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Présidentielles iraniennes: troisième débat public sur la politique étrangère .


 
 

Le Le troisième débat télévisé entre les différents candidats à la présidentielle iranienne sur la politique étrangère de la République islamique d’Iran  n’a pas annoncé des changements majeurs dans les questions internationales et régionales.
Tous les candidats sont unanimes sur les principes de base qui régissent la politique étrangère de l’Iran : une politique indépendante et autonome qui refuse toute forme de polarisation et garantit les intérêts nationaux et l’identité nationale,   fondée sur la nécessité d’un bon voisinage et sur une coopération renforcée avec tous les peuples..
Sachant que les candidats sont parfaitement conscients de la force et de la capacité de l’Iran ainsi que de de son impact sur le monde islamique aujourd’hui , d’où leur insistance sur une nécessité de définir une méthodologie plus efficace dans le règlement des grandes questions internationales et régionales.
Et c’est là justement où les  candidats ont  tenté de  se démarquer les uns par rapport aux autres en proposant chacun diverses méthodes d’application de la politique étrangère iranienne.

Velayati a critiqué la méthode utilisée par les négociateurs iraniens dans  le dossier nucléaire

A commencer par la surprise d’Ali Akbar Velayati, le conseiller diplomatique du guide suprême de la révolution islamique l’ayatollah Ali Khamenei qui a estimé que la « méthode utilisée par les négociateurs iraniens dans les discussions avec les grandes puissances sur le programme nucléaire de Téhéran est problématique ».
« Si ce n’était pas le cas, nous ne serions pas dans cette situation, » a-t-il dit en référence aux sanctions internationales qui frappent l’Iran.
Toutefois il a insisté « sur le droit à l’enrichissement en uranium de l’Iran  ».
A ce titre, Velayati a jugé que «  certains  problèmes économiques proviennent  de l’embargo occidental » alors que « d’autres sont causés par une mauvaise gestion économique » .
Dans le domaine de la diplomatie, Velayati a affirmé qu’il fallait « renforcer nos relations avec les pays du monde sur la base de la fierté nationale ».

Critiques de ses adversaires :

Le candidat Haddad: « résoudre le problème nucléaire est plus compliqué que la décision d’une trêve entre l’Iran et l’Irak après la guerre ».
Et Velayati de répondre  « Il n’est pas admissible de comparer le dossier nucléaire et la guerre ».
Pour le candidat Qalibaf, le renforcement de la direction de l’économie renforce  le règlement des autres questions,  la politique étrangère aurait dû être plus ouverte ».
Velayati réplique : «  nous n’avions pas  de relations avec Mitterrand, mais les relations ont commencé après la fin de la guerre » ajoutant que « la diplomatie n’est pas de s’opposer à une personne  ni de lui faire un discours ».
Et de poursuivre : « Nous avons conclu un accord avec Sarkozy sur le nombre de centrifugeuses. Sarkozy a félicité notre pays et a déclaré que l’Iran est un grand pays. Il a accepté que nos centrifugeuses poursuivent leur travail mais en a réduit leur nombre sans aller au Conseil de sécurité. Or, il ya des gens dans le gouvernement qui ont  bloqué l’accord avec Sarkozy sur le nombre des centrifugeuses ».
« Je pense que nous pouvons poursuivre  notre  programme nucléaire tout en évitant des sanctions » a-t-il souligné.
Jalili intervient : « A Almaty ils ont voulu  arrêter l’enrichissement à  20 % contre la suppression de deux sanctions. Ce qui est important c’est de savoir ce qu’ils comptent nous donner  pour savoir quoi leur donner ».

Mohsen Ridaï : renforcer nos relations de coopération avec les pays de la région

Le candidat Mohsen Ridaï a plus mis l’accent sur la résolutions des problème internes  pour une meilleure efficacité de la diplomatie iranienne.
« Les Iraniens son lassés par les conflits internes et partisans. Nous devons  rester à l’écart des conflits et prêter plus attention aux droits des citoyens. Le gouvernement devrait s’assurer du respect  des droits des citoyens et aider les gens » a-t-il affirmé.
Et de souligner : « Nous allons améliorer nos relations avec les pays de la région et nous allons renforcer nos relations avec les pays du monde ».

Critiques des adersaires :

Le candidat Rohani: «  l’harmonie est nécessaire dans  la politique intérieure et étrangère car elle est un reflet de ce qui se passe à l’intérieur ».
Et d’ajouter : « pour  garantir  la stabilité dans le pays , il ne faut pas marginaliser les idées et les visions différentes ».
Ridaï réplique : « 50% des problèmes seront résolus si nous mettons les bonnes capacités  au bon endroit. Mais il nous faut garantir la liberté dans le pays, liberté inspirée  de l’esprit des lois . Et ainsi nous pouvons profiter de la diversité toutes les ethnies et des nationalités qui croient dans le régime et la révolution ».

