Rassemblement de masse à Istanbul contre la répression après la tentative de coup d’état
juillet 11, 2017
https://www.reuters.com/article/us-turkey-security-march-idUSKBN19U0O2?il=0
Le principal leader de l’opposition turque a déclaré Dimanche 9 Juillet 2017 devant un énorme rassemblement de protestation que le pays vivait sous la dictature et il s’est engagé à défier la répression lancée par les autorités après la tentative de coup d’état militaire de l’année dernière.
S’adressant à des centaines de milliers de personnes brandissant des drapeaux turcs et des drapeaux demandant la justice, Kemal Kilicdaroglu a déclaré que sa marche de vingt cinq jours d’Ankara à Istanbul, qui se terminait par le rassemblement du Dimanche 9 Juillet 2017 à Istanbul, était la première étape d’une longue campagne.
« Nous allons briser le mur de la peur », a-t-il déclaré à la foule qui s’est réunie pour l’accueillir à la fin de sa marche de quatre cent vingt cinq kilomètres depuis la capitale turque.
La marche de protestation de Kemal Kilicdaroglu n’a reçu qu’un soutien modeste à ses débuts mais, à mesure que plus en plus de personnes se joignaient à elle, elle est devenue la plus grande protestation contre la répression lancée par le président du parti de la justice et du développement (AKP) Recep Tayyip Erdogan après la tentative de coup d’état de l’année dernière.
« Le dernier jour de notre marche de la justice est un nouveau départ et une nouvelle étape », a déclaré Kemal Kilicdaroglu, âgé de soixante huit ans. La foule demandait les droits, la loi et la justice.
Kemal Kilicdaroglu a appelé le gouvernement à lever l’état d’urgence proclamé après la tentative de coup d’état du mois de juillet 2016, à libérer les journalistes emprisonnés et à rétablir l’indépendance des tribunaux turcs.
Kemal Kilicdaroglu, le leader du parti républicain du peuple (CHP) laïc, a lancé sa manifestation au mois de juin 2017 après la condamnation d’un parlementaire du CHP à vingt cinq ans de prison pour des accusations d’espionnage.
Enis Berberoglu est le premier député du CHP à être emprisonné depuis le début de la répression.
Environ cinquante mille personnes ont été arrêtées et cent cinquante mille fonctionnaires, dont des enseignants, des juges et des soldats, ont été licenciés.
« Le pays dans lequel nous vivons est une dictature », a déclaré Kemal Kilicdaroglu.
Les organisations de défense des droits et les gouvernements disent que le gouvernement turc est devenu un gouvernement autoritaire depuis des années, un processus qui s’est accéléré depuis la tentative de coup d’état et le référendum du mois d’avril 2017 qui a accordé à Recep Tayyip Erdogan des pouvoirs plus forts.
Le gouvernement dit que la répression et les changements constitutionnels sont nécessaires pour relever les défis et les menaces pour la sécurité.
Recep Tayyip Erdogan a critiqué Kemal Kilicdaroglu lorsqu’il a lancé sa manifestation, disant que la justice devrait être recherchée au parlement et pas dans la rue. Il a comparé les manifestants à ceux qui ont procédé à la tentative de coup d’état et il a déclaré qu’ils pourraient faire face à des accusations.
Mais Kemal Kilicdaroglu a déclaré que l’opposition n’avait aucune alternative parce que les tribunaux de la Turquie ont été politisés, les pouvoirs du parlement ont été réduits et les médias ont été muselés.
« Il n’y a qu’un seul endroit pour notre demande de justice, ce sont les rues », a-t-il déclaré.
Les participants à la manifestation ont déclaré qu’ils étaient encouragés par le nombre de participants.
« C’est maintenant notre avenir qui est en jeu », a déclaré Beyhan, une fonctionnaire de cinquante ans qui a refusé de donner son nom complet, « en voyant cette foule, mes espoirs reviennent. Nous sommes ici pour la justice et pour la démocratie. Nous sommes ici parce que nous sommes contre la loi d’un seul homme », a-t-elle déclaré, « il n’y a pas de démocratie, il n’y a pas de liberté, même la pensée est un crime ».
Samet Burak Sari, vingt et un ans, étudiant à l’université de Marmara, a déclaré qu’il a passé quatre semaines en prison parce qu’il a décrit Recep Tayyip Erdogan comme un terroriste sur Twitter. Il a été libéré mais son procès se poursuit.
Il a déclaré que le rassemblement du Dimanche 9 Juillet 2017 à Istanbul était la troisième fois que l’opposition s’était réunie en grand nombre, d’abord lors des manifestations de 2013 dans le parc Gezi d’Istanbul, puis au mois d’avril 2017 après le référendum qui a approuvé les nouveaux pouvoirs de Recep Tayyip Erdogan.
« À travers cette marche à nouveau, des personnes avec des opinions différentes se sont réunies pour la troisième fois. Des choses comme celles-ci maintiennent l’opposition publique en vie », a-t-il déclaré.
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