Résistance en Palestine : Poursuivre le chemin de la libération
juin 9, 2018
Palestine
N° 7 – Juin 2018
CIREPAL
Vendredi 8 juin 2018
La « grande marche du retour » se poursuit à partir de la bande de Gaza, depuis le 30 mars 2018. Plus de cent martyrs sont tombés, exécutés par l’armée de l’occupation qui a posté des snipers tout au long du barrage qui sépare la bande de Gaza de l’intérieur occupé en 48.
L’armée sioniste a blessé plus de 10.000 Palestiniens depuis cette date, des centaines parmi eux sont dans un état grave, nécessitant des soins particuliers, à cause des armes utilisées par l’occupant. Dans le reste de la Palestine, que ce soit en Cisjordanie occupée, y compris al-Quds, ou dans les territoires occupés en 48, les Palestiniens affirment leur refus du plan américano-sioniste que soutiennent des régimes arabes, notamment de la péninsule arabique, que ce soit par des manifestations aux points de confrontation avec l’occupant, ou par des actes de résistance qui se poursuivent depuis l’Intifada al-Quds.
De Jénine à al-Khalil, en passant par Tulkarm et Nablus, les Palestiniens luttent avec les moyens que leur a laissé l’Autorité palestinienne, qui poursuit ses contacts avec l’occupant et avec les Etats-Unis, mais qui refuse de lever les sanctions contre le peuple à Gaza. Les résistants et les militants en Cisjordanie sont détenus, pourchassés par l’occupant, et assassinés. Les manifestations de solidarité avec la marche du retour à Haïfa et dans d’autres villes et bourgs de la Palestine occupée en 48 sont parvenues à faire passer le message aux dirigeants sionistes que tous leurs efforts, depuis 1948, n’ont pas réussi à « israéliser » les Palestiniens, qui tiennent toujours à la libération de leur pays et à rester partie intégrante du peuple palestinien, au présent et à l’avenir, comme ils l’étaient avant la Nakba. Ce fut en tout cas le message des manifestations de Haïfa.
Contre le plan américano-sioniste qui veut liquider la cause palestinienne, la Palestine et les Palestiniens, le peuple palestinien montre une fois de plus, par ses sacrifices quotidiens, qu’il est déterminé à revenir à son pays et à ses terres spoliées en 48, et à recouvrer sa liberté et son indépendance comme il refuse les demi-mesures et les plans soi-disant de paix concoctés par les uns et les autres pour maintenir une domination impérialiste sur la région. Le transfert de l’ambassade américaine vers al-Quds, suivi par des Etats satellites, est la concrétisation de l’alliance criminelle américano-sioniste, qui veut soumettre les peuples du monde. Les Etats arabes responsables de la Nakba et de la défaite de juin 1967 ont le devoir de soutenir la lutte du peuple palestinien contre l’occupant, et les peuples du monde qui croient aux valeurs de dignité et de liberté, doivent se mobiliser pour démolir l’axe de la terreur dans le monde, représenté par l’alliance américano-sioniste.
Martyrs tombés au mois de mai et début juin 2018
Hani Adarba, de Bayt Ula, écrasé par un véhicule de l’occupant, près de Halhul (province d’al-Khalil)
Idriss Jabbarin, membre du conseil villageois de Sa’ir (région d’al-Khalil), décédé par suffocation du fait des gaz lancés par l’occupant.
Rami Sabarna, 35 ans, de Bayt Ummar (al-Khalil) exécuté début juin sous le prétexte qu’il avait l’intention d’écraser des colons. Le Croissant Rouge Palestinien a été interdit de le secourir à temps.
Le jeune Uday Akram Abu Khalil, 15 ans, du village de Ayn Sinya, au nord de Ramallah, décédé suite aux blessures infligées par l’ocupant à al-Bireh. (21 mai).
Ezzedine Tamimi, Nabi Salih, 21 ans. Exécuté par l’occupant qui interdit au Croissant Rouge Palestinien de le secourir.
