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Syrie : Après France Info, des appels aux meurtres sur RTL…


Une France à refaire… si possible
A chacun(e) d’y contribuer

Publié le 13 avril 2018 par Cuny Petitdemange

Marc-Olivier Fogiel (RTL)…
parler d’assassinat en gardant le sourire

http://www.rtl.fr/emission/on-refait-le-monde/attaque-chimique-a-douma-la-france-doit-elle-frapper-en-syrie-7792981858

[RTL, “On refait le monde”, Attaque chimique à Douma : la France doit-elle frapper en Syrie ?, 11 avril 2018, sous la responsabilité de Marc-Olivier Fogiel. Note FP : Les points de suspension entre crochets sont de mon fait. Ils remplacent des interventions intempestives.]

Invité(e) du mercredi 11 avril 2018 :
journaliste Aude Rossigneux, écrivain Denis Tillinac, journaliste politique Antoine André, journaliste Jean-Louis Burgat

Marc-Olivier Fogiel :
« Question simple, ce soir : Faut-il ou pas frapper en Syrie ? »

Le journaliste Jean-Louis Burgat :
« Écoutez, l’époque est un peu folle. Les alliances mondiales se disloquent. Alors, c’est vrai que ça fait peur quand on voit que les Américains et les Russes se frottent un peu. Maintenant, aller en Syrie, c’est pour quelque chose de précis, c’est pour éventuellement faire ce qu’on n’a pas pu faire en 2013, c’est-à-dire enlever un peu de pouvoir à Assad et surtout arrêter ses attaques chimiques qui sont terribles.
Alors, est-ce qu’on peut soit frapper les installations chimiques de Assad. Est-ce que les armes, aujourd’hui, qui sont à la disposition des Américains et des Français, sont assez précises pour faire ça sans… » [Marc-Olivier Fogiel : Il parle de missiles intelligents, Donald Trump]. « Mais. Bon, moi, je reste sur ce que je dis de Donald Trump, je dis que Donald Trump, il dit beaucoup plus de conneries qu’il n’en fait. [Marc-Olivier Fogiel : Ce ne serait peut-être pas une connerie d’y aller]. »

[Les « alliances mondiales » ne « se disloquent pas » entre la Russie, la Syrie, l’Iran, la Turquie, la Chine…

Qu’entend M. Burgat par « enlever un peu de pouvoir à Assad » ? En vertu de quel droit ? La République Arabe Syrienne est un État indépendant et souverain.

À propos de Donald Trump : « Il dit plus de conneries qu’il n’en fait ». Et donc, si Donald Trump faisait ce qu’il dit – intervenir contre la Syrie, par exemple – faudrait-il penser que cette action, avec toutes ses conséquences, ferait partie de ses « conneries » et rien que de ses « conneries » ?…]

Le journaliste politique Antoine André :
« Oui. Ce qui fait peur, dans cette confrontation, effectivement, c’est la personnalité même des dirigeants qui sont face à face, c’est-à-dire qu’effectivement quand on a Trump qui, quasiment, déclare la guerre sur Twitter face à un Poutine qui est quand même sur la défensive vis-à-vis des Occidentaux depuis plusieurs mois et qui, donc, a des réactions très épidermiques, est aussi capable de surenchères. »

[Le Président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, n’est absolument pas « sur la défensive vis-à-vis des Occidentaux ». Mais il connaît suffisamment les Occidentaux pour ne plus faire confiance ni en leurs paroles, ni en leurs actes. Et, quand M. André évoque un Vladimir Poutine ayant des « réactions très épidermiques » et « capable de surenchères », croit-il que les personnes, qui s’intéressent de près à la politique de Vladimir Poutine en Russie, peuvent croire en de pareilles idioties ?]

