Le voile se lève sur le film «L’innocence des musulmans» qui a déchaîné les violences anti-américaines
septembre 18, 2012
Sur le pas-de-porte de l’un des producteurs du film, le copte Nakoula Basseley Nakoula, à Cerritos, en Californie, le 15 septembre 2012.
REUTERS/Mario Anzuoni
Alors que le gouvernement nord-américain prend des dispositions pour renforcer la sécurité de ses représentations diplomatiques et invite les personnels non indispensables à quitter la Tunisie et le Soudan, on en sait un peu plus sur les auteurs du film islamophobe à l’origine des violentes manifestations anti-américaines de ces derniers jours.
Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes
Réalisé il y a un peu plus d’un an aux Etats-Unis, L’innocence des musulmans était passé, jusqu’à présent, totalement inaperçu. Il est vrai que le film n’a rien d’une superproduction hollywoodienne. Il tient plutôt du travail d’amateur à petit budget avec décors bas de gamme et doublages de dialogues grossiers.
L’un des producteurs du film s’appelle Nakoula Basseley Nakoula. Agé de 55 ans, ce copte réside à Cerritos près de Los Angeles. Il a été entendu par la police, assez brièvement ce samedi 15 septembre 2012 notamment parce qu’il a un casier judiciaire déjà chargé. Condamné pour fraude bancaire en 2009, Nakoula Basseley Nakoula est actuellement sous contrôle judiciaire. La police n’a rien révélé de son audition visiblement destinée à vérifier que les conditions du contrôle judiciaire n’avaient pas été violées.
Autre producteur du film, l’organisation Media For Christ regroupe des chrétiens évangéliques antimusulmans. Le pasteur Terry Jones fait partie de cette mouvance. C’est lui qui avait brûlé un exemplaire du Coran en Floride, provoquant déjà des manifestations de colère en Afghanistan.
Quant au réalisateur du film, il s’appellerait Alan Roberts. Agé de 65 ans, cet auteur de films pornographiques et d’action à petit budget aurait trompé les acteurs de L’innocence des Musulmans qui croyaient tourner dans une épopée historique avant de réaliser que les dialogues étaient doublés pour en faire de la propagande anti-islam.