Dans son message « Urbi et orbi », le pape François appelle à aider les réfugiés syriens à rentrer chez eux
décembre 26, 2018
LE HUFFPLAY
25/12/2018
Le pape François a prononcé son sixième Urbi et Orbi depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre, comme le veut la tradition.
Rédaction du HuffPost avec AFP
NOËL – Fraternité, paix et entraide pour le sixième « Urbi et orbi » du pape François. Dans son traditionnel message de Noël ce 25 décembre, le chef de l’Église catholique a évoqué les nombreux conflits internationaux, et notamment celui en Syrie qui s’éternise depuis 2011. Le souverain pontife a appelé la communauté internationale à « œuvrer résolument » pour que les réfugiés syriens « puissent retourner vivre en paix dans leur pays ».
« Que la communauté internationale oeuvre résolument pour une solution politique qui mette de côté les divisions et les intérêts partisans, de sorte que le peuple syrien, surtout ceux qui ont dû quitter leur terre pour chercher refuge ailleurs, puissent retourner vivre en paix dans leur pays », a déclaré le souverain pontife depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre.
« Je pense au Yémen, avec l’espoir que la trêve obtenue grâce à la médiation de la communauté internationale puisse finalement soulager les nombreux enfants et les populations épuisées par la guerre et la famine », a également déclaré François.
La guerre au Yémen a fait au moins 10.000 morts depuis 2015 et provoqué la pire crise humanitaire du monde, selon les Nations unies. Jusqu’à 20 millions d’habitants sont par ailleurs « en situation d’insécurité alimentaire », d’après l’ONU.
Un accord sur un cessez-le-feu « immédiat » négocié par l’Onu a été conclu le 13 décembre en Suède entre le pouvoir soutenu militairement par l’Arabie saoudite et les rebelles Houthis appuyés politiquement par l’Iran. La ville de Hodeida, principal front de guerre au Yémen, a néanmoins connu par intermittence des affrontements parfois violents depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu.
Le « dialogue » entre Israéliens et Palestiniens
Le pape n’a pas oublié la Terre sainte dans son traditionnel message, renouvelant un appel au « dialogue ». Que la fête de Noël « permette aux Israéliens et aux Palestiniens de reprendre le dialogue et d’entreprendre un chemin de paix qui mette fin à un conflit » de soixante-dix ans, a-t-il dit.
Il a aussi exprimé sa proximité avec les communautés chrétiennes de la « bien-aimée » Ukraine, à un moment de fortes tensions religieuses avec la Russie.
« Seul grâce à la paix, respectueuse des droits de chaque nation, le pays peut se remettre des souffrances subies et rétablir des conditions de vie dignes pour ses citoyens. Je suis proche des communautés chrétiennes de cette région, et je prie pour qu’elles puissent tisser des liens de fraternité et d’amitié », a souligné le pape.
Le président russe Vladimir Poutine avait condamné la semaine dernière la création en Ukraine d’une Eglise orthodoxe indépendante de la tutelle russe, dénonçant une violation « flagrante » des libertés religieuses. Ces tensions religieuses sont un nouvel épisode du divorce politique, culturel et social entre Kiev et Moscou depuis l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée en 2014 et l’éclatement d’un conflit armé entre l’armée ukrainienne et des séparatistes prorusses.
La veille, lors de la messe de Noël célébrée le soir du 24 décembre, le pape François, connu pour son engagement envers les plus pauvres, avait dédié son discours à la lutte contre « la voracité » consumériste. « Une insatiable voracité traverse l’histoire humaine, jusqu’aux paradoxes d’aujourd’hui; ainsi quelques-uns se livrent à des banquets tandis que beaucoup d’autres n’ont pas de pain pour vivre. (…) Le petit corps de l’Enfant de Bethléem lance un nouveau modèle de vie: non pas dévorer ni accaparer, mais partager et donner », avait-il lancé aux fidèles réunis dans la basilique Saint-Pierre.