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Un attentat à la signature trop évidente par Kharroubi Habib


 

 

Le régime syrien et son allié libanais le parti chiite Hezbollah ont été immédiatement pointés du doigt par des acteurs politiques libanais comme étant les commanditaires et organisateurs de l’attentat à la voiture piégée qui a secoué Beyrouth vendredi. Parce qu’il a eu lieu dans le quartier chrétien d’Achrafieh de la capitale à deux cents mètres d’un bureau des Kataeb (phalanges), parti chrétien de l’opposition libanaise hostile au régime syrien, et qu’il a visé en toute évidence Wissam El-Hassan, responsable de la branche des renseignements des Forces de sécurité intérieure (FSI) de l’Etat libanais, connu pour être un proche de Saad Hariri et comme lui hostile à Damas.

L’implication de Damas et du Hezbollah apparaît une certitude pour ces milieux libanais et que les médias occidentaux présentent comme la piste la plus probante. Mais comme souvent ce qui nous est présenté comme évident dans les événements survenant au Proche et Moyen- Orient, n’est que le produit d’opérations d’intox et de manipulation des opinions publiques.

Aussi faut-il se garder d’imputer automatiquement cet attentat aux deux parties que l’ont s’est empressé de nous indiquer. Ne serait-ce que parce que l’attentat s’est produit quelques heures après le passage à Beyrouth du médiateur international Lakhdar Brahimi qui s’active à instaurer une trêve des armes durant la fête de l’Aïd entre les belligérants en Syrie. Une trêve dont le régime syrien a accepté le principe mais qui serait mal venue pour les franges extrémistes de l’opposition et leurs alliés au Liban et dans la région. L’attentat tombe étrangement à pic car il leur permet de soutenir qu’il n’y a rien à négocier avec un régime qui pratique les attentats terroristes et l’exportation de la guerre civile aux Etats voisins.

De ce point de vue, l’attentat de Beyrouth a étrangement corroboré ce que Lakhdar Brahimi a déclaré être sa crainte, à savoir que le conflit syrien déborde pour embraser toute la région. Le régime syrien et son allié libanais ont-ils intérêt à se voir accuser d’être en train de provoquer ce débordement ? Et sont-ils si naïfs au point de signer aussi limpidement qu’il semble l’attentat commis dans la capitale libanaise ? La seule certitude est que cet attentat complique la tâche de Lakhdar Brahimi. On aurait voulu le faire renoncer à la poursuivre qu’on s’y serait pas pris autrement que d’imputer à Damas le crime terroriste de Beyrouth pour le convaincre ainsi qu’il n’y a pas de trêve à espérer de la part de celui-ci. Brahimi est trop familier de la réalité proche-orientale de la duplicité de tous les acteurs locaux, régionaux et internationaux qui en sont les protagonistes pour prendre en tant que vérité absolue ce qu’on cherche à créditer contre Damas et le Hezbollah. Si sa proposition de trêve des armes est mise en échec, le médiateur international se doit à l’opinion internationale de lui dire la vérité quant aux responsables qui y auront contribué. Le mensonge, la désinformation et les fausses allégations sont les armes qui contribuent à faire durer la tragédie dont le peuple syrien est la victime.

lequotidiendoran.com

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