Controverse après des déclarations d’Abbas sur les réfugiés palestiniens
novembre 4, 2012
samedi 3 novembre 2012, par La Rédaction
Accès à la vidéo : www.Assawra.Info/abbas1.htm
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Le président israélien Shimon Peres a qualifié samedi de « courageuses » des déclarations du président palestinien Mahmoud Abbas semblant remettre en cause le droit au retour des réfugiés palestiniens de 1948, des propos ensuite récusés par l’entourage de M. Abbas.
Le porte-parole du président Abbas s’est efforcé samedi soir de couper court à une controverse potentiellement dommageable pour le dirigeant de l’Autorité palestinienne en assurant que M. Abbas n’avait pas renoncé au droit de retour, une des principales revendications du mouvement national palestinien.
« Le président Mahmoud Abbas et la direction palestinienne n’accepteront jamais un Etat (palestinien) avec des frontières provisoires », a assuré le porte-parole Nabil Abou Roudeina dans une interview à la télévision palestinienne Ma’an.
« Celui qui accepte un Etat provisoire abandonne le droit au retour, sape les principes nationaux et prépare une catastrophe pour les futures générations palestiniennes », a affirmé M. Roudeina, réitérant la position de la direction palestinienne.
Dans une interview diffusée vendredi soir à la télévision israélienne, M. Abbas a déclaré qu’il n’avait pas l’intention de revivre dans la maison de son enfance à Safed, aujourd’hui en territoire israélien.
« Je veux voir Safed. C’est mon droit de voir (Safed), mais pas de vivre là-bas », a-t-il dit en anglais.
« Une interview à la télévision n’est pas une table de négociation et le but de l’entretien était de toucher l’opinion israélienne », a plaidé son porte-parole.
Les propos du président Abbas ont été condamnés par le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, une des terres d’accueil des Palestiniens réfugiés après la création d’Israël en 1948, où ils ont déclenché des manifestations de protestation.
« Les mots courageux d’Abou Mazen (surnom de M. Abbas, ndlr) prouvent qu’Israël a un vrai partenaire pour la paix », a estimé M. Pérès dans un communiqué. « Ce sont des mots importants. Nous devons, tous, les traiter avec le plus grand respect », a-t-il ajouté.
Dans l’interview, M. Abbas, un réfugié né en 1935 à Safed, alors en Palestine sous mandat britannique, a réaffirmé sa revendication d’un Etat de Palestine dans les frontières de 1967, c’est-à-dire la Cisjordanie et la bande de Gaza avec Jérusalem-Est comme capitale.
Les positions de M. Abbas « sont parfaitement en ligne avec celles d’Israël et de la grande majorité de la population, qui soutient la solution de deux Etats pour deux peuples », a estimé M. Pérès.
En revanche, dans le camp de réfugiés de Jabaliya, le plus grand de la bande de Gaza, 3.000 personnes ont scandé « Dehors, dehors, Abou Mazen » et ont brûlé des portraits du président de l’Autorité palestinienne. Plusieurs milliers de Palestiniens ont aussi manifesté à Gaza et à Khan Younès (sud).
Le Premier ministre du Hamas à Gaza, Ismaël Haniyeh, a affirmé que M. Abbas n’avait « pas le droit de renoncer aux droits des réfugiés ». « Il ne parle pas en leur nom », a-t-il insisté.
Plus de 760.000 Palestiniens, aujourd’hui quelque 4,7 millions avec leurs descendants, ont été poussés à l’exode en mai 1948. Depuis, tous les gouvernements israéliens se sont opposés à leur retour —sauf parfois pour un nombre très limité de familles— considérant qu’un mouvement de masse menacerait l’existence d’Israël en tant qu’Etat juif, les 6 millions de juifs risquant de se retrouver un jour en minorité.
« Le droit au retour est parmi les questions qui restent à régler lors des négociations avec Israël, avec celles de la frontière et de l’eau », a répété Nabil Abou Roudeina.
(03 Novembre 2012 – Avec les agences de presse)