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Crimée: le triomphe de Poutine


Crimée: le triomphe de Poutine
par Israël Adam Shamir

http://www.plumenclume.net/articles.php?pg=art1551
22/03/2014

Personne ne s’attendait à ce que les choses bougent à une vitesse pareille. Les Russes prenaient leur temps; ils avaient l’air d’être au spectacle, tandis que les troupes d’assaut des Bruns s’emparaient de Kiev, et au spectacle tandis que Victoria Nuland et son pote Yatsenyuk, dite Yats, se tapaient dans le dos et se congratulaient pour leur victoire en deux temps trois mouvements. Au spectacle toujours, tandis que le président Yanukovich sauvait sa peau en se réfugiant en Russie. Ils ont regardé les bandes brunes se déplacer vers l’Est pour aller menacer les Russophones au Sud-Est. Ils ont écouté patiemment Mme Timochenko, fraîchement relâchée des geôles, promettre de désavouer les traités signés avec les Russes et de chasser la Flotte russe en Mer Noire de Sébastopol, leur port principal. Ils n’ont pas bronché quand le nouveau gouvernement a embauché des oligarques pour gouverner les provinces de l’Est. Ils ne réagissaient toujours pas quand les écoliers ukrainiens ont reçu l’ordre de chanter: « Les Russkoffs on les pendra, haut et court on les pendra », à quoi répondait le représentant du gouverneur oligarque qu’il promettait de pendre tout Russe mécontent à l’Est dès que la Crimée serait pacifiée. Tous ces funestes événements se déroulaient sous ses yeux, et Poutine gardait le silence.

C’est un animal à sang froid, ce Poutine. Tout le monde, y compris votre serviteur, se disait qu’il était bien négligent, alors que l’Ukraine s’effondrait. Il attendait son heure, il patientait. Les Russes ont fait quelques pas hésitants, au ralenti, presque furtivement. Les marines que la Russie avait basés en Crimée en vertu d’un accord international (tout comme les US ont des marines à Bahrein) sécurisaient les aéroports et les barrages routiers, apportaient des renforts aux volontaires de la milice, qui s’appellent Force d’autodéfense de la Crimée, mais restaient à couvert. Le parlement criméen assurait son autonomie et promettait un plébiscite un mois plus tard. Et puis tout s’est brusquement accéléré.

Le référendum a été avancé au dimanche 16 mars. Avant même, le parlement proclamait l’indépendance de la Crimée. Les résultats ont été spectaculaires: 96% de oui en faveur du rattachement à la Russie; avec un taux de participation exceptionnellement élevé, plus de 84%. Non seulement les Russes ethniques, mais les Ukrainiens de souche et les Tatars ont également voté pour la réunification avec la Russie. Un referendum symétrique en Russie donnait plus de 90% de voix en faveur de la réunification avec la Crimée, malgré les avertissements effrayants des libéraux: « cela va coûter trop cher, les sanctions vont ruiner l’économie ruse, les US vont bombarder Moscou », etc.

Même à ce moment, la majorité des experts et commentateurs décisifs s’attendaient à ce que la situation reste bloquée pendant un bon moment. Les uns pensaient que Poutine pourrait reconnaître l’indépendance de la Crimée, tout en calant sur un statut définitif, comme il l’avait fait pour l’Ossétie et l’Abkhasie après la guerre d’août 2008 avec Tbilissi. D’autres, tout particulièrement les libéraux russes, étaient convaincus que Poutine lâcherait la Crimée pour sauver les investissements russes en Ukraine.
Mais Poutine a corroboré le proverbe russe: les Russes sont lents à seller leurs montures, mais une fois dessus, ils sont rapides comme la foudre. Il a reconnu l’indépendance de la Crimée le lundi, l’encre des procès verbaux électoraux n’avait pas fini de sécher. Le lendemain, mardi, il réunissait tous les parlementaires et vieux renards de la politique dans le plus grand salon du Kremlin, la somptueuse et élégante galerie Saint-Georges, rutilante de sa gloire impériale de jadis, tout juste restaurée, et il déclarait que la Russie acceptait la demande de réunification de la Crimée. Aussitôt après son discours, le traité entre Russie et Crimée était signé, et la presqu’île était rendue à la Russie comme avant 1954, l’année où Kroutchev, secrétaire du Parti Communiste, l’avait transférée à la République soviétique d’Ukraine.