Martyrs de « la grande marche du retour » : Au cours du mois de mai, 79 Palestiniens ont été exécutés, dont 9 enfants, lors de la « grande marche du retour ». Parmi eux : Anas Abu Asr (19 ans), Baha’ Qdayh (23 ans), Mohamad Abu Rayda (20 ans), Jabr Abu Mustafa (40 ans), Jamal Abu Afane (15 ans), Musa Abu Hassanayn (36 ans de la « défense civile »), Mu’tazz Nunu (30 ans, de la « sécurité intérieure »), Sa’di Salah (16 ans), Izzidine Samak (14 ans), Wissal Sheikh Khalil (15 ans), Ahmad Adini (36 ans), Layla Ghandur (8 mois), Fadi Abu Salma, Ubayda Farhan, Ahmad Sha’er, Fawzi Abu Luli (19 ans), Ahmad Qattush (23 ans), Muhannad Abu Tahun (21 ans), Yasser Habib (24 ans), Hussayn Abu Uwayda (41 ans), Mohamad al-Rabi’ (25 ans), Nassir Arini (28 ans), Naji Ghnaym (23 ans). Na’im Hamad (30 ans), blessé au cours de la journée du 14 mai. Razan al-Najjar (21 ans), Ramzi Al-Najjar.
Martyrs tombés suite aux bombardements sionistes sur Gaza : Hussayn Al-Amur (25 ans), Abdel Halim Naqa (28 ans), Nassim Al-Amur, membres des Saraya al-Quds.
Résistance
Un soldat « israélien » qui s’était infiltré dans le camp d’al-Am’ari dans le cadre de l’unité des « musta’ribin » a été abattu par les jeunes Palestiniens, le 25 mai. Depuis, les forces de l’occupation mènent des raids quotidiens sur le camp.
En Cisjordanie occupée, y compris al-Quds, plusieurs opérations de la résistance ont été exécutées, comme les jets de bouteilles incendiaires, les coups de feu sur les soldats et colons et les explosions en plusieurs lieux dans les colonies ou à proximité. 40 sionistes ont été blessés.
Les Palestiniens de 48 organisent des manifestations en soutien à la « grande marche du retour », vers le village démoli de Dimra, aux abords de Bayt Hanoun, dans la bande de Gaza. Le 14 mai, plusieurs manifestations se déroulent dans les villes et bourgs en Palestine occupée en 48, en soutien à la marche du retour et en protestation contre le transfert de l’ambassade américaine vers al-Quds. A Haïfa, la manifestation organisée de manière indépendante des partis politiques, mais qui rassemble des membres de ces partis, a été férocément réprimée par la police et le shabak sionistes, qui ont arrêté 21 Palestiniens, tous libérés le lendemain, suite aux manifestations menées devant le tribunal de l’occupant. D’autres manifestations ont eu lieu dans Akka, Kfar Manda, et Jadidat al-Makr le 18/5. Une manifestation et un sit-in sont organisés à Haifa, lors du vendredi 1er juin, en symbiose avec la marche du retour.
Des affrontements ont opposé les jeunes de Selwan aux forces d’occupation, au cours desquels les jeunes ont lancé des pierres, des cocktails molotov et autres objets inflammables.
Le 21 mai, des affrontements ont lieu entre l’armée de l’occupation et les jeunes à Jénine. Les sionistes voulaient arrêter le commandant des Brigades des martyrs al-Aqsa (Fateh) en Cisjordanie, Ra’ed Abu Srour mais ont échoué, étant donné qu’il avait quitté son domicile avant. Mais les jeunes ont affronté l’armée sioniste qui a fait plusieurs blessés.
Début juin, des affrontements ont opposé les Palestiniens dans les villages de Nabi Salih et Bayt Rima aux forces de l’occupation. Ces dernières ont investi les villages et les maisons, ce qui a provoqué les Palestiniens qui ont riposté. A Nabi Salih, les forces sionistes ont tué Ezzdine Tamimi, 21 ans, qu’elles poursuivaient depuis plusieurs mois. Le camp d’Al Amari a subi également un asssaut à l’aube.
Les familles du bourg maqdissi d’al-Issawiya récoltent la somme de 216.000 shekels en faveur de la famille de Jamal Alayan, dont l’immeuble a été démoli par l’occupant. Dans cet immeuble, Jamal Alayn habitait au 3ème étage depuis plus de 6 ans.
Le comité des libertés issu du comité de suivi des masses arabes a organisé un « iftar » collectif devant la prison de Ascalan, en soutien au sheikh Raed Salah, détenu en isolement.
Répression et purification ethnico-religieuse
Le tribunal de l’occupation a approuvé le plan de démolition du village de Khan Al Ahmar, habité par les bédouins de la tribu des Jahalin. Pour le tribunal, l’école et les bâtiments auraient été construits de manière « « illégale ». L’administration coloniale souhaite expulser les 200 habitants de Khan al-Ahmar vers le bourg de Abu Diss. La tribu des Jahalin est originaire du Naqab, en Palestine occupée en 48, et expulsée vers la région d’al-Quds.
