Pourquoi les pays du Golfe s’acharnent contre la Syrie
janvier 25, 2012
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Même si Damas effectue toutes les reformes exigées, les dirigeants du Golfe ne seront point satisfaits, constatent des diplomates présents à la réunion de dimanche de la Ligue arabe. | |
La mission arabe en Syrie pour s’enquérir de la situation n’est qu’une manœuvre des dirigeants arabes du golfe. Nombreux sont les observateurs arabes qui l’affirment.Selon le quotidien asSafir, les ministres arabes qui s’étaient réunis dimanche n’ont pas du tout discuté le rapport présenté par le chef de cette délégation d’observateurs arabes le général soudanais Moustafa al Dabi. Le plan qui consiste à renverser le président syrien se devait de se poursuivre, hormis ses conclusions. Ce qui a mis le général soudanais hors de lui à plusieurs reprises.
Une chose semble clair chez certains diplomates, rapporte la correspondante du journal libanais, les monarchies du Golfe sont en confrontation avec le régime de Bachar ElAssad, même s’il effectue toutes les réformes exigées, car le but est en tout et pour tout de faire face au « danger iranien ». L’acharnement des dirigeants du Golf contre la Syrie avait été constaté par la correspondante en Égypte de la télévision libanaise New TV, selon laquelle mêmes les journalistes qui étaient présents pour couvrir les faits de la rencontre de la Ligue arabe étaient étonnés de voir l’acharnement des dirigeants arabes du Golfe à vouloir coute que coute accuser les autorités syriennes. L’agressivité de ces dirigeants a surtout éclaté durant la réunion restreinte qui a précédé la rencontre officielle. Saoudiens et Qataris ne cessaient de répéter hystériquement leur opposition à ce qu’ils considèrent être la poursuite des actions de violence commises sous le nez des observateurs, sans oublier de réclamer le transfert du dossier au Conseil de sécurité. (Il semble que ce soit les français qui leur ont conseillé cette manie, selon le correspondant d’AlManar en France) Alors qu’Oman tentait d’adoucir l’ambiance en voulant accorder au régime davantage de temps, et que l’Égypte est restée silencieuse. Par la suite, les participants furent surpris par la distribution d’un brouillon du communiqué final « particulièrement dur, contenant des fautes exécutives et des violations du traité de la Ligue arabe », précise le diplomate. Parmi ces erreurs, le fait d’ordonner de léguer les fonctions du président syrien au vice-président, au mépris de la Constitution syrienne! En fin de compte, les participants étaient divisés en trois: les Saoudiens et les Qataris qui insistaient pour saisir le Conseil de sécurité, les pays du printemps arabes qui voudraient que ce printemps se poursuive à Damas, et les pays qui restaient attachés aux principes nationaux et nationalistes comme le Liban, l’Irak, l’Algérie et le Soudan. Ces derniers étaient particulièrement hostiles à l’ingérence étrangère alors qu’une discussion a eu trait au financement et à l’armement de l’opposition, sous prétexte de vouloir l’aider à se défendre. Toujours pour le journal asSafir, un autre diplomate conclut : « Il est clair que les Arabes veulent négocier avec le régime syrien mais sans son président, sans Bachar el Assad. Ce qui nous rappelle les différents messages évoqués à travers les différents canaux diplomatiques syriens et saoudiens et selon lesquels le président syrien aurait exprimé qu’il est disposé à entamer un programme de réforme progressif qui arrive à terme par l’organisation des élections en 2013 et qui lui permettrait de se retirer du pouvoir sans violence et d’une façon qui lui préserve sa dignité et celle de la Syrie » . Ce refus montre que les dirigeants arabes et par derrière occidentaux ne veulent attendre jusqu’en 2013 et mènent une course contre la montre pour renverser le président syrien . D’autres, moins alarmistes, l’expliquent par le fait de vouloir réaliser le maximum avant de léguer la présidence de la Ligue arabe, actuellement assumée par le Qatar, à l’Irak, le mois de mars prochain. Date à laquelle aussi les réformes entamées par la Syrie entreront dans une phase avancée, par l’organisation de l’ultimatum sur la nouvelle Constitution, l’organisation d’élections législatives et la formation d’un nouveau gouvernement ! |