Aller à…
RSS Feed

Tell Ajaja, joyau assyrien, ravagé par l’EI


Syrie patrimoine : pour vous qui n’avez pas eu l’info ces jours dans la première semaine d’aout mais, quand m

simone lafleuriel-zakri
ob_6e266f_explosion-dun-baril-a-alep
Et donc juste ce petit plus dans cet immense désastre :
copie de cette info sans doute juste une info de plus pour illustrer aussi le malheur syrien, et bon, un témoignage de plus du vandalisme ruinant le patrimoine d’un peuple tellement meurtri, lui, à l’immense culture, et à la vie, tout simplement pour des années, ravagée !

Moyen Orient et Monde
Tell Ajaja, joyau assyrien, ravagé par l’EI

Une photo datant du 3 août 2016 montrant deux combattants des Forces démocratiques syriennes dans le site archéologique de Tell Ajaja. Ayham al-Mohammad/AFP
Reportage

C’est en 2014 que sont apparues des photos de jihadistes détruisant à coups de marteau des statues du 2e et 1er millénaires appartenant au patrimoine assyrien.
OLJ
08/08/2016

Tell Ajaja est l’un des sites assyriens les plus riches de Syrie, mais lors du passage des jihadistes du groupe extrémiste État islamique (EI) il a été amputé de statues millénaires et de bas-reliefs qui n’avaient pas encore été mis au jour.
Auteur du saccage d’un patrimoine inestimable en Syrie et en Irak, le groupe extrémiste a régné en maître durant deux ans sur Tell Ajaja. Il en a été chassé en février 2016 par les forces kurdes, qui ont bouté les jihadistes de la majeure partie de la province de Hassaké.
Perché sur une grande colline à 50 km de la frontière irakienne, Tall Ajaja offre un spectacle de désolation. Des tunnels de 20 mètres y ont été forés, des fragments d’objets brisés sont visibles de part et d’autre du site ainsi que de gros trous au sol, séquelle des pillages. Si la plupart des trésors de Tell Ajaja, découverts à partir du XIXe siècle, sont à l’abri dans des musées en Syrie et à l’étranger, les jihadistes mais aussi d’autres pilleurs ont mis la main sur des vestiges non exhumés. « Ils ont trouvé des objets encore enfouis, des statues, des colonnes. On a perdu beaucoup de choses », déplore Maamoun Abdulkarim, chef des Antiquités syriennes. « Plus de 40 % de Tell Ajaja a été détruit ou ravagé par l’EI », affirme de son côté Khaled Ahmo, directeur des Antiquités de Hassaké. « Les tunnels creusés ont détruit des niveaux archéologiques inestimables », témoins de l’histoire économique, sociale et politique de l’époque.

Des pages de l’histoire détruites
C’est en 2014 que sont apparues des photos de jihadistes détruisant à coups de marteau des statues du 2e et 1er millénaires appartenant au patrimoine assyrien, disséminé surtout en Irak et en Syrie où une guerre dévastatrice fait rage depuis 2011. « À coups de bulldozers, ces barbares ont brûlé des pages de l’histoire de la Mésopotamie, s’insurge M. Abdulkarim. En deux ou trois mois, ils ont réduit à néant ce qui aurait nécessité 50 ans de fouilles archéologiques. »
Des photos publiées sur le site Internet des Antiquités montrent des objets détruits ou subtilisés à Tell Ajaja : bas-reliefs frappés de l’alphabet cunéiforme ou de représentations de lions et d’animaux ailés, ou encore des « lamassu », créatures à tête humaine avec un corps de taureau ou de lion et des ailes d’aigle censées protéger contre l’ennemi.
L’Assyrie, avec sa capitale Ninive (dans l’Irak actuel), était un puissant empire du nord de la Mésopotamie. L’art assyrien est particulièrement célèbre pour ses bas-reliefs montrant notamment des scènes de guerre. « Tell Ajaja ou l’ancienne Shadicanni était l’une des principales cités assyriennes » sur le territoire syrien actuel, explique Cheikhmous Ali, de l’Association pour la protection de l’archéologie syrienne (Apsa). « L’EI a transformé la colline en zone militaire, raconte un habitant se présentant sous le pseudonyme de Khaled. Personne n’avait le droit d’y pénétrer sans autorisation. »

Fraudes vers l’Europe
« Des hordes d’hommes armés entraient, accompagnés de trafiquants d’objets archéologiques », assure de son côté Abou Ibrahim, un autre habitant.
Tell Ajaja était également connu sous le nom de Tell Araban à l’époque islamique. Mais malheureusement, « les strates supérieures remontant à cette ère ont également été rasées », regrette le directeur des Antiquités de Hassaké. De nombreux vestiges ont fait l’objet de contrebande à travers la Turquie voisine vers l’Europe, selon M. Abdulkarim, qui dit avoir alerté Interpol. En Syrie, plus de 900 monuments ou sites archéologiques ont été touchés, abîmés ou détruits par le régime, les rebelles et les jihadistes, selon Apsa. L’EI s’en est pris à la cité antique de Palmyre, pulvérisant ses deux plus beaux temples. Il a également détruit et pillé sur les sites de Mari, Doura Europos, Apamée et autres.

0 0 votes
Évaluation de l'article

S’abonner
Notification pour

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x