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Genève-2 : une photo du champ de bataille avant un hypothétique cessez-le-feu


Mardi 12 novembre 2013

Par Ahmad Abdallah (revue de presse : Al Anbaa – quotidien koweitien – Médiarama 11/11/13)*

L’ancien officier des services de renseignements américains, Jeffrey White, a estimé que les enjeux dépassent la simple tenue de la conférence de Genève II et concernent ceux qui possèdent des cartes capables d’avoir une influence sur les protagonistes. «Au sein du régime, il y a une harmonie au niveau des positions radicales, explique M. White, qui est aujourd’hui chercheur à l’Institut de Washington pour les études proche-orientales. En revanche, la situation ne semble pas encourageante au niveau de l’opposition. Les forces modérées chez les rebelles armés subissent une érosion rapide en raison de leurs dissensions et de leur incapacité à faire face aux extrémistes du Front al-Nosra, de l’Etat islamique en Irak et au Levant et de Ahrar al-Cham. L’Armée syrienne libre (ASL) est victime d’une érosion rapide au niveau de sa base et de son influence ».

Et le chercheur de poursuivre: «Dans les régions autour d’Alep, les capacités de l’ASL à affronter les troupes du régime se réduisent. Dans la province de Raqqa, l’ASL a perdu la plupart de ses positions au détriment des extrémistes. L’Armée libre a par ailleurs évacué Hassaké, après la montée du sentiment kurde et la volonté de ces derniers de prendre en main leur destinée. Dans de nombreuses autres positions, les capacités de l’ASL se réduisent rapidement. Et lorsque nous parlons de négociations, nous devons d’abord comprendre et définir le cadre général de ce processus».

Par cadre général, M. White explique: «Le poids de chaque partie qui s’assoie à la table des négociations est défini par son influence sur le terrain.» «De plus, la conférence de Genève II exclu les groupes extrémistes. Il est donc tout naturel de se poser la question de savoir ce que l’ALS peut apporter à la table des négociations. Ou plutôt sur sa capacité à influer sur le cours des événements de manière à ce qu’elle soit habilitée à devenir partie prenante de tout accord et à ce qu’elle soit en mesure de respecter ses engagements».

Selon M. White, qui a servi 34 ans dans les services de renseignements militaires, l’évolution générale n’est pas dans l’intérêt de l’ASL. «Les rapports de forces sont d’une certain manière en faveur du régime, dit-il. L’armée syrienne a lancé une contre-offensive dans le Nord et elle a enregistré quelques succès. Il y a des dissensions dans les rangs des rebelles qui dégénèrent, parfois, en combats, comme nous l’avons vu à plusieurs reprises. Il y a ensuite le rôle actif de la Russie qui soutient le régime syrien, alors que la stratégie américaine était caractérisée, ces deux dernières années, par la confusion. Tous ces facteurs sont en défaveur de l’opposition», conclut-il.

*http://gallery.mailchimp.com/fdeacba4fa4c5ec4d8ce5787c/files/Mediarama_459.pdf

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