Le journaliste politique Antoine André :
« Effectivement, s’il y a utilisation d’armes chimiques, d’ailleurs, la réglemen[tation], les armes chimiques sont interdites par la communauté internationale, il est justifié de frapper les cibles militaires du régime d’Assad, mais, si on est dans cette situation, aujourd’hui, c’est aussi parce que les Occidentaux ont beaucoup changé de pied, ont eu beaucoup d’atermoiements, ont eu beaucoup d’hésitations sur ce dossier syrien qui ressemble à une sorte de bourbier diplomatique parce que ils n’ont jamais su parler d’une seule voix, parce que, notamment, pendant toute une période, d’une certaine façon, Bachar El Assad a été – j’emploie des guillemets – mais un allié objectif dans la lutte contre les Islamistes qui étaient l’ennemi commun, en tout cas, l’ennemi prioritaire, la cible prioritaire des Occidentaux.
Et, donc, aujourd’hui, on se retrouve, à nouveau, avec cette confrontation vis-à-vis du régime d’Assad, dans une situation où les Occidentaux paient aussi une part d’ambiguïté vis-à-vis de ce régime. »

[C’est bien dans les alliances du monde occidental que se situe la faille. Il n’y a rien d’étonnant à cela : chacun pour soi. Et, surtout, à force d’appuyer leur politique extérieure, non sur la diplomatie mais sur les bombes, à force de répandre des calomnies et des mensonges sur les chefs des États qui n’appartiennent pas à la coalition occidentalo-golfico-sioniste, les chefs des États de cette coalition ont perdu toute crédibilité auprès des populations de leurs propres pays.

Par ailleurs, les chefs des États occidentaux n’ont jamais lutté contre les groupes armés islamistes tant que ceux-ci attaquaient les pays du nord de l’Afrique, étendaient leur emprise sur la région sahélo-saharienne, tant que ceux-ci n’attaquaient pas la France, la Grande-Bretagne, les États-Unis… Pendant des années, ils ont fait fi des groupes armés qui se constituaient et se formaient militairement dans la nébuleuse Al-Qaïda.

« les Occidentaux » ne « paient » pas « une part d’ambiguïté vis-à-vis de ce régime » – le régime syrien – mais leur engagement total du côté des groupes d’Al Qaïda en Afghanistan, en Irak, en Libye, en Syrie…]

La journaliste Aude Rossigneux :
« On ne va pas refaire l’histoire. Mais, en 2013, quand même, la France était prête à y aller, les États-Unis aussi. On avait quasiment les Rafale qui étaient en train de chauffer sur le tarmac et puis Barack Obama a lâché François Hollande en rase campagne. »
« Et le problème, c’est que 2013, ce n’est pas 2018, et qu’aujourd’hui, la situation est plus exactement la même : les groupes rebelles qui sont en face sont plus exactement les mêmes ; ce ne sont même plus du tout les mêmes. Et, donc, dans cette idée d’intervention ou pas, dans cette question, il y a le risque d’escalade. »
« C’est que l’ambassadeur de Russie au Liban, aujourd’hui, a dit que non seulement y aurait une riposte, mais une riposte sur les expéditeurs des missiles. Donc, et effectivement, le fait qu’on ait à la fois Poutine et Trump. Trump, je rappelle quand même que les responsables de sa campagne hésitaient à lui filer ses comptes, ses comptes twitter, tellement il était imprévisible. On lui a quand même filé les codes nucléaires. »

[C’est une femme qui déplore ceci : « Mais, en 2013, quand même, la France était prête à y aller, les États-Unis aussi. On avait quasiment les Rafale qui étaient en train de chauffer sur le tarmac et puis Barack Obama a lâché François Hollande en rase campagne. » Le faux-bond du président états-unien à l’égard du président français, François Hollande, qui nourrissait une haine implacable contre le Président Bachar El Assad issu du Parti Baas réellement soucieux de l’ensemble de la population syrienne, vient après la guerre contre la Libye : Barack Obama s’est laissé entraîner dans cette guerre par un autre président français, tout aussi haineux que François Hollande, à l’égard des Arabes : Nicolas Sarkozy.]