L’occupant démolit une fois encore (129 fois) le village al-Araqib dans le Naqab occupé. La population du village résiste depuis plusieurs années, refusant de quitter son village pour laisser la place à des colons et à l’armée sioniste (7 juin).
Depuis 24 ans, les forces sionistes occupantes interdisent aux villageois de Sa’ir et Shuyukh, aux abords d’al-Khalil, d’arriver à leurs terres menacées de vol, près de la colonie « Asfur », construite sur des parties de leurs terres. Construite en 1982, la colonie a volé en 2014 60 dunums supplémentaires des terres des deux villages. Avec l’extension progressive de la colonie, les villageois palestiniens sont de plus en plus éloignés de leurs terres, et leurs biens agricoles sont confisqués.
Les occupants sionistes ont approuvé un plan de colonisation sur des terres du village al-Khodr, au sud de Bayt Lahem, où les colons ont installé 22 caravanes. Le gouvernement de l’occupation a décidé de consacrer deux milliards de shekels pour judaïser la ville d’al-Quds, dont l’enseignement dans les écoles palestiniennes.
Au cours du mois de mai, 36 constructions ont été démolies par l’occupant, dont 9 maisons, en Cisjordanie et al-Quds occupés.
Le 8/5, puis début juin, les forces d’occupation expulsent 5 familles palestiniennes de Khirbet Homsa, dans la vallée du Jourdain, pour mener des manœuvres militaires. Déjà, ces familles avaient été expulsées auparavant pour les mêmes motifs.
Le 26 mai, les colons abattent 700 vignes à l’est d’al-Khalil dans la région de Baluta Uways, à l’aide des scies. Quelques jours auparavant, les colons avaient détruit 1000 vignes dans la ville de Halhul, au nord d’al-Khalil.
Les forces d’occupation lancent l’assaut contre le camp al-Am’ari, à l’aube du 28 mai et bloquent ses issues pendant 5 heures. Elles ont arrêté 15 jeunes.
L’occupant interdit au sheikh Ikrima Sabri, orateur de la mosquée al-Aqsa, d’entrer en Cisjordanie occupée pendant une durée de 4 mois, à cause de ses positions nationales. Il lui avait déjà interdit de voyager hors du pays.
Les arrestations de Palestiniens en Cisjordanie et al-Quds occupées sont quotidiennes, allant de 7 à 20 ou 30 Palestiniens par jour. Parmi ces arrestations, trois jeunes de Jénine ont été arrêtés, Mohammad Nassar, 22 ans, Rashid Nassar, 16 ans et Ra’d Ziyade, 16 ans. Dans le camp al-Jalazon, et le camp de She’fat, les jeunes Mus’ab et Youssef Tawil ont été arrêtés, et l’ancien prisonnier libéré Mu’mim Zayd. Dans le camp al-Arroub, Mohammad Youssef Janazra a été arrêté. Des dizaines de Palestiniens ont été arrêtés à l’aube du 24 mai, dans plusieurs localités de la Cisjordanie occupée. A Azzun, à l’est de Qalqylia, 5 jeunes ont été arrêtés, dont Zakaria Shbayta, Umru Abu Haniya. Des affrontements ont opposé les jeunes à l’armée d’occupation. A Nablus, Abud Hiroun et Abdel Karim Ulabi ont été arrêtés. A Al-Khalil, le mineur Mohamad Hamdi Abu Maria (17 ans) a été kidnappé de l’atelier où il travaillait. Au total, 605 Palestiniens ont été arrêtés au cours du mois de mai, dont 94 mineurs et 9 femmes. 197 d’entre eux sont Maqdissis, soit une moyenne de 20 Palestiniens par jour.
L’armée sioniste arrête un jeune Palestinien du bourg de Ar’ara, dans le Triangle occupé en 48, pour avoir piétiné le drapeau « israélien » au cours de la manifestation à Haïfa. A Azzun, les forces d’occupation arrêtent Tha’er Badwan, recherché depuis deux mois. Le même jour (7/6), elles arrêtent le prisonnier libéré Mohamad Sa’ayra, dans la région d’al-Khalil.
