Les armes chimiques, nouveau prétexte pour intervenir en Syrie
octobre 3, 2012
Les Russes mettent en garde contre le scénario irakien.
Moscou réitère sa position hostile à toute ingérence dans les affaires syriennes. Et pour cette fois-ci, la Russie hausse le ton pour avertir les tenants d’une intervention «humanitaire» contre toute tentation de «prétexte» pour en découdre militairement avec Damas. Les agitations occidentales quant à une probable utilisation par l’armée syrienne d’armes chimiques contre les populations civiles ont été décryptées par les Russes comme étant une mobilisation de l’opinion publique internationale en faveur de l’option militaire. Damas a accusé dès avant-hier les Occidentaux de vouloir rééditer le scénario.
Par M’hamed Khodja
C’est avec un ton catégorique que le vice-ministre russe des Affaires étrangères s’est adressé aux Occidentaux. Aucune manœuvre visant l’ingérence dans les affaires intérieures de la Syrie n’est acceptable. Dans une interview à l’agence Interfax, Guennadi Gatilov n’est pas allé de main morte.
«Lors de nos contacts avec nos partenaires de l’Otan et dans la région (…), nous les appelons à ne pas chercher de prétexte pour mettre en œuvre un scénario impliquant la force ou lancer des initiatives sur des couloirs humanitaires ou des zones tampons», a-t-il prévenu. Cet avertissement équivaut, à lui seul, à un veto brandi à la face des va-t-en guerre occidentaux et arabes.
Par le passé, les débats sur la Syrie au sein du Conseil de sécurité étaient précédés, comme par hasard, de massacres que l’opposition et les Occidentaux attribués aux forces armées syriennes.
Le but était de faire basculer l’opinion publique mondiale en faveur d’une intervention armée contre Bachar Al-Assad. Moscou et Pékin avaient à chaque fois déjouée ces plans sordides.
Face à l’échec de cette stratégie, les adversaires du président syrien s’appuient sur le prétexte de l’utilisation des armes chimiques contre la population.
Un scénario à l’irakienne que le chef de la diplomatie syrienne a dénoncé avant-hier dans un entretien avec la chaine libanaise Al-Mayadeen.
«Cette question (celle des armes chimiques, ndlr) est une invention de l’administration américaine», a indiqué Walid Al-Mouallem qui était interviewé au siège de l’ONU à New York en marge des réunions de l’Assemblée générale. «Ces armes chimiques en Syrie, si elles existent, et je dis bien si elles existent, comment est-il possible que nous les utilisions contre notre propre peuple? C’est du n’importe quoi», a-t-il affirmé.
De son côté, Téhéran a exclu toute probabilité d’utilisation par la Syrie de telles armes contre sa population. «Si un pays quel qu’il soit, y compris l’Iran, utilise des armes de destruction massive, c’est la fin de la validité, de la légitimité (..) de ce gouvernement», a affirmé Ali Akbar Salehi qui participait à un débat organisé par le Council on Foreign Relations, à New York.
Depuis le début des travaux de la cession annuelle de l’Assemblée générale des Nations unies, un débat a été lancé par le Qatar quant à l’envoi d’une force arabe en Syrie. Un interventionnisme version quatarie ! Plus prudent, le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen, assuré lundi que l’Otan n’avait pas l’intention d’intervenir dans ce pays.
M. K. lejeuneindependant.net