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Syrie : Même en terre pro-Assad, le non-droit règne à Damas


Lundi 11 novembre 2013

Revue de presse : L’Orient-Le Jour et agences (7/11/13)

Déjà monnaie courante dans les territoires syriens aux mains des rebelles, la criminalité gagne du terrain dans les quartiers de Damas contrôlés par les forces de Bachar el-Assad, la faute notamment à l’impunité dont bénéficient les milices progouvernementales. Les habitants accusent en particulier les Comités populaires, une organisation paramilitaire appuyant l’armée régulière, de procéder à des vols organisés, sous couvert de patrouilles de sécurité. Ainsi à Rokn Eddine, un quartier du nord de la capitale habité par la classe moyenne, des hommes armés ont profité de l’absence de la majorité des résidents, partis à la mosquée à l’heure de la prière, pour dépouiller une femme âgée et seule.

« Ils lui ont dit d’apporter tous les objets de valeur qu’elle avait et de les mettre sur la table de la cuisine afin d’assurer la sécurité de ses biens pendant leur inspection de la maison », raconte un ami de la famille. « Elle était encore en train de leur faire du thé quand ils sont partis en emportant tout, continue-t-il. Le temps que nous revenions, ils avaient tous disparu. » La famille, précise-t-il, n’a pas pu porter plainte auprès du chef du poste de police, car les comités, dont les membres reçoivent dès leur recrutement un traitement mensuel de 15 000 livres (100 euros), une kalachnikov et un mandat pour effectuer de telles patrouilles, se réclament de la Sécurité d’État, une organisation redoutée par les habitants. « Quand nous lui avons dit que les auteurs du crime se présentaient comme membres de la Sécurité d’État, son visage a pâli et il a levé les bras, explique l’ami. Il a dit qu’il ne pouvait pas s’en mêler, qu’il n’allait pas s’attaquer à la Sécurité d’État. »

Cambriolages dans le centre

Même si les Comités populaires ne disposent officiellement que de prérogatives limitées, les autorités accordent foi à leurs rapports car elles les jugent bien informés de la présence au sein de la population d’« agitateurs », c’est-à-dire de sympathisants de la rébellion.

Dans le centre même de Damas, loin des pillages perpétrés par différents groupes rebelles dans les zones du pays qui échappent au contrôle du gouvernement, plusieurs cambriolages ont eu lieu près des locaux de la Sécurité d’État, où la plupart des Syriens n’osaient pas défier la loi en temps de paix.

« Une fourmi ne pourrait pas bouger dans le coin sans que la Sécurité d’État ne le sache », grince un habitant du quartier. Des résidents soulignent que les forces de l’ordre ont refusé d’intervenir à plusieurs reprises après des cambriolages.

Ailleurs dans la ville, près des postes de contrôle de l’armée, les épiciers ont retiré de leurs étals les produits périssables, dont les militaires et les membres des forces de sécurité ont pris l’habitude de se saisir sans payer. « Ou alors ils me donnent cinq livres pour quelque chose qui m’en coûte 50, et ils savent que je ne peux pas protester, dit un vendeur. Donc maintenant, je n’ai plus en réserve que des produits de nettoyage et des légumes frais qu’ils ne peuvent pas manger comme ça. Et plus de sucreries ! ».

http://www.lorientlejour.com/article/840930/meme-en-terre-pro-assad-le-non-droit-regne-a-damas.html

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