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Pourquoi ce désespoir de la presse française face à la libération de Deir Ezzor ?


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Russie politics
Karine Bechet-Golovko

Jeudi 7 septembre 2017

Le 5 septembre, l’armée régulière syrienne, aidée par l’armée russe, libère la ville stratégique de Deir Ezzor d’une occupation par l’Etat islamique depuis 2014. Pourtant, les réactions dans la presse françaises sont mitigées. Et pour cause, la victoire de Bashar el-Assad s’approche. En la matière, la palme du déshonneur journalistique revient à Libération qui nous gratifie d’un article de propagande de toute beauté. Voyons cela en détail.
Après un blocus de près de 4 ans, l’armée syrienne, aidée par la Russie, a libéré la ville de Deir Ezzor, dernier gros bastion de l’état islamique, dont la fin est désormais proche. Mais cette victoire signifie également celle du Président légitime syrien, celui tant détesté par l’Occident. Et le dernier article de Libération à ce sujet dépasse toutes les bornes.

Voici déjà le titre:

Non, vraiment, quelle honte. Le « régime », autrement dit l’armée régulière nationale syrienne, pas les groupuscules « d’opposition », ni la coalition américaine baptisée internationale pour les besoins de la cause, n’ont « tiré » les premiers, non, ce fichu « Régime » l’a fait et a gagné. DDepuis quand une armée régulière a-t-elle le droit, sans l’accord de la coalition américaine, de défendre son territoire? Mais où cela existe-t-il encore? C’est un archaïsme des plus déplacé.

Que finalement l’état islamique ait été battu, est manifestement secondaire. Car, on vous le dit, la population n’en peut plus des bombardements russes (à Rakka, les bombes démocratiques de la coalition ne tuent que les extrémistes et les victimes collatérales – ou plutôt les victimes collatérales et parfois aussi des extrémistes – sachant que les victimes collatérales sont êtres abstraits, pas vraiment des êtres d’ailleurs). Un beau témoignage recueilli par Libération:

On a survécu à l’oppression des ihadistes, puis aux bombardements russes et du régime. C’était devenu l’enfer là-bas. Il pleut des obus, jour et nuit. On ne sait jamais quelle sera la prochaine cible.

Il faut que vous compreniez correctement: les jihadistes, les russes et le régime, représentent la même chose: le mal qui oppresse la population et l’empêchent d’arriver au bonheur démocratique apporté par la coalition américaine.

Maintenant que vous avez bien compris cela, vous saisirez ce qui suit. Les Etats Unis avaient tracé une ligne, qui était censée bloquer l’avancée des forces régulières et favoriser les groupes dits d’opposition, financés, armés et tenus par l’Occident. On rappellera juste que la Syrie ne fait pas partie des Etats Unis, au cas où quelqu’un aurait un doute, et que la Syrie n’a jamais demandé aux Etats Unis d’intervenir, que l’ONU ne leur a pas non plus donné mandat. Juste un rappel. C’est justement au nom de cette fameuse ligne que les Etats Unis ont déjà frontalement attaqué l’armée syrienne et tué plusieurs centaines de ses soldats, sur le territoire de la Syrie, dans le respect le plus complet de la souveraineté du pays … Passons. Et bizarrement, les Etats Unis, qui tenaient cette ligne, ne donnaient pas les moyens à leurs pions d’aller attaquer l’état islamique:

Pourquoi? Soyons certains que nos chers journalistes, certainement même de Libération, nous éclairerons très rapidement sur ce point.

Au lieu d’une population désespérée, comme le laisse entendre la presse française, une population qui en veut au « Régime » et attendait la venue des Etats Unis, c’est une foule en liesse qui accueille les libérateurs et ne veut qu’une chose, vivre comme avant. Finalement, la population ne semble pas si opposée à Assad …

La fin de l’état islamique n’implique pas la fin du conflit en Syrie, mais son changement de forme, avec les risques d’une guerre des partisans, qui semble se préparer dans l’ouest du pays avec la recomposition de groupes terroristes à partir de l’opposition dite modérée (voir notre article ici). Ce conflit va aussi se transformer sur le plan politique, et c’est ce qui chagrine nos bienpensants. Car Assad sort renforcé politiquement de ses victoires militaires sur le terrain et moralement de sa victoire contre l’état islamique. Il serait toutefois surprenant que nos dirigeants si bien intentionnés baissent si facilement les bras. Nous attendons donc de nouveaux articles de leurs ouvriers de la presse, sur le thème du « tyran Assad » et de son « régime ».

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