Lutter de toutes nos forces contre la guerre et les aventures militaires dans la région du Golfe persique et au Moyen-orient !
avril 6, 2012
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Les événements de ces dernières semaines, telles les nouvelles portant sur les troubles en Syrie et le programme « nucléaire » de la République islamique Iranienne sont des signes de tensions sans précédent dans la région et d’un risque de déclenchement d’une guerre désastreuse et meurtrière qui pourrait facilement s’étendre et prendre des dimensions mondiales.
Les menaces explicites des décideurs américains, britanniques et français sur la nécessité de renforcer les actions contre l’Iran et la Syrie sont à l’origine d’une situation dangereuse dans la région et particulièrement pour ce qui est de notre pays, qui ne peut être ignorée. L’extension des sanctions contre la République islamique iranienne a sans aucun doute causé des troubles économiques sérieux en Iran. Une hausse inédite du prix des monnaies étrangères, en d’autres termes la dévaluation de la monnaie Iranienne, et par conséquent la hausse des prix des biens de consommation, au moment où le chômage atteint des records historiques et où les usines ferment les unes après les autres, a mis en péril les conditions de vie de vastes couches de la société et plonge de plus en plus la grande majorité de la population dans la pauvreté et la misère. Et ce n’est que le début d’une guerre économique totale imposée à notre peuple, identique à celle subie par le peuple Irakien avant l’invasion militaire meurtrière des forces de l’OTAN contre ce pays. Ne pas être en mesure de vendre du pétrole ni d’importer les biens stratégiques indispensables seraient un désastre économique colossal pour un pays où le capitalisme mercantiliste d’une part, et la mise en œuvre des politiques de la Banque mondiale d’autre part, ont considérablement amoindri nos capacités de production nationales et ont transformé notre économie en une simple économie d’exportation de pétrole et d’importation de tous les biens de consommation nécessaires. Ceux qui organisent à l’échelle mondiale ces sanctions, en particulier les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France , ont prévu ces sanctions en ayant en tête ces problèmes.
Ces plans inhumains ont des objectifs plutôt clairs :
– Forcer la République islamique à réagir violemment pour s’en sortir, et créer donc un scénario qui poserait une base sur laquelle il serait possible de convaincre les autres puissances mondiales qu’une guerre totale est nécessaire ;
– Essouffler le mouvement pacifiste pour le forcer à capituler devant n’importe quel scénario qui proposerait une issue à cette situation très difficile ;
– Exciter et mobiliser des fractions de droite du mouvement ainsi que certaines forces de gauche qui ont retourné leurs veste, et les pousser à soutenir la soi-disant intervention « humanitaire » comme ultime option pour faire évoluer la situation ;
– Les objectifs à long-terme de cette aventure militaire et probablement d’une guerre régionale sont clairs : contre-carrer la crise économique mondiale ; reconfigurer les politiques économiques à l’échelle mondiale sur la base de la concentration de capitaux astronomiques ; constituer le Grand Moyen-Orient afin d’étendre leur cercle d’influence politique et économique ainsi que leur domination sur une région stratégique du point de vue énergétique ; détourner les capacités de protestation massive des peuples de la Tunisie et l’Égypte, en Afrique du nord, à la Syrie et l’Iran et d’autres pays du Golfe persique et mettre un terme aux mouvements progressistes dans la région et mettre en place des « îlots de stabilité politique » qui puissent garantir les intérêts de l’impérialisme, à court et long-terme, dans la région. Hélas, les derniers événements donnent des signes de l’état d’avancement de ce scénario pré-établi par les complexes militaro-industriels mondiaux.
Les leaders du régime répressif et obscurantiste de la République islamique estiment qu’il n’y a pas de place pour le recul, et au lieu de penser à des façons de faire baisser la tension, ils développent les programmes nucléaires et brandissent des menaces militaires face aux sanctions économiques. Ali Khamenei, leader de la République islamique, a déclaré le 3 février, affirmant que l’Iran ne reculerait pas, que le pays était prêt à la guerre et a mis en avant l’expérience de la « guerre de 33 jours du Liban » face à l’ennemi. En réponse aux menaces Israéliennes, il a évoqué des menaces qui trouveront une « réponse appropriée en temps voulu ». L’ambassadeur Iranien en Russie a également parlé de frapper les intérêts américains et occidentaux dans le monde entier. Et après ces commentaires, ce fut au tour de Mahmoud Ahmadinedjad, lors d’un discours pour le défilé de l’Anniversaire de la révolution, à Téhéran, de promettre que « le monde allait bientôt prendre connaissance de nouvelles prouesses Iraniennes en terme de technologie nucléaire. » Ces commentaires ont été faits au moment où les manœuvres militaires pour fermer le détroit d’Ormuz ainsi que des avertissements officiels et clairs pour le départ des porte-avions Américains et Britanniques du Golfe persique, ont déjà montré leurs conséquences inquiétantes et ont fait grossir les rangs de ceux prêts à rejoindre l’invasion militaire de l’OTAN en République islamique. Les menaces Iraniennes « justifient » clairement la concentration de flottes sous commandement de l’OTAN dans le Golfe persique et en mer d’Oman, et les quantités énormes d’armes vendues aux pays de la région, comme aux émirats, et la création d’une « hystérie » mondiale autour d’un péril nommé « République islamique ».
