Crise syrienne : l’émergence du facteur Iran !
mars 20, 2013
La crise syrienne est entrée dans sa troisième année alors qu’elle revêt, aujourd’hui,une plus grande importance en raison du soutien de la Maison Blanche à l’opposition syrienne et de la volonté de Londres et de Paris de lever l’embargo sur les armements .
Mettant à plat les événements qui se sont produits pendant ces deux dernières années en Syrie, quelques constats sont à dresser :
1- Fort de l’armée régulière , des forces sécuritaires, de la population dans toutes ses composantes et de certains protecteurs étrangers, le gouvernement Al Assad résiste toujours et ne donne aucun signe de faiblesse.
2- Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les Réfugiés, environ un million de Syriens auraient fui le pays pour rejoibndre les pays avoisinants comme la Turquie, le Liban, la Jordanie et l’ Egypte, alors que quatre millions auraient quitté leur ville pour s’installer dans d’autres régions de l’intérieur du pays.
3- La Syrie est en proie à une guerre qui ne vise pas à accéder à la démocratie ni à déclencher une révolution. Cette guerre a éclaté conformément au plan d’un nouvel Ordre régional régit par l’Otan et décidé par les néo-conservateurs américano-sionistes : Ordre qui sera défini par les résultats de la crise.
4- Si le chaos se poursuit au rythme actuel, la Syrie et les autres pays de la région se verront confrontés à deux problèmes majeurs qui mettront en danger la stabilité de la région : le risque de création du sectarisme et du démembrement. Compte tenu des liens rattachant les Kurdes syriens aux Kurdes turcs, une éventuelle partition de la Syrie constituerait une source de préoccupation pour Ankara.
5- La crise syrienne et les politiques des parties anti-Al Assad ont rassemblé les extrémistes et les groupes liés à Al-Qaïda dans une zone géographique, au bord de la Méditerranée, non loin des pays européens. Les politiques erronées des anti-AlAssad ont permis aux terroristes de recruter de nouvelles forces soutenues et armées par le front qataro-saoudo-occidental et de les réorganiser.
6- Le soutien direct de la France et de la Grande-Bretagne à l’opposition syrienne ne garantirait pas la chute du gouvernement Assad.
7- Deux événements importants sont apparus depuis le début de la crise.
A- Pour la première fois depuis des siècles, l’Iran a repris une position majeure au cœur du Moyen-Orient et à redéfinir ses capacités régionales. Lorsque les ministres des pays membres de la Ligue arabe protestent à Riyad contre les supposées ingérences de l’Iran dans les affaires intérieures de Bahreïn et du Yémen, ils protestent en fait contre ses capacités au Moyen-Orient et ils stimulent, sans le vouloir , les relations qu’entretient l’Iran avec les autres pays environnants . En effet, la crise syrienne a fait émerger un facteur Iran désormais inévitable et qui pèse de tout son poid sur les équations régionales.
B- la Russie a fait preuve de réelle résistance en empêchant l’Occident et ses alliés de mettre en place leurs scénarios contre la Syrie .
L’effondrement de l’Union soviétique et la fin de la guerre froide a fait entrer la Russie dans une nouvelle ère. A l’heure actuelle, c’est la première fois que la Russie soutient les intérêts qu’elle s’est définie non pas selon une idéologie, mais selon l’importance géopolitique.
8- L’opposition syrienne, forte du soutien de l’Occident et de ses alliés régionaux, n’est pas encore arrivée à accéder à un consensus sur les plans militaire et politique. Cette vacance pourrait émaner de la nature artificielle de cette lutte et génére des divergences dans les objectifs des combattants.
9- La crise syrienne s’étant compliquée , une victoire militaire des terroristes soutenus par l’OTAN semble improbable. Les changements qui attendent le Moyen-Orient pourraient être liés au résultat ultime de la crise syrienne.