L’armée de l’occupation a tiré, le 27 mai, sur une jeune fille dans le camp de She’fat, l’accusant d’avoir voulu mener une opération de résistance. Gravement blessée, elle a été emmenée à l’hôpital.
L’occupant arrête ‘Umar, le frère du prisonnier libéré Tariq Ezzidine, à son retour d’Egypte en visite à son frère qui suit un traitement médical. L’armée d’occupation arrête le député maqdissi Ibrahim Abu Salim, 70 ans, après avoir investi sa maison à Beer Nebala, au nord d’al-Quds (31 mai).
L’enseignante Hanadi Helwani, de la ville d’al-Quds, a été convoquée par la police sioniste qui lui a interdit de se trouver dans la mosquée al-Aqsa. Hanadi Helwani avait été maintes fois arrêtée et interdite de se rendre à la mosquée al-Aqsa. Début juin, au cours du mois de Ramadan, l’occupant arrête 15 fidèles dans la mosquée al-Aqsa, parce qu’ils récitaient le Coran à haute voix lors du passage de colons qui profanaient la mosquée.
Poursuivant ses efforts de judaïsation de la capitale palestinienne, les forces d’occupation poursuivent les « mussaharati » (qui annoncent le moment du Suhur pendant le mois de Ramadan), les arrêtent et leur interdisent de poursuivre leur tâche, car les colons qui ont volé des maisons dans les quartiers de la ville se plaignent des bruits. Le jeune « mussaharati » Mohamad Hajij a été arrêté trois fois en l’espace d’une semaine. Quant à Rami Ajlouni, il a été victime d’un jet de gaz piquant lancé par une femme colon. Dans Jabal al-Mukabbir, à al-Quds, les sionistes empêchent les « mussaharati » de l’association des scouts du quartier, à cause des colons vivant dans les colonies « Armon Hantsif » et « Nuf Tsion ».
De même, les soldats de l’occupation empêchent les marchands ambulants maqdissis de se poser devant Bab Hatta, près de la mosquée al-Aqsa, pour empêcher la poursuite d’une économie palestinienne séparée de l’occupant.
Profanation des lieux saints
Au cours du mois d’avril, 128 agressions et profanations des lieux saints en Palestine ont été enregistrées. La mosquée al-Aqsa, le cimetière de Bab al-Rahma dans al-Quds, ainsi que le cimetière Al-Youssefiya ont été particulièrement visés par les colons et les officiels de l’entité sioniste. Dans la ville d’al-Khalil, l’occupant a interdit l’appel à la prière dans la mosquée al-Ibrahimi et a renforcé sa présence à l’intérieur de la mosquée, et des colons sont montés sur le toit de la mosquée pour lancer des feu d’artifice. A Bayt Lahem, les colons ont envahi les « Burak Sulayman » pour pratiquer des rites talmudiques. A Nablus, la mosque Sheikh Saada dans le village de Aqraba a été incendiée et les colons y ont inscrit des slogans racistes.
Le 11/5, 6000 colons envahissent le maqam de Youssef, dans la partie est de la ville de Nablus, sous la protection de l’armée d’occupaion. De violents affrontements ont eu lieu avec les Palestiniens qui refusent la judaïsation de leurs lieux historiques. Les affrontements avec l’armée d’occupation ont causé de nombreuses blessures par balles, et 45 citoyens ont été asphyxiés par les gaz lacrymogènes.
Les forces d’occupation profanent le cimetière d’al-Is’af dans la ville de Yafa, le 16 mai, avec l’intention de s’en emparer pour faire des travaux pour le compte de la minucipalité de Tel Aviv. Déjà, le département sioniste des Antiquités avait profané le cimetière et le conseil islamique de la ville de Yafa avait de nouveau enterré les morts dont les cercueils avaient été fouillés.
A l’occasion des fêtes juives, les colons ont envahi et profané la mosquée al-Aqsa par centaines. Ils étaient 284 le 20 mai. Le 28 mai, une délégation chinoise a profané la mosquée en compagnie de rabbins et sous la protection de la police de l’occupant.
Le cimetière du village de Lubia, dans la province de Tabaraya, en Palestine occupée en 48, a été profané et plusieurs tombes ont été décimées.