C’était l’allégresse, parmi les politiques, et dans chaque foyer où l’on suivait les choses en direct à la télé. Le salon Saint-Georges croulait sous les applaudissements, à peu près aussi intensément que lorsque le Congrès US avait applaudi Netanyahu. Les Russes étaient immensément fiers: ils se souviennent encore de leur humiliante défaite de 1991, quand leur pays s’était vu rabaissé. Regagner la Crimée, c’était une revanche extraordinaire. Il y a eu des festivités dans toute la Russie et particulièrement en Crimée. On exultait.

Les historiens ont comparé ces événements avec la restauration de la souveraineté russe sur la Crimée en 1870, presque vingt ans après que la Guerre de Crimée s’était achevée par la défaite de la Russie, et que la France et la Grande Bretagne victorieuses eurent imposé des limites sévères aux Russes en Crimée. La Flotte en Mer Noire va pouvoir se déployer librement à nouveau, ce qui permettra de défendre la Syrie lors du prochain round. Les Ukrainiens ont laissé se dégrader les installations navales et ont fait de la base de sous-marins de Balaclava un abattoir, mais le potentiel est toujours là.

Outre le plaisir de récupérer ce bout de territoire, il y avait le plaisir d’avoir roulé l’adversaire. Les néo-cons avaient bricolé le coup d’État en Ukraine, et ont poussé le malheureux pays à la catastrophe, mais le premier fruit tangible de cette initiative, c’est la Russie qui l’a récolté.

Une nouvelle histoire juive fait le tour du pays depuis la semaine dernière:

Le président israélien Shimon Peres demande au président russe:
– Dis donc, Vlady, tu as des ancêtres juifs?
– Poutine: Qu’est-ce qui te fait penser une chose pareille, mon Shimon?
– Peres: Tu es arrivé à faire raquer cinq milliards de dollars* aux Américains pour qu’ils livrent la Crimée à la Russie. Même pour un juif, c’est gonflé!

(*allusion à l’aveu de Victoria « Fuck UE » Nuland, selon laquelle c’est la somme investie par les US pour « démocratiser » l’Ukraine, autrement dit la déstabiliser.

Le président Poutine a arraché la victoire des crocs de la défaite, et l’hégémonie Us en a pris un coup.

Les Russes ont adoré voir leur représentant à l’Onu Vitaly Churkin riposter à une agression de la part de la représentante US Samantha Power. Cette Irlandaise de naissance était à deux doigts de lui tomber dessus à bras raccourcis, lui vieux diplomate à cheveux gris, et lui criait: « la Russie a été battue (on suppose qu’elle se référait à 1991) et elle est censée en subir les conséquences!… La Russie menace les US avec son armement nucléaire! »; Churkin la priait alors de ne pas le toucher et de cesser de lui postillonner au visage. Ce n’était pas leur première rencontre hostile: un mois plus tôt, Samantha accueillait un duo de Pussy Riot, et Churkin s’est moquée d’elle, lui suggérant de se joindre à elles pour leur prochaine tournée en concert.

Le rôle des néo-cons dans le coup d’Etat de Kiev a été mis en lumière par deux déballages indépendants. Le merveilleux Max Blumenthal et Rania Khalek ont montré que la campagne anti-russe de ces derniers mois (manifestations de gays, affaire Wahl, etc) avait été organisée par le PNAC néo-con et sioniste (maintenant rebaptisé FPI) que dirige Robert Kagan, le mari de Victoria « fuck UE » Nuland. Il semblerait que les néo-cons soient bien décidés à couler la Russie par tous les moyens, alors que les Européens seraient beaucoup plus souples; n’oublions pas que les troupes US restent stationnées en Europe, et que le Vieux continent n’est pas tellement libre d’agir comme il le voudrait.