Les dernières nouvelles indiquent que les bases sont jetées pour une catastrophe qui devient de plus en plus imminente :
– Le Pentagone a commandé auprès de l’industrie militaire américaine une nouvelle génération de bombes anti-bunker de très gros calibre ;
– Le journal Al-Arabia, citant le Washington Post, affirme que la discussion au sein des cercles dirigeants des Etats-unis et des autres pays de l’OTAN n’est pas de savoir si, mais bien quand et comment infliger à l’Iran des frappes préventives ;
– De larges campagnes médiatiques sont menées contre l’Iran et la Syrie, et des comptes-rendus rapportant l’implication du Corps révolutionnaire iranien dans les violences contre les habitants de Homs, en Syrie, y compris le reportage de Russia Today concernant une éventuelle préparation de 15 000 soldats du Corps révolutionnaire prêt à se déployer sur le front de la guerre Syrienne ;
– Radio Israël a indiqué des dizaines de milliers de soldats Américains sont en train de monter à la hâte des systèmes Israéliens anti-missiles ;
Dans cette atmosphère et à l’invitation des organisations de paix, la première vague de manifestations contre la guerre a commencé dans les rues Canadiennes, Américaines et Anglaises. Même si ces manifestations ont été organisées dans la précipitation, elles ont été relayées par les médias, et ont reçu un certain soutien populaire. D’autre part, la République Islamique qui a méthodiquement réprimé toutes les organisations de paix nationales et n’a permis aucune manifestation contre la guerre a tenté de dénaturer les objectifs de ces actions et s’en est servi de façon malhonnête pour les dépeindre comme des mouvements favorables à la politique que mène la République islamique. Les véritables organisations de paix progressistes s’opposent à toute intervention des impérialistes dans les affaires de quelque pays que ce soit même sous le masque de l’intervention « humanitaire », et s’oppose clairement et résolument à de telles interventions, et contrairement à certains conciliabules, qui se tiennent à huis clos, ne se taisent pas devant de telles interventions. La voie proposée par la République islamique, cependant, est claire. Interpréter cette opposition sans la moindre ambiguïté à toute ingérence extérieure comme un soutien des forces éprises de paix du monde entier à la cruauté et au crime, et à l’oppression du peuple que défendent des régimes comme celui théocratique de la République islamique, c’est avoir un toupet qui est le propre des dirigeants de la République islamique. La réalité est que la plupart des organisateurs de ces mouvements de protestation ont inlassablement manifesté leur opposition aux politiques et aux actions du régime théocratique dans notre pays, et leur opposition aux aventures militaires de l’impérialisme dans la région s’inscrit en solidarité avec la lutte des travailleurs dans notre pays.
Dans son communiqué du 7 février, le Conseil mondial de la paix a analysé les plans impérialistes visant à constituer un Grand Moyen-orient et examiné les situations actuelles en Syrie et en Iran, le déploiement massif de forces militaires américaines dans le Golfe persique, l’alignement des Cheikhs du Golfe persique sur l’Occident et les provocations constantes d’Israël contre l’Iran, et a affirmé la position de cette organisation progressiste sur les droits démocratiques du peuple et sur les interventions étrangères :
« Nous exprimons notre soutien à la lutte complexe du peuple Iranien pour la paix, la démocratie et la justice sociale et le rejet de toute ingérence dans les affaires internes Iraniennes sous aucun prétexte. Nous réaffirmons une fois de plus le droit inaliénable de toute nation à développer l’énergie nucléaire à des fins pacifiques (…) Nous soutenons les véritables exigences pacifiques, sociales, politiques et économiques du peuple Syrien et affirmons une nouvelle fois qu’aucune puissance n’a le droit de décider pour un autre peuple ou une autre nation. L’humanité ne peut tolérer d’ingérence étrangère dans les affaires internes d’un peuple. La souveraineté d’un pays est de la seule responsabilité de son peuple. » Le communiqué poursuit : « Les forces démocratiques, anti-impérialistes, éprises de paix du monde entier doivent briser le silence et dénoncer les campagnes perfides de l’impérialisme qui ouvre la voie à cette nouvelle agression (…) Nous nous engageons à poursuivre la lutte et à mobiliser des forces dans le monde entier afin de créer les fondations permettant de passer à une nouvelle étape dans la lutte anti-impérialiste, pour défendre la paix, la solidarité et l’auto-détermination des peuples. Nous sommes convaincus que la lutte des peuples pour la paix l’emportera ! »
L’expérience des manifestations mentionnées démontre que l’articulation de slogans pour la paix et le mouvement contre la guerre avec la lutte progressiste de notre peuple pour la démocratie est une nécessité et devrait être mise en avant par les organisations pacifistes de notre pays. Nous nous trouvons devant des jours et des semaines capitales. La région du Golfe persique et le Moyen-Orient sont au bord d’une guerre destructrice qui pourraient s’étendre et prendre des dimensions mondiales. Nous devons réagir face à de telles aventures dangereuses avant qu’il ne soit trop tard.
Aujourd’hui, nous ne devons laisser passer aucune occasion de nous opposer à la guerre et aux fauteurs de guerre, et empêcher la catastrophe avant qu’elle n’éclate.
Article du Tudeh, parti communiste iranien, publié dans l’organe central du Tudeh « Nameh Mardom »
Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/