Dans les prisons de l’occupation
Décès du prisonnier maqdissi Aziz Uwaysat, 53 ans, le 20 mai 2018, alors qu’il était hospitalisé dans un hôpital de l’entité sioniste. Il avait été sauvagement battu par les geôliers sionistes. Début mai, il avait riposté aux provocations des gardiens de la prison de Eishel dans Beer Saba’, en lançant de l’eau bouillante sur l’un d’eux. Il était membre du mouvement Hamas, et était condamné à 30 ans de détention. L’un des prisonniers palestiniens avait rencontré le martyr Uwaysat lors de son transfert de la prison de Eishel à la prison de Ramla, et a témoigné que le martyr avait été roué de coups sur le visage et le corps et respirait difficilement.
La direction carcérale a sauvagement réprimé les prisonniers de la prison de Eishel. Plusieurs cellules ont été envahies par les gardiens, qui ont frappé les prisonniers et blessé quelques-uns, qui ont été transférés à l’hôpital.
L’état de santé de l’enfant prisonnier, Hassane al-Tamimi, 17 ans, s’est gravement détérioré. Arrêté depuis deux mois et détenu dans la prison de Ofer, les autorités de l’occupation ont négligé son état de santé et refusé de lui donner ses médicaments. L’occupant avait refusé son transfert à l’hôpital. Il est atteint de cécité.
Le prisonnier Iba’ al-Barghouty, gréviste de la faim, est transféré de la section d’isolement de la prison de Ascalan à la prison du Naqab. Il est détenu administratif depuis le 2 août 2017, et mène la grève de la faim depuis fin avril 2018.
Les détenus administratifs poursuivent la grève des tribunaux militaires de l’occupation depuis plus de 3 mois. Ils sont à l’étude d’un moyen supplémentaire pour accentuer leur lutte. L’occupant détient 450 détenus administratifs, certains sont prisonniers depuis 14 ans. La campagne intense d’arrestations et d’émissions d’ordre de détention administrative signifie que l’occupant craint la révolte des Palestiniens.
Plusieurs prisonniers ont mené la grève de la faim au cours du mois de mai : Bashir al-Khatib, 56 ans, de Ramleh (territoires occupés en 48) qui réclame des soins. Il a été arrêté en 1988 et est condamné à 35 ans de prison. Le prisonnier Wissam Rabi’, de Bayt Anan dans al-Quds, a mené la grève de la faim pour protester contre les séances d’interrogatoire dans la prison de Moskobiya. Le prisonnier Fahd Sharay’a, 29 ans, du camp de Balata, proteste contre la négligence médicale dont il est victime depuis son arrestation. Diya’ Shinni, 18 ans, du camp al-Jalazon, proteste contre son arrestation à nouveau après sa libération. Le prisonnier Ameer Sarkaji, de Nablus, proteste contre la détention administrative dont il est victime depuis son arrestation le 6/3. Le prisonnier Adil Shehade, de Nablus, poursuit la grève de la faim contre les mauvais traitements dans le centre d’interrogatoire de Jalame. Le prisonnier Salih Abu Sawawin de Wadi Salqa, à Khan Younes, mène la grève de la faim pour protester contre son isolement dans la prison de Ramon.
La direction carcérale reporte le transfert des prisonnières de la prison de Damon à Hasharon. Elle avait mis en place la prison de Damon pour les femmes, lorsque le nombre des prisonnières s’était dramatiquement élevé en 2015, mais cette prison est l’une des pires prisons de l’occupant et manque de tout. Les prisonnières se sont plaintes de l’humidité élevée, qui a accru le nombre des prisonnières malades. Elles ont mené la grève de la faim pour protester contre leur détention dans cette prison en octobre 2016 et la direction carcérale de l’occupant avait promis de les transférer ailleurs. 25 Palestiniennes sont détenues dans cette prison, réparties dans deux cellules (17 dans l’une et 8 dans l’autre).
Le prisonnier libéré Abdel Karim Abu Habl (27 ans) est détenu dans les prisons autrichiennes, par ordre de l’occupant sioniste. Il est accusé d’appartenir au mouvement Hamas et d’avoir tenté de mobiliser des jeunes de la Cisjordanie pour résister à l’occupant. Il avait été arrêté en 2016 en Autriche, alors qu’il avait été libéré des prisons de l’occupation en 2013 (détenu pendant 9 ans). Il a été condamné à la prison à vie par le tribunal autrichien.
Le prisonnier Ezzdine Hamamra de Bayt Lahem a fait savoir que l’ordre de son isolement a été prolongé jusqu’au 27 mai. Il est condamné à 9 perpétuités, et est détenu depuis mars 2004. Il avait été transféré des prisons de Haddarim vers Galbou’ puis au centre d’isolement de Megiddo.