Le second dévoilement, on le tient dans une interview donnée par Alexander Yakimenko, chef des Services secrets ukrainiens (SBU) qui s’était sauvé en Russie tout comme son président. Yakimenko a accusé Andrey Parubiy, l’actuel tsar de la sécurité, d’avoir passé un accord avec les Américains. Sur instructions US, il a livré les armes et fourni les snipers qui ont tué environ 70 personnes en quelques heures. Ils avaient tiré sur la police anti-émeutes et sur les manifestants, sans distinction.

Le complot ourdi par les néo-cons américains visait à empêcher les Européens de s’entendre avec le président Yanoukovich, voilà ce qu’a déclaré le chef du SBU. Ils étaient d’accord sur presque tout, mais c’est Victoria Nuland qui voulait saboter l’accord d’association, ce qu’elle a fait, avec l’aide de quelques snipers.
Et les snipers ont resservi à nouveau en Crimée: un sniper a abattu un soldat ukrainien, et quand les forces d’auo-défense criméennes ont commencé à le prendre en chasse, il a tiré sur eux, en a tué un et blessé un autre. Même schéma; les snipers sont utilisés pour provoquer des ripostes et déclencher une fusillade généralisée.

Novorossia

La Crimée, c’était une promenade de santé, mais les Russes ne sont pas au bout de leurs peines. La confrontation s’est déplacée dans les provinces de l’Est et du Sud-Est de l’Ukraine continentale, qui s’appelait Nouvelle-Russie jusqu’à la Révolution communiste de 1917. Soljenitsine dans ses vieux jours avait prédit que la désintégration de l’Ukraine viendrait de la charge excessive constituée par les provinces industrielles qui n’avaient jamais appartenu à l’Ukraine avant Lénine, en d’autres termes, la Nouvelle-Russie russophone. Cette prédiction est en passe de réaliser.

Qui se bat contre qui, par là-bas? C’est une grave erreur que de considérer qu’il s’agit d’un conflit tribal, entre Russes et Ukrainiens. Ce bon vieux Pat Buchanan est tombé le panneau quand il a dit « Poutine est un ethno-nationaliste qui croit au sang et à la terre, au trône et à l’autel, qui se voit en Protecteur de toutes les Russies et voient les Russes à l’étranger comme les Israéliens voient les juifs du monde entier, comme des gens dont la sécurité dépend d’Israël. » Rien n’est plus loin de la vérité: quoique peut-être il soit encore plus aberrant d’imaginer Poutine en restaurateur de l’empire russe.

Poutine n’est pas un bâtisseur d’empire du tout (ce que regrettent tant les communistes que les nationalistes). Pour son hold-up sur la Crimée, ce sont les habitants de la Crimée, décidés à tout, qui lui ont forcé la main, avec l’agression sans fard du régime de Kiev. Je le tiens de quelqu’un de sérieux; Poutine espérait qu’il n’aurait pas à prendre de décision. Mais une fois qu’il se décide, il y va.
L’idée d’un « ethno-nationaliste » selon Buchanan nous égare encore plus. Les ethno-nationalistes en Russie sont les ennemis de Poutine; ils soutiennent les ethno-nationalistes ukrainiens, et marchent main dans la main avec les libéraux juifs dans les manifestations à Moscou. L’ethno-nationalisme est aussi étranger aux Russes qu’aux Anglais. On peut s’attendre à rencontrer des nationalistes gallois ou écossais, mais un Anglais nationaliste c’est une rareté. D’ailleurs la Ligue de Défense Anglaise avait été créée par un juif sioniste. De même, on trouve facilement des nationalistes ukrainiens, ou biélorusses, ou cosaques, mais pratiquement jamais russes.
Poutine promeut un monde russe non nationaliste. Mais qu’est-ce donc que le monde russe?