Mohammad Baqer Qalibaf : La politique étrangère doit veiller sur nos intérêts et notre identité nationale

Le maire de Téhéran, Mohammad Baqer Qalibaf a estimé que « la politique étrangère doit veiller sur nos intérêts et notre identité nationale » soulignant «  que la politique étrangère joue un rôle déterminant dans la situation intérieure du pays ».
«  Le gouvernement qui n’a pas le soutien populaire ne sera pas en mesure de s’asseoir derrière une table de négociation ; c’est pourquoi nous devons changer les comportements administratifs » a-t-il ajouté.
Il a par ailleurs critiqué « l’absence d’une diplomatie économique »

Critiques des adversaires :

Le candidat Aref : «  la Présidence de la République doit jouir de capacités administratives publiques ».
Le candidat Gharadi: « la politique étrangère du pays est indépendante des personnes qui se succèdent à la direction des affaires du pays car elle est fondée sur les principes de la Révolution ».
Le candidat Velayati a insisté sur la nécessité  d’aévoir des experts et des spécialistes en relations internationales   pour  une politique étrangère réussie ».
Le candidat Rohani: « notre politique étrangère dans les gouvernements successifs a été impressionnante. Elle a réussi à condamner le régime de Saddam dans sa guerre contre l’Iran . Elle a réussi également à appliquer une politique de distance envers les crises extérieures ».
Le candidat Haddad: «  la diplomatie iranienne a fait preuve de sagesse face aux  accusations occidentales ».
Jalili: « la politique étrangère de l’Iran est fondée sur les intérêts nationaux. Or, la Révolution islamique rejette la politique des axes et poursuit une politique indépendante » ajoutant « notre politique étrangère jouit  de potentiels et pourrait s’élever à un niveau plus élevé : elle doit éviter les crises. En fait, nous ne condamnons pas notre politique étrangère , nous cherchons une plus grande efficacité ».

Gholam-Ali Haddad-Adel : le programme nucléaire est  un prétexte pour les ennemis

Le candidat Gholam Ali Haddad Adel a estimé que le véritable problème avec les Etats-Unis n’est pas le dossier nucléaire, mais le fait que l’Iran défende le slogan de l’indépendance ».
« Les Etats-Unis savent pertinemment que notre programme est pacifique. Le jour où ils seront conscients de notre détermination  à ne pas vouloir renoncer à nos objectifs, ils demanderont à dialoguer avec nous »a-t-il déclaré.
Et de poursuivre : « Avec notre unité nous devons affronter les ennemis par la logique de la force. La force , la capacité de l’Iran et son impact sur le monde islamique est évidente pour tous. La logique de l’Iran a prouvé son succès remarquable.

Critiques des adversaires :

Redaï: « Le candidat Haddad parle en termes de slogans, on ne peut pas résoudre les problèmes avec des slogans. Vous ne pouvez pas laisser les gens d’avoir faim et de permettre aux Etats-Unis  de frapper à notre porte. La résistance doit produire des résultats qui doivent traiter la hausse des prix. Il faut accorder une attention particulière à l’économie afin d’affronter l’Occident avec force ».
Vilayati : « la résistance face à l’arrogance américaine doit associée avec une certaine sagesse ».

Hassan Rohani: la politique étrangère doit garantir la sécurité du pays

Pour sa part le candidat Hassan Rouhani a estimé qu’ « en politique étrangère on doit être capable de maintenir la sécurité du pays. Dans son livre elBardei a estimé que l’Iran a réussi à empêcher la guerre qui frappait à sa porte ».
Et de poursuivre : «  les politiques internes des gouvernements seront basés sur la garantie de la sécurité et de la stabilité pour le peuple, aussi sur une liberté responsable qui doit prévaloir sur tous aspects de la vie. Il faut que chaque composante du peuple iranien participe activement et jouisse d’une véritable présence ».
Critiques des adversaires :
Jalili: « El Baradei a dit dans son livre que trois pays ont traités avec arrogance l’Iran et que l’Iran a retiré la menace d’une guerre quand il a appelé  l’Occident au dialogue ».
Redai: « le plus grand défaut de notre politique étrangère est un mauvais diagnostic ».

Mohammad Reza Aref : il est du droit du peuple de savoir qui est le responsable de la situation actuelle

Le  candidat Mohammad Reza Aref  a insisté sur la politique interne du pays, mettant en cause les politiques précédentes des conservateurs.
« Les gens ont le droit de savoir qui est responsable de la situation actuelle. L’expérience des années précédentes a prouvé qu’un seul courant ne peut pas diriger le pays. Et si un responsable agit de manière individuelle il commet des erreurs » a-t-il accusé.
Et de poursuivre : « Nous avons réussi à contenir le coût élevé de la vie dans le gouvernement des réformateurs, nous avons stabilisé le prix des devises ».
« Il nous faut pas nommer les mêmes responsables  qui ont commis des erreurs dans le passé » a-t-il souligné.
Et de conclure : « Au premier rang de mes priorités la mise en œuvre de l’article III de la Constitution relative aux droits des personnes »

Critiques des adversaires :

Ridaï : «  les gens aujourd’hui recherchent des solutions plutôt que des courants. Le grand nombre de candidats preuve l’échec des courants réformistes dans la gestion du pays ».
Velayati: «  le gouvernement des réformateurs  a également marginalisé les autres courants ».
Haddad Adel: « Je suis d’accord avec Dr Aref pour dire que l’État doit être dirigé par des compétents. Mais le  gouvernement réformiste a cru que tous ceux qui n’ont pas voté pour Khatami doivent être expulsé ».
« Nous ne devons pas accuser le président Ahmadinejad de tous les problèmes qui affligent le pays » a noté Haddad Adel.
Jalili: « il y a une grande marge de liberté des médias dans la révolution islamique, alors que dans beaucoup de pays il n’ y a pas cette marge de liberté de la presse « .

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