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Syrie : les révélations d’une journaliste menacée de mort


Bahar Kimyongur

 19 octobre 2013
 

Sevra Baklaci est une journaliste travaillant en Syrie depuis trois ans. L’an dernier, les rebelles ont lancé un avis de recherche à son encontre. Ils veulent sa peau au motif qu’elle a présenté le journal télévisé de la chaîne officielle syrienne et dénoncé leurs crimes. Actuellement, Sevra recueille, au péril de sa vie, les témoignages de Syriens victimes des groupes armés. Ses recherches confirment le projet génocidaire de la prétendue « rébellion » syrienne.

 

Traduction : « Sevra est accusée d’être une propagandiste du gang au pouvoir. »
Dans le logo : matloub qui signifie « wanted ».
Sevra, 25 ans, est originaire d’Antioche en Turquie, une ville à la frontière syrienne majoritairement arabophone où cohabitent harmonieusement Arabes, Turkmènes, Kurdes, Arméniens, sunnites, alaouites, chrétiens et juifs.

Après avoir décroché un diplôme en sciences sociales à l’Université de Gaziantep (sud de la Turquie), Sevra décide de s’installer en Syrie pour parfaire son arabe.

C’était quelque mois à peine avant le début du soi-disant « printemps syrien ». La Syrie était alors un pays relativement paisible. Sevra ne s’imaginait pas un seul instant que ce pays allait subitement basculer dans l’horreur.

Face à l’escalade de la violence, sa famille la supplia de rentrer en Turquie.

Mais elle refusa, préférant appuyer la résistance du peuple syrien contre l’impérialisme et ses mercenaires qui sèment la terreur dans le pays. 

Sevra servit d’abord d’interprète en turc pour l’agence syrienne d’information SANA.

Puis, du jour au lendemain, elle se retrouva sous le feu des projecteurs en tant que présentatrice du journal télévisé syrien en langue turque.

Depuis quelques mois, elle écrit des articles pour Sol (La gauche), le journal du Parti communiste de Turquie (TKP).

Dans son dernier billet, Sevra révèle que l’extermination silencieuse des alaouites par les groupes takfiris porte un nouveau nom de code : « bidon d’huile »

Elle y explique que « bidon d’huile » (galounet zeyt en arabe) est un surnom utilisé par les djihadistes syriens pour désigner les alaouites.

Aux check-points tenus par la rébellion, les chauffeurs de bus qui sont de mèche avec les terroristes communiqueraient à ces derniers le nombre de « bidons d’huile » se trouvant à bord de leur véhicule.

Les alaouites identifiés comme tels seraient alors arrêtés et fusillés.

Certaines victimes ne seraient cependant pas massacrées sur-le-champ.

Sevra nous a en effet confiés que plusieurs milliers d’alaouites sont d’abord utilisés comme esclaves sur le front.

Les alaouites faits prisonniers seraient forcés de creuser des tunnels servant à acheminer des combattants, des armes et des vivres aux groupes terroristes.

D’après plusieurs témoignages recueillis par Sevra, une fois le travail accompli, les esclaves seraient éliminés.

Les dizaines de kilomètres de galeries découvertes par l’armée syrienne en divers endroits du pays s’expliqueraient ainsi par la mobilisation massive de prisonniers par les groupes djihadistes dans les travaux de creusement.

Sevra reproche certaines ONG internationales de minimiser voire de nier le projet génocidaire des groupes djihadistes actifs en Syrie.

Espérons que le monde entende sa voix avant que les terroristes ne la fasse taire à jamais.

 
 
Source : Investig’Action
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