Le monde russe

Les Russes embrassent dans leur propre vaste univers plusieurs unités ethniques d’origine variée, depuis les Mongols et les Caréliens, jusqu’aux Juifs et aux Tatars. Jusqu’en 1991, ils peuplaient un territoire encore plus étendu, appelé alors l’Union soviétique, et auparavant l’empire russe, où le russe était la lingua franca et la langue d’usage courant pour la majorité des citoyens. Les Russes ont pu constituer leur énorme empire parce qu’ils ne discriminaient pas et ne tiraient pas la couverture à eux. Le tribalisme leur est étonnamment étranger, quelque chose d’inouï dans d’autres pays plus petits d’Europe, mais c’est comparable à ce qui se passe dans d’autres nations impériales d’Orient, les Chinois de la dynastie Han et les Turcs avant l’ère des Jeunes Turcs et d’Ataturk. Les Russes n’assimilaient pas leurs voisins, mais les acculturaient partiellement, de sorte que la langue et la culture russes devenaient leur fenêtre sur le monde. Les Russes protégeaient et défendaient les cultures locales, même à leurs dépens, parce qu’ils aiment cette diversité.
Avant 1991, les Russes défendaient une vision du monde universaliste et humaniste; le nationalisme était pratiquement banni, et avant tout l’ethno-nationalisme. Personne n’était persécuté ou discriminé à cause de son origine ethnique (d’accord, les juifs se plaignaient, mais ils se plaignent toujours). Il y avait une certaine discrimination positive dans les républiques soviétiques, par exemple un Tadjik avait la priorité pour étudier la médecine dans la république du Tadjikistan, avant un Russe ou un Juif; et il avait plus de chance de promotion dans le parti et la politique en général. Mais l’écart restait faible.

Après 1991, cette vision du monde universaliste s’est trouvée combattue par un ethno-nationalisme de clocher dans chacune des républiques soviétiques, à l’exception de la Russie et du Bélarus. La Russie n’était plus soviétique, mais elle gardait son universalisme. Dans les républiques, les gens de culture russe étaient sévèrement discriminés, souvent chassés de leurs emplois, et même parfois pourchassés ou abattus. Des millions de Russes, des autochtones dans ces républiques, devinrent des réfugiés; avec eux, des millions de non-russes qui préféraient la culture universaliste à leur « propre » nationalisme chauvin partaient s’installer en Russie. Voilà pourquoi la Russie moderne a des millions d’Azéris, d’Arméniens, de Géorgiens, de Tadjiks, de Latviens et d’autres groupes ethniques plus petits de toutes les républiques. Malgré la discrimination, des millions de Russes et de gens de culture russe sont restés dans ces républiques où leurs ancêtres avaient vécu depuis des générations, et la langue russe est devenue un territoire commun pour toutes les forces non-nationalistes.
Si l’on veut faire la comparaison avec Israël, comme le fait Pat Buchanan, ce sont les républiques comme l’Ukraine, la Géorgie, l’Ouzbékistan, et l’Estonie qui suivent le modèle israélien de discriminations et de persécutions contre leurs « minorités ethniques », tandis que la Russie suit le modèle égalitaire de l’Europe occidentale.

France contre Occitanie

Si l’on veut comprendre le problème entre Ukraine et Russie, il faut faire la comparaison avec la France. Imaginez le pays divisé en France du Nord et France du Midi, le Nord gardant le nom de France, et le Midi choisissant de s’appeler « Occitanie », ses habitants devenant des Occitans, et sa langue l’occitan. Le gouvernement d’Occitanie forcerait les gens à parler provençal, à apprendre les poèmes de Frédéric Mistral par cœur, et on apprendrait aux enfants à détester les Français, qui avaient dévasté la merveilleuse Provence lors de la Croisade des Albigeois en 1220. En France on grincerait des dents, forcément. Imaginez maintenant qu’au bout de vingt ans, le pouvoir en Occitanie se trouve violemment confisqué par quelques fascistes romantiques et méridionaux souhaitant « éradiquer 800 ans de domination franque », et prétendant discriminer tous ceux qui préféreraient parler la langue de Victor Hugo et d’Albert Camus. La France se trouverait bien obligée d’intervenir pour défendre les francophones, ne serait-ce que pour contenir une inondation de réfugiés. Il est probable que les francophones de Marseille et de Toulon choisiraient de soutenir le pays d’Oïl contre leur « propre » gouvernement d’Oc, sans pour autant constituer des immigrés en provenance de Normandie.