Le 22 mai, une campagne de répression et de fouilles des cellules a eu lieu dans la prison de Meggido, dans les sections 4, 5 et 9. Les affaires personnelles des prisonniers sont endommagées au cours de ces fouilles. Au cours du mois de Ramadan, les fouilles « sécuritaires » sont multipliées pour gêner les prisonniers.
Le prisonnier Ramzi Abed, universitaire enseignant à l’université islamique à Gaza a été condamné par un tribunal sioniste à 5 ans de prison. Il avait été arrêté en septembre dernier au passage de Bayt Hanun.
15 journalistes sont détenus dans les prisons de l’occupation. Le nombre des mineurs détenus s’élève à 350 et celui des Palestiniennes à 54, dont 6 mineures.
La liste noire des normalisateurs et lutte contre la normalisation
Les cyclistes des Emirats arabes unis et du Bahrayn refusent d’obtempérer à la campagne de boycott de l’occupant et participent au tour italien de cyclisme qui a eu lieu en Palestine occupée, début mai. En riposte à cette participation des cyclistes des Emirats, la population maqdissie a refusé de prendre les colis alimentaires envoyés par cet Etat à l’occasion du mois de Ramadan et a lancé le slogan « nous n’avons pas faim ! ». Les Maqdissis entendaient protester contre la manière dont certains Etats arabes considèrent que leur aide financière ou alimentaire compense leur trahison envers la question palestinienne.
Le secrétaire général du Front de la lutte populaire (Jabhet Nidal sha’bi) et membre du comité exécutif de l’OLP, Ahmad Majdalani a considéré que le fait d’avoir participé en 2016 au congrès annuel de Herzelia, congrès sioniste qui étudie les moyens de combattre les Palestiniens, est une forme de lutte. Il a également considéré que le congrès sécuritaire qui se tient à Herzelia est semblable à tout congrès universitaire qui se tiendrait à l’université de Birzeit.
L’émirat d’Abu Dhabi a participé aux côtés de l’entité sioniste à un congrès sportif à Botswana, le 20 mai. Les deux délégations ont tenu à prendre des photos ensemble. La présidente de la délégation d’Abu Dhabi est Maytha’ al-Urfi. Il va sans dire que l’entité sioniste profite pleinement de la participation de délégués arabes à ce genre de rencontres sportives ou culturelles, pour se faire une image de « pays comme les autres ».
L’indonésie a décidé de ne plus recevoir des individus ayant le passeport « israélien », suite aux massacres perpétrés par l’armée d’occupation à Gaza. L’indonésie entretient des relations commerciales avec l’occupant.
Le romancier palestinien Ibrahim Nasrallah refuse de participer à un congrès international en Italie à cause de la présence de romanciers sionistes, début juin.
La presse palestinienne
« Ce que les dirigeants et officiels arabes ont appris de la Nakba (48) et Naksa (défaite de juin 67) est plus grave que la défaite même, ils se sont convaincus qu’ils ne peuvent affronter « Israël » ni faire la guerre contre lui, qu’il est plus fort qu’eux car il possède des armes qui peuvent défaire leurs armées en une nuit. C’est pourquoi ils ont changé leurs convictions et ont commencé à rechercher la paix avec « Israël », même si cette « paix » est au détriment des droits palestiniens, et au détriment des biens et des capacités de la nation. Ils ont commencé à se comporter avec « Israël » comme si elle possédait une armée invincible, et que la seule solution est de coexister avec lui, alors qu’il ne veut ni paix ni coexistence ». (Khaled Sadeq, al-Istiqlal, 7 juin).
Communiqués et déclarations
Sheikh Khodr Adnane, prisonnier, a déclaré que la rencontre de dirigeants arabes avec Netanyahu au moment du transfert de l’ambassade américaine vers al-Quds est un coup de poignard dans le dos de nore peuple et des lieux saints. « Il aurait mieux valu pour les Etats arabes et islamiques qui entretiennent des relations avec l’occupant et les Etats-Unis de lever haut la voie et de faire de leurs liens une forme de pression et de menace contre les intérêts américains ». Il a par ailleurs affirmé que l’assassinat du martyr prisonnier Aziz Uwaysat est un « crime israélien accompli ». Pour lui, il ne s’agit pas d’une « négligence médicale », mais bel et bien d’un assassinat sciemment perpétré. Le fait d’attendre les résultats de l’enquête menée par les sionistes ne sert qu’à embellir l’occupation et ses crimes.
