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Après deux années de calme relatif, la situation en Syrie s’aggrave à nouveau.


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En Syrie, une nouvelle invasion turque est imminente

lecridespeuples

Nov 27

Par Moon of Alabama

Source : moonofalabama.org

Traduction : lecridespeuples.fr

Cette situation fait suite à l’attentat terroriste perpétré à Istanbul il y a deux semaines par une femme qui s’y serait rendue depuis la ville de Kobané, contrôlée par les Kurdes, dans le nord-est de la Syrie. La Turquie a accusé les États-Unis, qui occupent le nord-est de la Syrie, de complicité dans cette attaque.

Une semaine après l’incident d’Istanbul, la Turquie a commencé à bombarder les positions kurdes dans l’est de la Syrie. Elle a maintenant menacé de l’envahir (à nouveau).

https://www.moonofalabama.org/15i/erdonato2.jpg

Je n’ai rien écrit sur le conflit en Syrie depuis un certain temps et les nouveaux lecteurs sont nombreux. Voici donc une liste de noms et d’abréviations pertinents pour l’histoire :

PKK – Parti des travailleurs du Kurdistan – lutte, souvent par des méthodes terroristes, pour la formation d’un grand Kurdistan à partir des régions kurdes d’Iran, d’Irak, de Syrie et de Turquie.
YPG – Unités de défense du peuple – partie kurde-syrienne du PKK, aujourd’hui officieusement alliée aux forces d’occupation américaines dans l’est de la Syrie.
YPJ – Unités féminines des YPG.
SDF – Forces Démocratiques Syriennes – « anciennes » YPG, aujourd’hui ouvertement alliées aux forces d’occupation américaines dans l’est de la Syrie.
Mazlum – « ancien » chef des YPG, actuel chef des SDF en Syrie, qui collabore avec les États-Unis.
Rojava – région autonome du nord-est de la Syrie sous le contrôle des SDF et des États-Unis.
Barzani – chef du gouvernement de la province gouvernée par les Kurdes dans le nord de l’Irak – hostile au PKK/YPG, ami des États-Unis.
SAA – Armée arabe syrienne – armée régulière de la Syrie.
HTS – Hayat Tahrir al-Sham – dérivé d’Al-Qaïda, proxy turc qui dirige certaines parties du nord-ouest de la Syrie.

Voir Reddition turque à Idlib : l’accord de cessez-le-feu conforte Damas et sauve la face d’Erdogan & Moscou dénonce la duplicité d’Erdogan : « À Idlib, les forces turques ‘fusionnent’ avec les terroristes »

Voici, reprises au commentateur turc Agitpapa et légèrement éditées, les dernières nouvelles de la région.

C’est l’anniversaire du PKK demain [27 novembre] et il y a des rumeurs selon lesquelles la Turquie veut donner le coup d’envoi de sa guerre terrestre contre les Kurdes du Rojava à cette date.

Trois jours de frappes aériennes turques prétendument autorisées par la Russie et les États-Unis (bien que les Turcs affirment qu’elles ont toutes été effectuées depuis l’espace aérien turc) ont dévasté l’infrastructure civile et militaire du Rojava. La production d’électricité a été interrompue, laissant 65 000 personnes dans le noir. Des puits de pétrole, l’usine d’embouteillage de GNL et des silos à grains ont été détruits et les principales bases des SDF à Hasaka ont été bombardées, y compris le QG de Mazlum.

Les États-Unis n’ont émis qu’une faible protestation contre le bombardement de leur principale base d’occupation par un membre de l’OTAN. Des frappes aériennes ont également touché des positions des SAA et des Russes à Tal Tamer, tuant des soldats des SAA. Des sources des SDF affirment que les Russes ont évacué les lieux peu avant la frappe aérienne.

Rien qu’en août, les forces américaines ont volé plus de 600 navires-citernes de pétrole syrien.

La #Syrie a produit 14,5 millions de barils de pétrole au 1er semestre de cette année, dont plus de 80 % ont été pillés par les États-Unis et les forces armées qu’ils soutiennent. https://t.co/9wRd5am51N

— Le Cri des Peuples (@lecridespeuples) August 29, 2022

Les Turcs ont bombardé plus de 40 cibles dans les zones contrôlées par les États-Unis et la Russie, dans le nord de la Syrie ainsi qu’à Jazeera, traçant une large carte du chantage et de la trahison à multiples facettes qui semble culminer maintenant avec le nettoyage total de la population kurde :

Le chantage ukrainien des Turcs à l’encontre de la Russie, pour obtenir l’assentiment de la Russie en échange de leur soutien économique/politique à la Russie contre l’Occident, la trahison du SDF, qui s’allie à l’hégémon impérialiste mondial contre le peuple syrien et la Russie, et la trahison des États-Unis, qui poignardent une fois de plus leur armée kurde coloniale dans le dos.

L’ancien porte-parole du SDF, Mustafa Bali, pro-PKK, a clairement expliqué comment il voit la trahison de son peuple. Il est membre du PKK et sait que l’OTAN n’a jamais signifié autre chose que la mort pour son peuple.

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Oui, les Yankees ont brièvement aidé les Kurdes à vaincre Daech, qu’ils ont eux-mêmes créé, mais il s’est avéré que ce n’était que pour transformer les YPG/YPJ en leur armée coloniale.

Pour les Kurdes syriens, le grand ennemi est toujours Assad et son allié la Russie, mais le PKK est mieux informé.

Alors que le PKK résiste à l’invasion turque dans la région du fleuve irakien Zap, Barzani le poignarde dans le dos tandis que l’OTAN et l’UE ne tarissent pas d’éloges sur Barzani et tentent de faire pression sur le SDF pour qu’il se soumette à lui. Même Mazlum n’a pas pu trahir le PKK à ce point mais reste au service des Yankees.

Aujourd’hui, les Russes ont donné une dernière chance aux YPG :

Lors de la réunion qui s’est tenue à Qamishli, la Russie a demandé aux YPG de retirer toute leur présence militaire de la frontière turque à la route M4 (et de laisser toute la région au gouvernement). Sinon, la Russie a averti le #YPG que l’opération militaire de la Turquie était inévitable. Les YPG ont refusé.

Si les Occidentaux n’arrêtent pas la Turquie, c’est la fin de l’autonomie kurde dans le nord-est de la Syrie. Mais l’Europe et les Etats-Unis peuvent-ils s’opposer à la Turquie dans le contexte de la crise ukrainienne ?

Voir Hasan Nasrallah sur la Syrie : Washington a protégé Daech jusqu’au bout, les Kurdes et la Turquie sont les grands perdants

A mon avis, les « occidentaux » ont encore besoin de l’aspirant sultan Erdogan et ne peuvent pas risquer une nouvelle dérive de la Turquie vers la Russie. Si Erdogan veut envahir le nord-est de la Syrie, il peut maintenant le faire. Les dirigeants kurdes, dans leur obstination sans fin, sacrifieront à nouveau leur peuple.

Voir notre dossier sur la situation en Syrie.

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