La situation de la Bande de Gaza est à traiter de toute urgence : ONU
novembre 23, 2012
Selon un rapport de l’ONU, la situation socio-économique dans la bande de Gaza est à traiter de toute urgence. La principale cause à laquelle s’attaquer: le blocus de l’armée israélienne.
Selon un rapport récent des Nations-Unies, même dans le cas où il y aurait une amélioration de l’environnement politique, la situation dans la bande de Gaza doit être traitée de toute urgence. La raison principale des déséquilibres socio-économiques est bien entendu le blocus dans la bande de Gaza imposé par l’armée israélienne.
Situation socio-économique dramatique dans la bande de Gaza
La situation socio-économique dans la bande de Gaza est désastreuse et elle risque de s’aggraver fortement d’ici 2020 si l’on ne fait rien.
D’ici 2020, la population passera de 1,6 millions à 2,1 millions d’habitants. Cette augmentation de la population aura beaucoup de conséquences négatives pour ce territoire qui ne parvient déjà pas à satisfaire certains besoins basiques de sa population.
Actuellement, la situation sanitaire est déplorable. 90% de l’eau de l’aquifère n’est pas potable. Pourtant, l’eau est indispensable pour l’hygiène et la santé des habitants mais également pour l’agriculture. L’UNEP1 recommande de mettre immédiatement fin aux prélèvements israéliens sinon cela va prendre des siècles pour que l’aquifère puisse se régénérer. Déjà maintenant, il faudra attendre une dizaine d’années.
Les habitants vivent également dans l’insécurité alimentaire. La raison principale est le manque de moyen financier plutôt que le manque de nourriture. En effet, l’alimentation occupe 50% du budget des ménages. Ainsi, 80% de ceux-ci reçoivent une assistance et 39% vivent en dessous du seuil de pauvreté.
En matière de services sociaux, la plupart des services de soins de santé ne sont pas capables de fournir des services sûrs et adéquats et ont donc besoin d’être rénovés et modernisés. En 2010, il n’y avait que 1,3 lits d’hôpitaux pour 1000 habitants. A nouveau, les fréquentes coupures de courant et l’impureté de l’eau ne font qu’aggraver la situation. En 2020, la demande d’électricité aura doublé et il est donc important de tout mettre en œuvre pour pouvoir répondre à cette augmentation. A cause de ces problèmes d’infrastructure, beaucoup de patients sont forcés de trouver des traitements médicaux en dehors de Gaza.
Si aucune action n’est entreprise, la vie quotidienne des habitants de la bande de Gaza sera bien pire que celle d’aujourd’hui. Il n’ y aura pas d’accès à l’eau potable et les services de soins de santé deviendront de plus en plus rares. La qualité de l’enseignement risque également de fortement se détériorer.
Le blocus, la cause de tous les maux
Les restrictions israéliennes dans la bande de Gaza portent réellement préjudice à la viabilité du territoire.
A cause du blocus de Gaza, la situation économique de la région s’est largement dégradée. En effet, depuis 2005, la région a complètement été isolée. On comprend donc pourquoi, à plus long terme, cette économie n’est pas viable. Le Ministre palestinien de l’Économie Nationale estime que ce blocus a engendré en 2010 un coût (du fait d’une croissance non-réalisée) d’ 1,9 milliards de dollars. L’économie tourne donc au ralenti et les restrictions ont quasi réduit à néant les exportations de la région. D’ailleurs celles vers la Cisjordanie et Israël (marchés traditionnels pour les produits de la bande de Gaza) ont été bannies à l’exception de certains produits comme les barres aux dates. Le taux de chômage est par conséquent très élevé touchant principalement les femmes (47%) et les jeunes entre 20 et 24 ans (58%). L’économie de la bande de Gaza est de ce fait largement dépendante de l’aide extérieure et de l’économie souterraine ( des produits entrent illégalement dans la bande de Gaza, principalement en provenance d’Égypte).
Ces restrictions sont tout à fait aberrantes. Un document vient de révéler que les militaires israéliens, durant le blocus imposé au territoire palestinien de 2007 à 2010, avaient calculé le nombre de calories dont les habitants de Gaza avaient besoin de consommer pour ne pas souffrir de malnutrition. En effet, le porte-parole de l’armée israélienne, le Commandant Guy Inbar a annoncé mercredi 17 octobre 2012 qu’une formule mathématique avait été réalisée afin d’identifier les besoins en nourriture et d’éviter une crise humanitaire à Gaza. Cependant, il ajoute qu’Israel n’a jamais utilisé ce calcul lors de ses restrictions sur le flux de nourriture. Dans son calcul, Israël avait suivi les indicateurs de l’OMS qui recommande la consommation moyenne journalière de 2279 calories par personne. Le but officiel était cependant de livrer une guerre économique qui allait paralyser l’économie de Gaza. Comme on le voit dans nos exemples plus haut, cette guerre a bel et bien porté ses fruits en dégradant complètement la vie quotidienne des habitants à Gaza.
Malgré l’allègement du blocus, les conditions de vie restent tout à fait désastreuses à Gaza et il est donc nécessaire d’entreprendre des actions pour rétablir la situation, comme le recommande vivement l’ONU. Les Palestiniens de Gaza ont le droit de mener une vie saine et décente et ce dans une totale paix et sécurité.
1United Nations Environment Programme