Poutine défend tous les russophones, toutes les minorités ethniques, telles que les Gagaouzes ou Abkhazes, et pas seulement les Russes ethniques. Il défend le monde russe, tous ces russophones qui veulent et requièrent sa protection. Ce monde russe inclut, qu’on le veuille ou non, une majorité des habitants de l’Ukraine, les Russes ethniques, les juifs, de petits groupes ethniques et des Ukrainiens ethniques, en Nouvelle Russie comme à Kiev.
Oui, le monde russe était et reste attirant. Les juifs y étaient heureux d’oublier leur schtetl et leur patois yiddisch; leurs meilleurs poètes Pasternak et Brodsky écrivirent en russe et se considéraient eux-mêmes comme des Russes. Ce qui n’empêchait pas d’autres poètes mineurs de s’exprimer à titre personnel en yiddisch. Les Ukrainiens, de même, se servaient du russe pour la littérature, mais gardèrent longtemps leur patois dialectal à la maison, entre eux. Il y eut quelques Romantiques mineurs pour créer en patois, comme Taras Shevchenko et Lesya Ukrainka.
Soljenitsine lui-même écrivit jadis: « Même les Ukrainiens ethniques n’utilisent pas et ne savent pas l’ukrainien. Pour promouvoir l’usage de cette langue locale, le gouvernement ferme les écoles russes, interdit la télévision russe, et les bibliothécaires ne sont pas autorisés à parler russe avec leurs lecteurs. Cette position anti-russe de l’Ukraine, c’est exactement ce que veulent les USA pour affaiblir la Russie. »

Poutine dans son discours sur la Crimée a souligné qu’il voulait protéger le monde russe partout en Ukraine. En Nouvelle Russie le besoin est grand, parce qu’il y a des confrontations journalières entre les habitants et les gangs envoyés par le régime de Kiev. Alors que Poutine ne veut pas encore s’emparer de la Nouvelle Russie (ce que souhaitait Soljenitsine et ce qui est le sentiment général en Russie) il se pourrait qu’il s’y trouve forcé, comme il l’a été en Crimée. Il y a un moyen d’éviter cela: que l’Ukraine rejoigne le monde russe. Tout en gardant son indépendance, l’Ukraine doit garantir la pleine égalité à ses russophones. Ils devraient pouvoir rouvrir leurs écoles en russe, leurs journaux et télévisions en russe, avoir le droit de parler russe partout. La propagande anti-russe doit cesser, et les velléités de rejoindre l’OTAN aussi.

Il n’y a rien d’extraordinaire dans cette revendication: les Latinos aux USA ont le droit de parler espagnol. En Europe, l’égalité des langues et des cultures n’est pas négociable. Il n’y a que dans les républiques ex-soviétiques que ces droits sont bafoués, pas seulement en Ukraine, mais aussi dans les républiques baltes. Pendant vingt ans, la Russie se contentait d’objecter faiblement, lorsque les russophones (la majorité d’entre eux ne sont pas des Russes ethniques) se trouvaient discriminés dans les États baltes. Ceci devrait changer. La Lituanie et La Lettonie ont d’ores et déjà payé le prix pour leur position anti-russe, en perdant leur rôle su la route du commerce avec la Russie. L’Ukraine est beaucoup plus importante pour la Russie. A moins que le régime actuel soit capable de changer (ce qui est peu probable), ce régime illégitime sera renversé par les habitants, et la Russie se prévaudra du droit d’ingérence humanitaire contre les éléments criminels au pouvoir s’ils ne cèdent pas.

La majorité des Ukrainiens seraient probablement d’accord avec Poutine, quelle que soit la catégorie ethnique où ils se rangent. Car de fait, lors du référendum de Crimée, les Ukrainiens et les Tatars ont voté en masse avec les Russes. Ce qui est un signe positif: il n’y aura pas de conflit ethnique en Ukraine orientale, malgré les efforts US en ce sens. Le moment des choix se rapproche: certains experts estiment que vers la fin mai la crise ukrainienne sera derrière nous.

Traduction : Maria Poumier

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