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SYRIE : Le vendredi 6 juillet 2012 avait lieu à l’institut du Monde Arabe à Paris un colloque



Le vendredi 6 juillet 2012 avait lieu à l’institut du Monde Arabe à Paris un colloque organisé en vue de sa retransmission, par la BBC londonienne.

Le débat annoncé portait sur l’opportunité d’une intervention en Syrie, le plus chaud défenseur de cette option étant BHL.  Le vote à main levée donna une demi-douzaine de ‘pour’, environ le double de ‘contre’. Nous allions prendre la parole quand malheureusement le débat prit fin.  Voici toutefois ce que nous nous apprêtions à dire :

Sur la moralité de l’intervention : selon quels critères une intervention est-elle légale et légitime ?  Contre tout régime usant de la violence contre son opposition ?  Le jour-même de ce débat, des manifestants ivoiriens étaient dans Paris réprimés violemment par les ‘forces de l’ordre’, dans un pays où, comme Vincent Reynouard peut en témoigner, on peut aller en prison pour avoir écrit un livre.  Les dirigeants occidentaux ne sont donc nullement qualifiés pour se poser en défenseurs de la ‘liberté’ face à leurs homologues chinois, cubains ou syriens et nous invitons chaleureusement les armées de ces derniers et de quelques autres encore, à venir rétablir l’ordre et la démocratie, à veiller sur la liberté d’expression et jusque sur la sécurité des personnes dans les rues de Paris, Washington et Athènes… sans parler évidemment de celles du Bahrein et du Qatar.  La mauvaise foi des partisans d’une intervention en vue de ‘protéger les opposants syriens’ est établie par leur silence sur la répression au Bahrein, sur l’esclavage qui continue d’avoir cours au Qatar, où plus de la moitié de la population est composée d’esclaves.

Nous serions donc rapidement passé à une approche plus sérieuse, en un mot plus stratégique du débat, insistant que la question n’était pas sur l’opportunité mais sur la faisabilité de la dite intervention ; question à laquelle Léon Panetta, ancien chef de la CIA passé au Secrétariat à la Défense et dont on ne saurait mettre en doute le zèle déployé à faire du Pentagone une agence de ‘manpower’ de l’Etat sioniste, a répondu en mars dernier par la négative.

Il faut en effet savoir que Washington et ses vassaux de l’OTAN et des monarchies wahabites n’ont plus les moyens d’une intervention militaire.  Celle de Libye s’est soldée par un échec si on réalise qu’il a fallu sept mois à la coalition de l’OTAN, des Talibans, d’Israël et des roitelets pétrowahabites pour venir à bout de l’armée d’un pays de 6 millions de citoyens. Les USA se trouvent, en 2012, dans la double situation du Japon en novembre 1941 et de l’URSS en août 1988, le premier forcé à la guerre par Roosevelt par le blocus économique engendrant la précarité énergétique, la seconde entraînée dans une course aux armements ruineuse pour son économie et engendrant l’écroulement du Pacte de Varsovie. Léon Panetta doit donc jongler avec d’une part la nécessité de maintenir la parité conventionnelle avec la Chine, la Russie et l’Iran ; d’autre part d’opter pour une stratégie guerrière ‘low intensity’ parce que ‘low cost’.  Autrement dit, on continue de financer le F-35 tout en augmentant de 30% le budget alloué aux drones, de 10% aux ‘Special Forces’, tout en ayant un recours accru aux mercenaires hautement professionnels, tels ceux de Blackwater, ou amateurs, tels les Talibans, payés en ‘fatwas’ wahabites.

Ceci explique la crise qui s’est développée en mars 2012, au lendemain notamment de l’échec à Homs des ‘rebelles’ syriens, entre Washington et Tel-Aviv, Léon Panetta tâchant d’exposer cette situation à ses homologues israéliens, favorables à une intervention immédiate contre l’Iran et donc contre la Syrie, stratégiquement son glacis ; avec pour corollaire l’expansion du phénomène de déstabilisation talibane de l’Afrique occidentale au Xinkiang chinois.   Ceci explique, comme nous l’avions prévu, le recours aux attentats terroristes qui secouent la Syrie mais menacent tous les pays d’Afrique, d’Europe, du Proche Orient, d’Asie sans exception.  Il faut en effet savoir que la stratégie de Washington ne vise pas, en dépit des déclarations humanitaires officielles, à faire régner la ‘Pax Americana’ mais à la déstabilisation tous azimuts ainsi qu’en font l’expérience Afghans et Irakiens qui, au bout de plus de trente ans de guerre étrangère et civile, ne voient aucun signe de paix à l’horizon.

Voilà ce que souhaitent sans doute les partisans de l’intervention étrangère en Syrie, qu’elle fût conventionnelle ou déstabilisatrice : l’afghanisation ou irakisation de ce pays.  Il est d’ailleurs intéressant que participait à ce débat un opposant à la fois au régime de Bachar el-Assad et à la dite intervention.

Jean-Louis DUVIGNEAU
Centro Bolivariano de Documentacion y Analisis Estrategicos

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Francenaldo Amorim
Francenaldo Amorim
11 années il y a

Avec ces sionistes assassins, les russes ne doivent pas reculer dans la syrie, ne permettant pas que des milliers de mercenaires et troupes de l ´OTAN viennent a envahir la Syrie, causant un bain de sang dans les millions de syriens qui supportent le gouvernement et coloquer des opportunistes qui représentent la minorité syrienne, mais qui sont au coté des interets américains et sionistes.

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