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Syrie Ma’aloula libérée


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simone lafleuriel-zakri

dans L’Orient le jour

De retour à Maaloula, les habitants partagés entre joie et tristesse

A Maaloula, des enfants posent sur un véhicule de l’armée syrienne, le 20 avril 2012. AFP /RIM HADDAD
Syrie extrait :

Partout dans la cité, les combats ont laissé des traces. Plusieurs maisons ont été incendiées, les lieux de culte n’ont pas été épargnés.

Les habitants chrétiens de Maaloula, reprise il y a une semaine par l’armée syrienne, sont retournés dimanche à l’occasion des fêtes de Pâques dans leur cité, partagés entre joie et tristesse devant l’ampleur des destructions.

Le président Bachar el-Assad, dont les déplacements sont rares depuis le début des violences qui ravagent la Syrie depuis plus de trois ans, s’est lui aussi rendu sur place, affirmant sa détermination à lutter contre la « barbarie et l’obscurantisme qui visent la patrie »

« Nous ressentons de la joie et de la souffrance en même temps », a confié un étudiant, Elias Zakhem, à une journaliste de l’AFP s’étant rendue à Maaloula, à 55 km au nord de Damas, lors d’une visite de presse organisée par le gouvernement. « Nous sommes revenus chez nous et avons tout retrouvé détruit. Mais si Dieu le veut, nous reviendrons (vivre) ici et nous reconstruirons. C’est notre cité », ajoute le jeune homme.

Maaloula, qui doit sa renommée à ses refuges troglodytiques datant des premiers siècles du christianisme, a été emportée dans le conflit syrien en raison de sa situation stratégique dans les montagnes du Qalamoun, sur une route reliant Damas au Liban.
Tombée complètement début décembre aux mains des rebelles, dont des jihadistes du Front al-Nosra (branche syrienne d’el-Qaëda), Maaloula a finalement été reconquise le 14 avril par les forces gouvernementales, appuyées par des combattants du Hezbollah libanais, qui ont repris le contrôle de quasiment toute la région.

Mais partout dans cette cité, qui comptait 5.000 habitants avant le début de la guerre, les combats ont laissé des traces.
Plusieurs maisons ont été incendiées, et leurs fenêtres brisées. Les lieux de culte n’ont pas non plus été épargnés, comme le monastère Mar Sarkis (Saint-Serge) qui a été endommagé par de nombreux obus.
Dans l’orphelinat du monastère Mar Takla (Sainte-Thècle) –où un groupe de religieuses avait été enlevé par des jihadistes avant d’être libéré trois mois plus tard– des vêtements d’enfants gisent au sol. Dans la réfectoire, des dizaines d’assiettes sont brisées.

La façade détruite de l’hôtel As-Safir, à Maaloula. AFP /RIM HADDAD

‘Sous le choc’
« Je suis revenue voir ma maison, mais je suis sous le choc. Même les murs ont été démolis. Ils ont cassé le piano numérique des enfants. Même les jouets ont disparu », se lamente Dalal, mère de trois enfants. « Nos fêtes de Pâques étaient merveilleuses autrefois, nous étions très heureux », se souvient-elle, en se disant soulagée de ne pas avoir amené ses enfants avec elle.
« Je veux qu’ils gardent le souvenir de cette maison et de cette ville tels qu’ils les ont connus. Je ne veux pas qu’ils viennent maintenant, qu’ils soient choqués par tout ça », ajoute cette femme ayant vécu à Maaloula pendant 14 ans. « Pour moi, Maaloula est une ville sacrée », dit-elle dans un sanglot. « Des gens du monde entier venaient la visiter ».

Rouba, âgée d’une vingtaine d’années, estime elle aussi que que les fêtes de Pâques cette année sont « imparfaites ». « On peut reconstruire, mais on ne peut pas ramener les gens à la vie », souligne-t-elle.

Des icônes détruites, dans une église de Maaloula. AFP/RIM HADDAD

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