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Méditerranée orientale. Erdogan s’en prend aux dirigeants grecs et français, « cupides et incompétents »


Le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié dimanche 30 août de « cupides et incompétents » les dirigeants de la France et de la Grèce, dans un contexte de vives tensions entre Ankara, Athènes et Paris en Méditerranée orientale.

Ces déclarations virulentes interviennent alors que la Turquie célèbre dimanche le Jour de la victoire, une fête nationale marquant la mise en déroute des forces grecques par l’armée de Mustafa Kemal Atatürk, en 1922, lors de la guerre d’indépendance turque.

Un siècle plus tard, Ankara et Athènes, qui se disputent le partage des immenses ressources gazières en Méditerranée, font rouler les tambours de guerre, multipliant les manoeuvres navales sous les yeux d’une Europe préoccupée.

« Nos ennemis »

« Le peuple grec accepte-t-il ce qui risque de lui arriver à cause de ses dirigeants cupides et incompétents ? », a lancé M. Erdogan lors d’un discours à Ankara. « Le peuple français sait-il le prix qu’il devra payer à cause de ses dirigeants cupides et incompétents ? », a-t-il ajouté.

Ces propos reflètent la volatilité de la situation en Méditerranée, après trois semaines d’une escalade déclenchée le 10 août par le déploiement d’un navire de recherche sismique turc dans des eaux revendiquées par Athènes.

« Lorsqu’il s’agit de combattre, nous n’hésitons pas à donner des martyrs (…) La question est la suivante : ceux qui s’érigent contre nous en Méditerranée et (au Proche-Orient) sont-ils prêts aux mêmes sacrifices ? », a déclaré M. Erdogan.

« À nos ennemis, nous disons « chiche ! » », a-t-il poursuivi.

« Provocations »

Les tensions entre Ankara et Athènes sont notamment cristallisées autour de la petite île grecque de Kastellorizo, située à deux kilomètres au large des côtes turques.

La Grèce soutient que le droit d’exploiter les ressources naturelles autour de cette île lui appartient, ce que la Turquie refuse.

La publication par la presse d’images montrant des militaires grecs arrivant à Kastellorizo ces derniers jours a suscité la colère d’Ankara.

« Ces provocations ne serviront en rien les intérêts de la Grèce. Si la Grèce continue de faire monter les tensions dans la région, c’est elle qui sera perdante », a déclaré dimanche le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Hami Aksoy, dans un communiqué.

« Ligne rouge »

Ankara, qui se montre inflexible face aux menaces de sanctions européennes, a par ailleurs annoncé samedi de nouvelles manoeuvres militaires au nord de l’île de Chypre. Et le vice-président turc Fuat Oktay a mis en garde le même jour contre toute extension des eaux territoriales grecques à 12 milles marins, contre six actuellement. Ce serait un « casus belli », a-t-il déclaré.

Dans cette crise, la France a affiché son soutien à la Grèce en renforçant sa présence militaire en Méditerranée orientale.

Vendredi, le président français Emmanuel Macron a dit souhaiter réengager un « dialogue constructif » avec la Turquie, mais défendu une « politique de la ligne rouge » dès qu’il s’agit « de la souveraineté en Méditerranée ».

Le ministère turc des Affaires étrangères a vivement dénoncé dimanche les propos de M. Macron.

« Ceux qui croient tracer des lignes rouges ne feront que constater notre détermination », a indiqué son porte-parole, M. Aksoy.

« Il est temps, pour ceux qui se voient dans un miroir grossissant, d’accepter la réalité : l’époque où les impérialistes traçaient les lignes sur les mappemondes est révolue », a-t-il ajouté.

*Source : Ouest-France (Newsletter)

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