Les journalistes Jean-Louis Burgat ou Antoine André :
« Donc, jusqu’à présent, jusqu’à présent, c’est Obama qui a fait, qui a dérivé en 2013 et qui a empêché qu’on tape vraiment, qu’on tape vraiment sur Assad. »

[Barack Obama, ayant, peut-être, tiré la leçon de son intervention en Libye aux côtés des sionistes Sarkozy et Cameron, n’a sans doute pas voulu prendre sous sa responsabilité un nouveau chaos dans ce pays arabe qu’est la Syrie.]

L’écrivain Denis Tillinac :
« C’est vrai qu’on n’est plus en 2013, plus personne ne peut dire que Assad est notre allié dans la lutte contre un islamisme qui n’est plus l’ennemi prioritaire pour aucun des belligérants dans ce système d’alliances à géométrie variable et à sous-entendus plus ou moins mercantiles. »
« Je vous rappelle, aussi, Trump, effectivement, il dit plus de conneries qu’il en fait parce que son agressivité vis-à-vis du leader de la Corée du Nord, ben, il a abouti à quoi, ben, maintenant, il est en train, […], il est en train, c’est très positif. »
« Donc. Bon, moi je crois que, je crois que Assad est le plus grand criminel en Syrie de l’histoire du XXème siècle et qu’il faut, maintenant, il faut arrêter quand même. Si, il est le préalable à tout avenir dans la région, son retrait est le préalable. Donc. Il faut y aller. »

[« plus personne ne peut dire que Assad est notre allié dans la lutte contre un islamisme qui n’est plus l’ennemi prioritaire pour aucun des belligérants dans ce système d’alliances »… Que veut dire Denis Tillinac ?

Bachar El Assad lutte contre les groupes armés de Daesh, depuis des années, tandis que les belligérants, qui ont initié deux guerres en même temps, en mars 2011 – celle contre la Syrie et celle contre la Libye -, se servent de ces groupes de mercenaires armés pour lutter contre l’armée de la République Arabe Syrienne et contre le régime imprégné du Parti Baas syrien, comme ils se sont servis de ces groupes pour lutter contre l’armée du peuple de la GJALPS (Grande Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire Socialiste) et contre la démocratie directe en Libye…

Denis Tillinac, lui-même, rappelle que Trump n’est pas intervenu contre la Corée du Nord et que les relations entre celle-ci et les États-Unis se sont améliorées. Ce qui prouve qu’il est plus humain – notamment à l’égard des populations – et plus politique – si le regard des populations sur leurs pays vaut encore quelque chose… – de passer par la diplomatie plutôt que par le militaire. Cela n’empêchera pas Denis Tillinac de se contredire, dans la suite du débat, et de réclamer une intervention contre Bachar El Assad.

Autre chose et non des moindres… Denis Tillinac, « écrivain », émet cette absurdité : « Assad est le plus grand criminel en Syrie de l’histoire du XXème siècle. » Aveuglé par son idéologie, il en oublie le fait que Bachar El Assad a été élu Président de la République Arabe Syrienne, pour la première fois, le… 10 juillet 2000 et qu’il a été réélu le 27 mai 2007 et le 3 juin 2014 (en pleine guerre). Il oublie, tout simplement, que nous sommes passé(e)s dans le XXIème siècle !]

Le journaliste politique Antoine André :
« Sauf que la passivité des Occidentaux, en 2013. Leur passivité est coupable parce que […], aujourd’hui, c’est compliqué de remettre en cause son régime alors même que, d’une certaine façon, ils ont décidé de l’épargner en 2013. »

[Voilà le fin mot de cette guerre contre la Syrie : il était question de renverser « le régime ». Le réel problème des Occidentaux est celui-ci : après 2013, en juin 2014, il y a eu des élections et Bachar El Assad a été réélu par la population syrienne à la présidence de la République Arabe Syrienne. Que les Occidentaux soient contents du vote ou pas.]

