Rappel des faits : c’est essentiellement l’opposition armée qui viole le cessez-le-feu
avril 17, 2012
Par Guy Delorme, le 17 avril 2012
Alors que les six premiers bérets bleus onusiens entament leur deuxième journée en Syrie, des tirs d’obus sont toujours observés à Homs, sur les quartiers d’al-Khaldeeye et Bayada, au nord de la ville. L’OSDH, jamais en peine d’affirmations chiffrées péremptoires, estime à 30% la proportion de la ville échappant toujours au contrôle du gouvernement.
Il semble cependant que le niveau de violence culmine ponctuellement dans le secteur de Deraa. L’OSDH parle de « bombardements » depuis l’aube sur la localité de Basr al-Harir (ou Buser al Harir, à environ 40 kilomètres au nord-est de Deraa) et sur celle d’al-Loujat, autour de laquelle, assure l’OSDH, se sont « barricadés » des « centaines de déserteurs« . Mais aux dires mêmes des opposants, ces bombardements furieux, ces combats « violents » n’ont fait que deux morts jusqu’à présent. De toute façon, on sait à peu près ce qu’il faut penser des « centaines » de combattants ASL mis en scène par l’OSDH.
L’agence Sana reconnait des échanges de tirs dans le secteur de Deraa, sur la route menant à Sadd (à une dizaine de kilomètres à l’est de Deraa), et à Alep. Ces incidents ont causé la mort d’un commandant et d’un capitaine, deux autres officiers étant blessés, et ont aussi conduit à la capture d’un certain nombre d’activistes et à la saisie de nombreuses armes, dont certaines de fabrication israélienne. Sana est d’accord aussi avec l’OSDH pour les chutes d’obus de mortier à Homs, sur les quartiers de Zahra (à dominante alaouite, à l’est de la ville), Abbassieh et Sablil (nord-est de la ville), mais l’agence syrienne les attribue aux bandes armées, qui ont utilisé au moins un missile de fabrication israélienne. Et Sana donne le bilan de ces attaques terroristes de Homs mardi 16 avril : deux enfants tués, Hassan Allain (12 ans) et Nour Mohamed Jadid (14 ans). A Alep, dans le quartier de Mareh, quatre femmes ont été blessées mardi dans l’explosion d’un engin.
D’autres civils ont fait les frais de l’obstination des gangs ASL dans les environs immédiats d’Idleb, à Hay Camali : une bande a ouvert le feu sur des soldats aussi bien que des civils, tuant un adjudant et deux soldats, et en blessant deux autres ainsi que des civils. Le groupe, finalement intercepté, a été détruit, certains de ses membres étant tués, les autres capturés.
Nous parlions hier, à propos des bilans humains de la crise (voir notre article « Deux bilans humains de la crise syrienne », mis en ligne le 16 avril) des personnes enlevées par les groupes armés, et nous disions qu’hélas, un grand nombre de ces kidnappés étaient voués à la mort. Cette triste règle s’est trouvé confirmée le même jour : deux agents des forces de l’ordre enlevés mardi ont été retrouvés morts quelques heures plus tard, un troisième parvenant néanmoins à s’échapper. Et puis – exception qui confirme la règle ? – ce que Sana désigne invariablement comme « les services spécialisés » ont réussi à délivrer un de ces captifs des rebelles, le colonel Mohamed Awadh Id, enlevé deux jours plus tôt à Jesr Sorane, dans la banlieue de Hama, alors qu’il se rendait en voiture à son poste. Le colonel Awadh a déclaré à la télévision syrienne avoir été torturé et pressé de proclamer sa défection.
Sana rend compte aussi de la reddition de 203 activistes ou sympathisants armés de l’opposition, mardi 16 avril. Qui s’ajoutent à 800 précédents repentis du secteur de Damas. Des chiffres peut-être gonflés, mais qui témoignent néanmoins d’une réalité. A savoir qu’avec le cessez-le-feu et l’implication de l’ONU, un certain nombre d’opposants saisissent une occasion de traduire en actes leur refus de la dérive terroriste ou, plus simplement, leur désir de revenir à une vie normale, en cessant un combat douteux et pour lequel aucune issue militaire et politique n’est en vue.
La morale de ces dernières 24 heures est toujours la même : nombre d’activistes ne se sentent pas concernés par le cessez-le-feu, et ce faisant obéissent peut-être à des consignes des patrons du CNS et de l’ASL. Quoi qu’en pense Kofi Annan et le général Mood, le gouvernement syrien n’a d’autres ressources que de les réduire au silence. A moins bien sûr que les deux personnages pré-cités les convainquent de déposer les armes une bonne fois pour toutes. On peut rêver, à la manière d’un Martin Luther King…
Il faut les chasser tous, les exécuter sur place. Ce genre de terroristes ne méritent pas de les laisser prisonniers. La Syrie doit demander la permission internationale à l ´ONU , pour lui permettre des attaques préventives pour la sécurité de ses bases militaires contre les rebelles situés dans la frontière avec la Turquie. La Russie doit exiger le respect à son allié, cas contraire, la Turquie sera attaquée avec toute force militaire.