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Commémoration du premier anniversaire de la Révolution d’octobre en Irak



Publié par Gilles Munier sur 2 Octobre 2020, 08:41am

Catégories : #Irak, #Iran, #Kurdistan

Des milliers d’Irakiens défilent pour le 1er anniversaire de la Révolution d’octobre

Déclaration du Cheikh Jamal al-Dhari (communiqué de presse de « Iraqi National Project » – 1/10/20)

Ce 1er octobre marque le début des manifestations populaires en Irak, place Tahrir à BAGDAD et dans les villes du Sud du pays, survenues l’année dernière par une génération qui réclame des réformes structurelles dans la société civile irakienne.

Cette commémoration, cette célébration d’anniversaire ne peut être considérée comme un évènement festif, car des centaines de vies ont été prises et les blessés se comptent par milliers. En cette année 2019, ce n’étaient pas les premières manifestations, mais elles se sont différenciées par leur spontanéité, leur ampleur, leur caractère apolitique sans distinction d’appartenance ethnique et confessionnelle, alors même que la majorité des manifestants était chiite, mais d’abord irakienne, face à un pouvoir qui symbolisait leur propre « camp », mais aussi le sectarisme, la corruption et l’inefficacité.

Même si elles ont pu en surprendre certains au début et en particulier le pouvoir en place et les chancelleries internationales, très vite, il est apparu que la société irakienne ne serait plus comme avant après ce qui s’est passé ce mois d’octobre 2019 ; il y aura bien « un avant et un après ».

Car pour reprendre l’esprit de l’appel du 18 juin du Général de Gaulle en France : « Quoi qu’il arrive, la flamme des revendications légitimes irakiennes ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas ». Certes, cette flamme a perdu de son incandescence avec les évènements de début janvier 2020 et les intimidations et les violences des milices non contrôlées, mais les braises restent vivaces, le brasier peut repartir à tout moment et l’ampleur des manifestations pacifiques de ce 1er octobre 2020 marquant cette commémoration sont là pour nous le rappeler, que rien ne l’arrêtera, pas même les menaces et les violences des factions armées non contrôlées.

Le temps reste le seul capital de cette jeunesse qui manifeste, de cette génération à qui on a tout pris, à qui on n’a donné que des décennies de conflits et de désespoirs ; le temps au lieu d’atténuer leurs espoirs, fortifiera leurs convictions et leurs actions. Ils le disent eux-mêmes, ils n’ont plus rien à perdre. Leur victoire n’est donc qu’une question de temps. Il faut que le système politique en place et ses

paravents dominés par les milices en soient convaincus. Rien ne les arrêtera plus. Car il faut considérer que la célèbre citation arabe, « Les chiens aboient, la caravane passe », s’applique aux manifestants et non au système politique en place. Ce sont les manifestants qui sont dans l’action, ils ne reculeront pas et resteront impassibles, comme les chameaux et les nomades d’autrefois passant près des campements nomades, même face aux plus féroces actions d’intimidation et de violence des milices qui perdurent aujourd’hui. Rien ne les fera détourner de leur chemin, de leur but, de leurs aspirations à un avenir meilleur, à une unité et une reconstruction de leur pays, car ils savent qu’ils sont dans leur bon droit et que la persévérance les mènera un jour à la récompense.

La « Révolution d’octobre » débutée le 1er octobre 2019, l’obtention de la démission du Gouvernement d’Adel Abdel-Mehdi, et les commémorations de ce premier anniversaire ne sont que les premières marches d’un long escalier que les manifestants sont convaincus de gravir pas à pas, étape après étape. Certes ce chemin, cette ascension sera longue, mais comme le disait l’écrivain Huysmans, « c’est par les marches de la souffrance qu’on fait l’ascension des joies ».

Aussi, cette commémoration, cette célébration d’anniversaire doit être considérée comme un nouvel espoir et une certitude d’y parvenir.

*Le cheikh Jamal al-Dhari est Président du Projet national irakien.

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