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Syrie: l’Occident sous la botte américaine!


27/08/2013

Après l’utilisation d’armes chimiques dans le conflit syrien, le 21 aout 2013, qu’ils imputent aux troupes loyalistes, les puissances occidentales – Turquie, Angleterre, France, Etats-Unis et leurs alliés – ont réclamé à Bachar-Al-Assad l’autorisation pour des inspecteurs de l’ONU d’accéder au site de Gouta à l’est de Damas tenu par les rebelles.

Cette requête-exigence n’a pour seul but pour les occidentaux: justifier aux yeux de l’opinion publique de leur pays respectifs une intervention à l’irakienne en Syrie.

La Chine et de la Russie se refusent à tout accord négocié d’intervention après l’entourloupe en Lybie qui a vu la France et l’Angleterre, soutenues par les USA intervenir en dehors du cadre arrêté par le Conseil de Sécurité de l’ONU.

Le Président syrien, qui nie toute utilisation de ces armes par les troupes du régime et qui renvoie la responsabilité de cette abomination, interdite par les conventions internationales, à la coalition hétéroclite rebelle (*) a fait droit à cette demande cinq jours après le « massacre ».

Les inspecteurs de l’ONU ont pu se rendre dans la zone rebelle concernée. Des visites dans les Hôpitaux ont été effectuées et des échantillons de produits ont été récupérés.

A proximité du site, le convoi de cinq voitures et son escorte constituée par des membres des services de sécurité du régime syrien, a été l’objet d’une attaque. «Le premier véhicule de l’équipe d’enquête sur les armes chimiques a été délibérément touché à plusieurs reprises par des tirs de snipers non identifiés» a indique l’ONU dans son communiqué.

Qui sont les auteurs de ces tirs ? Peu importe !

On ne le saura sans doute jamais, mais avant même de connaître les conclusions de la mission de l’ONU qui actuellement est sur le terrain pour enquêter à leur demande, les occidentaux ont déjà désigné le coupable de l’abominable massacre de civils victimes d’armes chimiques.

Un responsable proche du secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel, a déclaré à la presse «il y a des signes forts pointant en direction de l’utilisation d’armes chimiques» par le régime syrien.

Dans l’insupportable concert de violons que donnent à entendre les responsables occidentaux en pointe sur le dossier syrien, les arguments sonnent faux les nez s’allongent.

Sur Europe 1 notre impuissant ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, joue lui sa partition au trombone : «Il y a un massacre chimique qui est établi, il y a la responsabilité de Bachar al-Assad, il faut une réaction, nous en sommes là. (…) Il y a un devoir de réaction.»

Déjà en juin, sur France 2, au journal de 20 heures évoquant l’utilisation de gaz sarin en Syrie par le régime syrien, Laurent Fabius, avait déclaré à David Pujadas « Il y a une ligne qui est franchie incontestablement ». « Toutes les options sont sur la table », avait-il indiqué sur le ton martial-filandreux que tout le monde lui connaît : « Ou bien on décide de ne pas réagir, ou bien on décide de réagir, y compris de façon armée, […] à l’endroit où le gaz est produit. Il faut réagit mais ne pas bloquer la conférence de la paix ».

Après une intense période de propagande médiatique les occidentaux, qui arguent maintenant que les autorisations accordées aux experts de l’ONU de se rendre dans le secteur touché par les armes chimiques sont arrivées trop tard, haussent le ton d’un cran et en fait montrent que depuis toujours ils avaient un objectif clair «en découdre avec le régime de Bachar Al-Assad», trop proche des Iraniens et des Russes.

Tout y passe ! L’accès au site de Gouta est « trop tardif pour être crédible », la zone concernée a été « bombardé », cela a eu pour effet une destruction « systématique » des preuves sur le terrain disent-ils tous en chœur.

Interrogé lundi par un journaliste de la BBC, William Hague, le ministre britannique des Affaires a posé une question à laquelle il a apporté une réponse argumentée: «Est-il possible de répondre à l’usage d’armes chimiques sans unité complète au Conseil de sécurité de l’ONU ? Je dirais que oui, sinon bien sûr ce pourrait être impossible de répondre à de telles atrocités, à de tels crimes, et je ne pense pas que ce serait une situation acceptable».