Marc-Olivier Fogiel :
« Oui, mais, à force de dire ça, maintenant. Non, mais ce que je veux dire. En 2022, […], il y aura combien d’attaques chimiques et on dira : 2013-2018, on peut peut-être rattraper le temps perdu, non ? »

[Selon ce bateleur qui se soucie comme d’une guigne des preuves de la culpabilité de l’État syrien dans les attaques chimiques, il faudrait intervenir… en prévision d’attaques dans le futur…]

La journaliste Aude Rossigneux :
« Non, mais, Denis Tillinac parlait de Kennedy. Et effectivement, Kennedy, pendant la crise des missiles, lui, au moins, il avait dit : “Les États-Unis ne menacent qu’une fois.” Parce que le problème, c’est qu’à force d’être rouge, cette ligne, la ligne rouge, etc. […], elle est tellement délavée qu’on ne la voit plus […], et que c’est comme avec un enfant de deux ans, à qui ont dit : “Attention, hein, je compte jusqu’à trois” […], on compte jusqu’à deux et demie, jusqu’à deux trois-quarts, et puis, au bout d’un moment, on n’a plus aucune crédibilité. Et la communauté internationale n’a plus aucune crédibilité. Ou les dirigeants n’ont plus aucune crédibilité à force d’avoir dit : “Oh la la, je vais froncer les sourcils et, attention, ça va mal se passer”, alors que, finalement, pour le moment, on n’a pas fait grand-chose, quoi ! »

[Mme Rossigneux compare ce qui est incomparable : l’éducation d’un enfant n’a rien à voir avec la politique inter-étatique. Bachar El Assad n’est pas un enfant. Le Président, élu par la population, n’est pas seul à la tête du pays. Il y a un gouvernement légitime. Il y a des institutions. Cette comparaison est complètement aberrante voire délirante.

En fait, ce qui fait paniquer la journaliste, c’est que « la communauté » qu’elle appelle « internationale » et qui est, en réalité, la communauté occidentale n’a plus aucune crédibilité à force de mentir aux populations du monde.]

Le journaliste Jean-Louis Burgat :
« Non, mais, il faut être concret, il faut être concret. Qu’est-ce qu’on fait, aujourd’hui, pour que cette pauvre Syrie essaie de ressusciter et que, enfin, que les choses changent. Y a deux solutions : Ou on fait disparaître Assad par un tapis de bombes, pourquoi pas ? (Et cela le fait rire.) Je sais pas. Ça peut être. Ou alors, on trouve une solution pour que son régime disparaisse.
Aujourd’hui, si on va mettre encore trois bombes sur une usine de produits chimiques qu’on aura vaguement localisée en tuant une soixantaine de militaires autour […], qu’est-ce que ça signifiera ? qu’est-ce que ça voudra dire ? »

[Voici les deux solutions du très démocrate monsieur Burgat :

1) « un tapis de bombes » pour faire « disparaître Assad »… Où c’qu’on les met ? Sur la résidence familiale d’Assad ? Ou sur le palais présidentiel ?

2) « on trouve une solution pour que son régime disparaisse ». Faudra-t-il massacrer, une deuxième fois, le peuple syrien qui a mal voté en réélisant Bachar El Assad à la présidence de la République ?]

Marc-Olivier Fogiel :
« Ça fait dix minutes qu’on parle… »

[Dix minutes de propos abjects – au mépris des auditeurs et auditrices de la radio – qui se terminent sur l’idée d’assassiner le Président réélu ou de renverser le régime syrien. Évidemment, au mépris total de la vie de la population syrienne !
Et c’est ainsi que ces prétendu(e)s intellectuel(le)s voudraient “refaire le monde”… selon le titre de l’émission.]

Suite : IV. 118 – Syrie : les appels aux meurtres se multiplient

Françoise Petitdemange
12 avril 2018

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