Le président des évêques de l’église grecque-orthodoxe en Palestine, Hanna ‘Atallah a lancé un appel urgent aux églises et références religieuses chrétiennes dans le monde, les appelant à adopter une position claire et nette vis-à-vis des mesures prises par l’occupant contre la ville d’al-Quds. Il leur a demandé de dénoncer la mesure américaine de transfert de l’ambassade vers al-Quds, car cette position exprime une hostilité envers la question et le peuple palestinien, qui n’abandonnera jamais la ville d’al-Quds. Rappelant la place de la ville d’al-Quds pour les chrétiens, il a demandé à toutes les églises de la défendre, qui signifie la défense « des racines de votre croyance, la défense de votre religieux, de votre histoire ».
Sheikh Umar Keswani, directeur de la mosquée al-Aqsa, a déclaré que les violations de l’occupant contre la mosquée al-Aqsa et la ville occupée d’al-Quds se sont multipliées depuis la sinistre déclaration de Trump concernant al-Quds. Il a déclaré que l’occupant veut imposer un état de fait en profitant des fêtes juives, mais les gardiens des Awqaf essaient de repousser les agressions sionistes contre la mosquée, malgré la répression.
Sheikh Ikrima Sabri, orateur de la mosquée al-Aqsa, a déclaré que « le deal du siècle » est un plan sioniste revêtu d’un manteau américain. Il a affirmé qu’il n’y a nulle place pour la négociation ou les concessions concernant al-Aqsa et les lieux saints ». « Certains pays arabes et musulmans courent après les grandes puissances qui proposent des plans de liquidation, qui sont en fait des plans sionistes. » Il a appelé les musulmans à se réveiller, à s’unir et à défendre leur dignité et leur indépendance.
Ahmad Tibi, député palestinien dans le Knesset sioniste déclare : les chaussures de la martyre Razan al-Najjar valent mieux que la tête de Niki Haley (ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU).
Dans la colonie
La presse sioniste a insisté sur ce qu’elle considère la « présence iranienne en Syrie », chose que les dirigeants craignent. Que ce soit lors des rencontres des dirigeants « israéliens » avec les dirigeants russes, ou lors des pourparlers avec les dirigeants politiques dans le monde, les dirigeants sionistes affirment ne pas vouloir de « présence » iranienne en Syrie, surtout dans la partie sud du pays.
Du côté palestinien, et notamment à Gaza, le Haaretz du 18/5 considère que la jeunesse palestinienne se jette au-devant de la mort, et non que l’armée sioniste cible les manifestants. En essayant de comprendre pourquoi, les journalistes sionistes ne trouvent rien d’autre que les Palestiniens à Gaza manquent de tout, sont pauvres et démunis, ce qui expliquerait « la marche du retour ». Comme tous les colonialismes, la presse sioniste, libérale ou fasciste, occulte la question de l’occupation de la Palestine. Mais d’une manière globale, la propagande officielle reprise par l’ensemble de la presse sioniste veut que la marche du retour soit organisée par le Hamas, pour régler ses problèmes internes.
Dans Yediot Aharanot du 5/6, Shimon Shifer réclame une attention particulière à ce qui se passe dans les colonies aux abords de Gaza, au lieu d’aller se pavaner en Europe (à l’adresse de Netanyahu), lui rappelant que la question de l’Iran peut être réglée par les US, mais les colonies situées près de la bande de Gaza, qui brûlent, ont besoin d’attention.
Du côté de l’Autorité palestinienne
L’Autorité palestinienne n’a toujours pas annulé les mesures de sanctions contre la population dans la bande de Gaza, et interdit quiconque ose s’en prendre à ses mesures, l’accusant de faire appliquer le plan américain. Mais d’autre part, l’Autorité poursuit les militants en Cisjordanie occupée, même lorsqu’ils organisent un « iftar » pour les familles des prisonniers et martyrs. C’est ainsi que deux cadres du mouvement du Jihad islamique en Palestine, anciens prisonniers, Ala’ Shibrawi et Fouad Al-Qad, ont été arrêtés à Tulkarm pour avoir organisé un « iftar » pour les familles des martyrs et prisonniers.
La « Grande marche du retour » déclenchée le 30 mars 2018 fera l’objet d’une publication spéciale.