Syrie, Bourde Présidentielle et nouvelle problématique …
novembre 19, 2012
par Daniel Martin
Est-ce bien les mots utilisés par F. Hollande ? A l’évidence, non seulement Il continue la politique étrangère suivie par Sarkozy avec un Fabius comme ministre des affaires étrangères, digne successeur de Kouchner, mais en plus il commet une énormité en langage diplomatique car il ne peut y avoir d’ambassadeur d’un pays autre que celui désigné par le pouvoir légal, qui est encore en Syrie exercé et piloté par BACHARD EL ASSAD.
Le fait d’accepter en France une représentation de cette opposition armée des plus hétéroclite à forte dominante Islamique est pour le moins très discutable et mal venu, vu la situation de poudrière que connaît la région…. Mais, au mépris des règles de la Diplomatie internationale, lui octroyer une ambassade est purement et simplement ahurissant…
Mr. François HOLLANDE n’est plus premier secrétaire du Parti Socialiste, mais Président de la République Française. Outre les conséquences pour la France que vont avoir une telle déclaration en Russie, Chine, Iran… Si on considère entre autre la position des USA, où Barak OBAMA a indiqué au lendemain de la campagne de presse du Président de la république Française, que reconnaître l’opposition syrienne était encore prématuré… La décision de François HOLLANDE de reconnaître un ‘’machin armé’’ qui n’a aucune légitimité démocratique est particulièrement choquant honteux et scandaleux.
Que le Président de la République Française, Enarque et diplômé d’HEC ne connaisse pas la Géopolitique, dont la complexité et les enjeux sont considérables dans ce conflit Syrien, peut à la limite s’admettre. Bien qu’il existe divers contentieux entre la France et la Syrie liés à l’Histoire, parfois récente et le fait que François HOLLANDE ait rencontré plusieurs fois Monsieur SLEIMAN Président du Liban pourrait laisser supposer que l’annonce de la décision du Président Français ne soit pas totalement improvisée dans cette affaire. Mais on peut quand même s’interroger sur la fiabilité et la compétence des conseillers Diplomatiques et des conseillers en communication grassement rémunérés qui lui ont suggéré de faire maintenant cette proposition irresponsable, digne d’un BHL… Alors qu’il faut éviter à tout prix un ‘’couac’’ avec le dossier Syrien, voila que notre ‘’Président normal’’ annonce que la France va accueillir un ambassadeur de l’opposition syrienne !!!… Il ne faut pas être un spécialiste politique de ces questions pour savoir à quel point cette proposition est irresponsable. Malheureusement il parle au nom de la France et des français.
Pour une fois qu’il était urgent d’attendre, la France continue en pire la diplomatie de SARKOZY… Mais, là sans l’accord formel de son mentor Américain. Par voie de conséquences le président envisage froidement que l’armée française serve de mercenaire aux djihadistes de l’opposition syrienne, car tous les pays du Monde, y compris la France, savent qu’ils sont infiltrés en Syrie et puissant au sein de l’opposition armée.
Historiquement, le peuple syrien n’a pas à se féliciter de l’ingérence française dans ses affaires.
Quelques rappels : Le partage du Moyen Orient entre la France et l’Angleterre décidé lors des accords secrets Sykes-Picot du 16 Mai 1916 qui organisait le futur dépeçage de l’Empire Ottoman divise la Palestine en cinq zones : deux sont placées sous administration directe de la France (littoral syrien jusqu’à la Cilicie) et de la Grande-Bretagne ( Mésopotamie en grande partie, jusqu’à l’actuel Koweit), deux ne sont que des zones d’influence, française (zone A, comportant le nord de la Syrie actuelle et Mossoul ) et britannique (zone B pour la Transjordanie et le sud de la Syrie actuelle). La Palestine est partagée en plusieurs lots, le nord de la Galilée étant dévolue aux Français, la région d’Acre et de Haïfa formant enclave britannique et les ‘’Lieux saints ‘’ placés sous régime international (zone brune). Contrôle de la Syrie à la France…. ( Extrait de France Diplomatie et Archives du Ministère des Affaires étrangères, Traités Grande-Bretagne, 19160001)
En 1920 lors de la conférence de San Rémo, la France devenait mandataire de la Syrie.
La conférence de San Rémo scelle par ailleurs le destin des provinces arabes sans prendre en considération les revendications des populations sur place et en oubliant définitivement les promesses d’indépendance faites pendant la guerre. Les réactions ne se font pas attendre dans le monde arabe : une insurrection populaire réunissant chiite et sunnite éclate en Irak. En Syrie, les nationalistes se radicalisent alors que des violences se succèdent en Palestine. Faysal, proclamé roi du royaume arabe de Damas de manière unilatérale par le Congrès arabe le 8 mars 1920 a refusé de se rendre aux pourparlers. Il sait alors que sa position est fortement menacée. Les alliés lui font d’ailleurs comprendre qu’il est sommé de se soumettre aux décisions de San Rémo. Quelques mois plus tard, les troupes françaises du général GOURAUD mettent fin au royaume arabe de Damas, le 23 juillet 1920 GOURAUD fait bombarder le parlement, moyen élégant de dissoudre la représentation nationale syrienne. En mai 1945, le général de Gaule envoie des troupes en Syrie pour réprimer le mouvement indépendantiste, les Britanniques s’opposent à l’intervention de la France.
Hollande se poserait-il en disciple du général GOURAUD ?…