats survenus à Paris le 13 novembre 2015 et à Nice le 14 juillet 2016.
Dans ce contexte très lourd, le moins que l’on puisse dire est que cette étrange affaire de Saumur tombe particulièrement mal.
Est-il nécessaire de souligner que la simple détention de faux drapeaux de Daesh est un fait choquant – et même scandaleux – de la part d’une école militaire française, d’autant plus qu’une telle détention n’a aucun rapport – c’est le moins que l’on puisse dire ! – avec l’objet officiel même du CIA NRBC.
Du coup, la détention de faux drapeaux de Daesh par une école militaire, découverte inopinément dans une cache située à proximité d’une église avec du matériel vidéo, ouvre évidemment la porte aux pires suspicions quant à la préparation d’opérations… « sous faux drapeau », c’est le cas de le dire !
La découverte de Saumur ne peut que renforcer le camp de ceux qui pensent que les attentats terroristes pourraient être des manipulations visant à terroriser la population française, à s’en prendre à des boucs-émissaires, et à maintenir la France indéfiniment sous état d’urgence.
De telles suppositions paraîtront scandaleuses à certains.
Mais c’est pourtant exactement ce genre de suppositions que l’actuel locataire de l’Élysée développait, en 2009, dans un entretien accordée à John Paul Lepers.
Dans cet entretien, le futur président de la République expliquait carrément : « il y a une forme de dérive sécuritaire qui justifie des lois sans cesse plus répressives, au nom d’une menace qui, parfois est réelle, et parfois, on le voit bien, est virtuelle, voire même inexistante. […] Je crois qu’on a suffisamment à faire avec le terrorisme réel pour qu’on n’aille pas en inventer un qui n’existe pas, […] peut-être pour montrer une efficacité qui, sur d’autres terrains notamment économiques et sociaux, n’est pas forcément au rendez-vous. »
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Entretien du 15 janvier 2009 de François Hollande (FH) avec John Paul Lepers (JPL).
Les Français n’ont pas tous oublié le goût de certains de nos dirigeants d’utiliser les services de renseignement dans des coups tordus, de type « Affaire du Rainbow Warrior« .
Cette Affaire du Rainbow warrior nous a prouvé que les plus hauts dirigeants peuvent prendre des décisions illégales et criminelles (avec mort d’homme) et peuvent avoir ensuite l’audace de mentir effrontément à l’opinion publique.
L’UPR estime que, instruits par l’expérience, les députés et sénateurs doivent créer en urgence une commission d’enquête parlementaire afin de tirer au clair les mystères de cette affaire de Saumur.
Rappelons qu’une commission d’enquête permet à une assemblée, au titre du contrôle de l’action gouvernementale, de recueillir des éléments d’information sur des faits précis concernant la gestion d’un service public et les graves dysfonctionnements constatés. Ce qui est pleinement le cas de l’affaire de Saumur.
L’UPR demande formellement la création de cette commission d’enquête parlementaire, car nous estimons que ce sera le seul moyen de comprendre pour quelles raisons précises l’une des 4 écoles militaires de Saumur possède et planque des faux drapeaux de Daesh, avec du matériel vidéo et des journaux arabophones, le tout à proximité immédiate d’une église de campagne de la France profonde.
Puisque cette affaire a éclaté au grand jour par l’arrivée inopinée d’une équipe de débroussailleurs, qui a fait fuir précipitamment trois personnes non identifiées dans une camionnette blanche, la Commission d’enquête parlementaire devra notamment élucider les points suivants :
Est-il habituel que des exercices militaires se tiennent dans une planque troglodyte d’apparence désaffectée ?
Pourquoi aucune des procédures d’information habituelles des autorités civiles et militaires compétentes n’a-t-elle été respectée ?
Comment peut-on justifier la fuite de ces trois personnes dans le cadre supposé d’un exercice militaire ?
Qui étaient ces fuyards ?
Qu’est-il arrivé de la suite de l’exercice militaire présumé, ainsi interrompu ? A-t-il été poursuivi, une fois les journalistes repartis ?
À quoi servaient précisément les faux drapeaux de Daesh et les journaux en arabe pour enseigner les méthodes de décontamination radiologiques, nucléaires et chimiques ?
Quels étaient précisément ces journaux ?
D’où provenaient ces faux drapeaux ? Comment une école militaire officielle a-t-elle pu se les procurer ? D’autres organismes officiels d’État en ont-ils et pourquoi ?
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Alors que la question de l’islam en France fait l’objet de surenchères politiques constantes, et que la survenue de nouveaux attentats attribués au terrorisme islamiste pourraient enflammer les passions, il est essentiel que la représentation parlementaire et que le peuple français puissent s’assurer que certains services n’ont pas reçu pour mission secrète de jeter de l’huile sur le feu pour perturber la sérénité nécessaire de la prochaine élection présidentielle.
François Asselineau
24 septembre 2016