Un cheikh tué, décapité, la tête plantée sur un minaret, le corps trainé
30-03-2013 –
Faute d’avoir provoqué une vraie révolution populaire pour renverser le président syrien Bachar el-Assad, l’insurrection syrienne va au bout de l’horreur. Ses frappes ne se sont jamais cantonnées aux militaires de l’armée syrienne. Depuis le début, elle tue par tous les moyens, en vrac, tous les civils qui l’ont refusée.
Mais dernièrement, précisément depuis la désignation du candidat en préparation de la CIA, Ghassane Hitto, lequel devrait prendre les rênes du pouvoir au nord de la Syrie, l’horreur est montée d’un cran.
Elle est livrée à un rythme accélérée.
En moins de deux semaines, il y a eu le bombardement chimique de Khan el-Assal, (soi-disant contre un barrage de l’armée) le massacre dans une mosquée, (pour tuer entre autre le dignitaire religieux cheikh al-Bouti), sans oublier le bombardement de la cafeteria de l’université de Damas.
Un autre cheikh
Et ce samedi, c’est un assassinat commis avec une furie indescriptible qui a été révélé : celui d’un religieux « pro-régime », tel qu’il est qualifié par l’OSDH, l’imam de la mosquée AlHassan, cheikh Hassan Safieddine.
Sur une page Facebook, intitulée « les collaborateurs de la clique au pouvoir en Syrie et les recherchés par le peuple libre », cheikh Safieddine était qualifié de « chabbih », (terme qui de plus en plus désigne les civils mis à mort) de « maudit ». la menace y est très claire : « Nous viendrons à toi, ne t’évade pas», est-il écrit.
Cheikh Saïfeddine (80 ans) a été enlevé par des miliciens dans la nuit de vendredi à samedi, dans un quartier hostile à l’insurrection, cheikh Maksoud, à majorité kurde.
Selon Sana, citant des sources religieuses, il a été égorgé. Alors que Syria Truth et d’autres sites syriens) assure à la foi de sources sur place qu’il a été décapité, et sa tête a été plantée sur le minaret de sa mosquée. Comble de la furie, son cadavre a été trainé dans les rues du quartier, comme le rapporte l’AFP, citant l’OSDH.
Faute de révolution, les massacres!
Commentant les sévices infligés aux cadavres de leurs victimes, généralement filmés et diffusés sur la toile, un observateur de la crise syrienne ayant requis l’anonymat a expliqué pour notre site que les insurgés visent par-là à terroriser la population syrienne qui a refusé de soutenir l’insurrection. « Voilà ce que vous risquez si vous restez cramponnés à votre soutien au régime, voudrait-on leur insinuer », poursuit l’observateur.
Et de conclure : « faute d’avoir pu déclencher une vraie révolution populaire contre le pouvoir, les miliciens massacrent la population ».
Ce qui s’est passé à cheikh Maksoud
Syria Truth assure que l’assassinat a été perpétré par des éléments du front al-Nosra d’Al-Qaïda, en collaboration avec les milices de l’Union démocratique kurde, et ce dans une tentative d’occuper le quartier.
« Nous avons vécu un film d’horreur », a rapporté au site un habitant du quartier, selon lequel des milliers d’habitants sont sortis en pleine nuit, portant leurs enfants, allant dans toutes les directions.
Pour sa part, le site Arabi-Press assure que l’attaque contre le quartier s’est finalement soldée par un échec et 15 miliciens ont été tués dans une riposte des forces gouvernementales, assistant les volontaires des Comités populaires. L’aviation syrienne est intervenue pour pilonner les positions des miliciens.
Alors que selon l’AFP, de violents combats entre pro et anti régime ont éclaté au cours des dernières 24 heures dans l’est de ce secteur, habité par des sunnites non-kurdes. Les affrontements ont impliqué essentiellement des non-kurdes, selon l’OSDH. Toujours selon cette instance qui siège à Londres et qui dit disposer d’un réseau d’informateurs sur place, les combats dans l’est de Cheikh Makssoud ont fait 31 morts –10 civils, 14 militants armés pro-régime et sept rebelles–, selon l’OSDH.
D’après l’organisation, rapporte l’AFP, l’armée tente d’empêcher les rebelles de s’emparer de l’est de Cheikh Makssoud qui est situé sur une colline et qui permettrait aux insurgés de mener des attaques au mortier sur les secteurs d’Alep contrôlés par le régime.
Les menaces exécutées de Maleh
S’agissant du massacre de l’université de Damas, qui s’est soldé par la mort de 15 étudiants, des observateurs accusent une menace préliminaire exprimée ouvertement de la part de la figure de proue de l’insurrection syrienne, Haytham Al-Maleh, lequel dirige la milice Liwa al-Islam, active à Damas.
Sur sa page Facebook, il avait écrit quelques jours avant le pilonnage: « Il incombe aux étudiants de l’Université de Damas des responsabilités, dont la plus importante est la désobéissance civile et les obsèques, le pays est en guerre, s’ils n’acquiescent pas, leur université aura le même sort que celle d’Alep ».
Le mois de janvier dernier, 82 étudiants de l’université d’Alep ont péri et 160 autres ont été blessés, dans un pilonnage aux missiles, perpétré par les miliciens en plein examen.
Comme de coutume, l’attaque sanguinaire avait été attribuée aux forces gouvernementales. Les écrits de Maleh sur Facebook constituent un aveu incontestable.
Le premier qatari
Des sites de jihadistes ont pour leur part annoncé la mort du premier milicien qatari en Syrie : Omar al-Hazzaa connu sous le nom de guerre Abou Hamza le qatari.
La page Twitter intitulée « les partisans de la charia au Qatar », s’est contentée d’annoncer sa mort, avec la photo ci-dessus, sans signaler les circonstances. Selon Arabi-press, il semble être un suicidaire.
Et un américain aussi
Et puis c’est un américain qui a été arrêté aux Etats-Unis pour avoir combattu dans les rangs du front al-Nosra en Syrie.
Selon les agences, Eric Haroune (30 ans) qui a été un soldat dans l’armée américaine a été arrêté à l’aéroport de Washington DC, alors qu’il rentait de Syrie. Durant son interrogatoire, il a reconnu être lié à Al-Qaïda.
Pertes à Lattaquié
Du côté de la province de Lattaquié, les milices ont essuyé de lourdes pertes dans des combats violentes avec les militaires regulieres depuis vendredi matin. Un groupuscule d’Al-Qaïda a été éliminé à Kansaba. Parmi ses éléments figurent deux miliciens d’origine asiatiques, ainsi qu’Omar al-Masri (l’égyptien), qui est le commandant du bataillon Omar.
Des miliciens étrangers, des Afghans, des tchétchènes et autres, ont été tués dans la montagne des Turcomans. De plus, 5 miliciens francs-tireurs ont été tués et trois véhicules équipés de mitrailleuses ont été détruits sur le sommet du mont du prophète Younès (Jonas).
Terrain
Les informations sur le terrain d’après Syrian Documents :
Dans la province de Damas : 4 miliciens de l’ASL tués dans des accrochages avec l’armée régulière à Douma.
Dans le quartier Qaboune, au nord-est de Damas, occupé par les miliciens, des blessés dans un bombardement de plusieurs positions.
A Deraa : des accrochages entre les miliciens et les forces gouvernementales et des blessée des deux côtés. Et un pilonnage contre les repaires des miliciens à Alma.