Attaque chimique contre un secteur loyaliste. L’occident nie les faits.
mars 29, 2013
Bahar Kimyongür
Selon l’officine syro-britannique de propagande pro-rebelle appelée Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), il y aurait eu 26 morts dont 16 soldats gouvernementaux et 86 blessés suite à l’attaque survenue le 19 mars à Khan Al ‘Assal, quartier du sud-ouest d’Alep. D’après une source hospitalière, ce bilan risque de s’alourdir en raison de l’inhalation de gaz toxiques par la population civile et par les soldats. De leur côté, les protecteurs occidentaux de la rébellion anti-syrienne préfèrent nier l’évidence.
Tombée le mois dernier aux mains du Front Al Nosra, filiale syrienne d’Al Qaïda, la localité de Khan Al ‘Assal connue pour sa loyauté envers le régime venait d’être reprise par l’armée arabe syrienne.
Voici les images des brigades patriotiques du parti Baas sur la reprise de Khan Al Assal :
Ici les images du JT de la chaîne Al Ikhbariya du 12 mars 2013 sur la reprise de la localité par l’armée gouvernementale :
Dans la logique des choses, vu la nature de l’attaque et vu la cible, les regards devraient se tourner vers les rebelles, seul camp susceptible de tirer profit d’une pareille attaque.
D’autant que les victimes sont sans conteste majoritairement « loyalistes ».
Qui plus est, la population a manifesté sa joie lorsqu’elle a été libérée par l’armée gouvernementale, raison de plus pour les rebelles de se venger de Khan Al ‘Assal.
D’ailleurs, comme on peut le constater sur les images de la chaîne Al Ikhbariya, les victimes elles-mêmes accusent les rebelles d’avoir commis cette attaque :
Cinquièmement, sur la toile circulent plusieurs vidéos où l’on voit des rebelles menaçant de recourir à l’arme chimique.
Notons ici l’énième service rendu par les médias occidentaux à leurs terroristes préférés.
Ces images ayant été soigneusement censurées par nos médias, le citoyen lambda européen ou étasunien ne peut en effet envisager le moindre lien entre celles-ci et l’attaque de Khan Al ‘Assal.
Sixièmement, des enregistrements de conversations téléphoniques datant de janvier 2013 indiquent que des chefs rebelles envisagent le recours à l’arme chimique (5min, 10 sec.) :
Septièmement, la rébellion est à ce point morcelée qu’aucun de ses chefs, pas même le colonel Kassem Saadeddine autoproclamé commandant suprême ne peut prétendre démentir ces allégations au nom de tous les bataillons rebelles.
Il n’est donc pas à exclure qu’une brigade rebelle agissant en électron libre ou appartenant à une mouvance indépendante de l’Armée syrienne libre ait perpétré ce massacre.
Rappelons au passage que le quartier de Khan Al ‘Assal avait été envahi par le Front Al Nosra, fer de lance de la guerre anti-syrienne, et non par l’ASL.
Rappelons aussi que le Front Al Nosra n’a pas démenti les allégations du gouvernement concernant l’usage d’armes chimiques.
Rappelons enfin que l’ASL s’est souvent fait ridiculiser par Al Nosra en démentant les crimes qu’Al Nosra revendiquait fièrement.
Malgré tous ces éléments accablant pour les rebelles (l’identité des assassins n’ayant pas été établie de manière définitive, l’incertitude demeure tout de même), la Maison Blanche doute encore qu’ils puissent être responsables de l’attaque chimique.
Washington ose même conclure qu’il n’y a pas eu usage d’armes de ce type à Khan Al ‘Assal.
Pourtant, même un photographe de Reuters qui se trouvait sur place parle d’une « forte odeur de chlore après l’explosion ». (Reuters, 22 mars 2013)
Quant aux victimes, elles parlent toutes de la propagation d’une « poudre blanche ».
Les images et les commentaires recueillis par le site d’information Syrian Truth confirment ces allégations :
Il a fallu que l’Etat syrien porte plainte à l’ONU pour que les puissances occidentales daignent accepter une enquête impartiale du bout des lèvres.
Visiblement, avec l’Occident comme arbitre du conflit syrien, la mauvaise foi (pour ne pas dire le négationnisme) a encore de beaux jours devant elle.