Ce matin les média se font écho d’une déclaration sans équivoque du Secrétaire d’état américain : «Des armes chimiques ont été utilisées en Syrie, c’est indéniable. Ce que nous avons vu la semaine dernière en Syrie choque la conscience mondiale. Cela défie tout code de moralité. Le massacre aveugle de civils, la tuerie de femmes et d’enfants et de passants innocents par des armes chimiques est moralement indécent. Le président Obama pense que ceux qui ont recours aux armes les plus atroces contre les populations les plus vulnérables de la planète doivent rendre des comptes»

Ils veulent en finir, pour sécuriser leurs intérêts dont le Président Obama – Prix Nobel de la Paix !!!!! – a récemment déclaré qu’ils sont désormais menacés.

Peu leur importent les traités internationaux. Peu leur importe la vérité.

Peu leurs importent même les mises en garde toutes très claires de l’Iran, de la Russie et de la Syrie même.

Les américains veulent la guerre.

La présence de leur force navale en Méditerranée a été renforcée. Un 4ème destroyer, avec à son bord des missiles de croisière Tomahawk, est arrivé. La CIA est sur le terrain aux côtés des djihadistes rebelles dont certains veulent le rétablissement d’un califat en Syrie.

Ce mardi 27 août les américains, par la voix d’un responsable du département d’Etat, ont fait connaître dans une déclaration lapidaire leur décision unilatérale de reporter une réunion programmée avec la Russie sur la crise syrienne sans plus de précision : «Compte tenu des consultations en cours pour apporter une réponse appropriée aux attaques chimiques du 21 août en Syrie, nous avons décidé de reporter la rencontre »

Depuis quand la Nation américaine est-elle légitime à dire le droit au nom de la planète au mépris des conventions internationales ?

Au nom de quel principe la nation américaine s’arroge-t-elle ce droit au mépris des Nations et des Peuples qui n’ont pas le même point de vue qu’elle sur les équilibres diplomatiques et stratégiques mondiaux?

Les conditions de déclenchement d’un conflit mondial sont désormais réunies. Les Occidentaux sous la poigne et l’influence de l’Oncle Sam craqueront-ils l’allumette qui embrasera le Moyen-Orient ?

Si tel devait être le cas il faut que les Français exigent de leurs dirigeants qu’ils se comportent comme se sont comportés ceux qui dirigeaient la France qui ont refusé de participer à la dernière guerre Irakienne où le mensonge, le cynisme et la lâcheté l’on emporté sur le droit international, le bon sens et le pragmatisme.

Certes à l’instar de Saddam Hussein, Bachar Al-Assad n’est surement pas le démocrate que l’on pourrait souhaiter pour un pays, mais que veut-on pour la Syrie et son Peuple? Le bourbier irakien, afghan, libyen, égyptien !

En quoi une intervention en Syrie serait-elle de nature à résoudre la crise économique, sociale, écologique et démographique dans laquelle le libéralisme financier anglo-saxon a plongé la planète ?

Les milliards de dollars et les centaines de milliers de morts engloutis dans les conflits d’Irak, d’Afghanistan, de Libye, d’Egypte, de Tunisie, de Palestine, d’Iran, de Somalie manquent à la cause de la Nature et du Droit des Peuples à pouvoir espérer vivre en bonne intelligence, en Paix protégés par une Justice et un Droit applicable à tous et appliqués par tous.

Il faut une issue politique à la crise syrienne, non une descente soi-disant punitive de cow-boys arrogants et prédateurs.

Dans le camp occidental, la France s’honorerait de soutenir une politique de non alignement et de pousser, en accord avec la Russie et la Chine, à la recherche d’une résolution de crise qui permette à l’ensemble du Moyen-Orient de retrouver une stabilité perdue depuis la chute de l’Empire ottoman et des accords Sykes-Picot.

(*) Les Frères Musulmans opposants de toujours au régime, les groupes islamistes radicaux d’Al Qaïda, du Qatar, de l’Arabie Saoudite et ceux que l’on appelle désormais les djihadistes aux yeux bleus en provenance de l’Union Européenne

publié sur le bloc de Bernard Frau

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