Après neuf mois de combat, les djihadistes tiennent une partie d’Alep
avril 19, 2013
par Simone Lafleuriel Zakri
Après neuf mois de combats, la rébellion tient de grands quartiers d’Alep, dans le Nord syrien. Deux courants se partagent la gestion de cette zone « libre » : les jihadistes tiennent le haut du pavé, suivis par les combattants soutenus par la « Coalition de l’opposition » et les trois plus importantes forces rebelles y sont le Front al-Nosra et Ahrar el-Cham, deux mouvements jihadistes , ainsi que Liwa’ el-Tawhid, un patchwork de brigades de déserteurs de l’armée et de civils ayant pris les armes.
Liwa’ el-Tawhid, qui revendique 8 000 combattants, est présent sur tous les fronts de la ville, tandis qu’al-Nosra et Ahrar el-Cham combattent autour des bases militaires pour y prendre des munitions. Aucune des deux dernières formations ne se réclame de l’Armée syrienne libre (ASL) chapeautée par des officiers dissidents basés en Turquie. Le chef de Liwa’ el-Tawhid, Hadji Marea, siège au sein du Conseil militaire suprême de Sélim Idriss qui dépend de la « Coalition de l’opposition », largement dominée par les Frères musulmans. Il assure ne recevoir ni financement ni armement d’aucune organisation. Cependant, la « Coalition » affirme mettre des fonds à disposition de la « rébellion » armée. Selon Hadji Marea, seuls « cinq à six étrangers » combattent au sein de Liwa’ el-Tawhid.
Al-Nosra et Ahrar el-Cham, qui se refusent à donner le nombre de leurs hommes, comptent en revanche de nombreux étrangers . Al-Nosra s’est démarqué de l’annonce de parrainage faite par la branche irakienne d’el-Qaida mais son chef, Abou Mohammad el-Joulani, a dit « prêter allégeance à cheikh Ayman el-Zawahiri », le numéro un du réseau extrémiste. Le Front al Nosra, placé par Washington sur sa liste des organisations terroristes, a revendiqué des dizaines d’attentats à travers la Syrie dont de nombreux attentats- suicide. Les chefs connus d’Ahrar el-Cham sont en revanche tous syriens. Ce groupe appartient au Front islamique syrien, une coalition salafiste regroupant depuis 2012, onze organisations qui sont favorables à un État islamique. Ils n’auraient aucune affiliation internationale.
Depuis quelques semaines déjà, l’armée arabe syrienne est en mode « contre-offensive » et obtient énormément de succès en éliminant des centaines de terroristes.Cette « contre-offensive » a été étudiée en profondeur avec les responsables et est désormais mise en branle. Aujourd’hui même, on annonce qu’un renfort considérable est en chemin pour Alep. Si l’armée réussit à reprendre le contrôle total d’Alep, probablement que tout sera pratiquement terminé sur le terrain. Cependant, les Occidentaux ne baisseront jamais les bras et ne s’avoueront jamais vaincus. Ils ont déjà un autre « prétexte » pré-fabriqué afin de pouvoir entrer militairement en action en Syrie et ce prétexte est celui de l’utilisation d’armes chimiques. L’Angleterre vient d’adresser une lettre à Ban Ki-Moon spécifiant qu’elle a des preuves que des armes chimiques ont été utilisées par l’armée syrienne à Homs, Alep ainsi qu’à Damas. Quelles preuves ? Nous n’en saurons rien mais cette lettre fera boule de neige c’est sûr puisque Ban Ki-Moon est un des complices. Espérons que la Russie et la Chine veilleront au grain et empêcheront la destruction d’une autre nation.