Aller à…
RSS Feed

De la guerre commerciale, à la guerre sanitaire, à la guerre des vaccins


par Robert Bibeau (son site)
samedi 13 février 2021

« Le « Sputnik V » russe, un vaccin teinté de géopolitique », titrait un quotidien européen. « En annonçant mardi avoir développé le « premier » vaccin contre la Covid-19, baptisé Spoutnik V, la Russie entend se positionner en tête de cette compétition planétaire aux enjeux financiers considérables (69 milliards de dollars doit-on chez Big Pharma NDLR) ». Futura-Sciences (12 août 2020).

Par Luc Michel. Pour Geopolitical Daily. Commenté par Les7duQuebec.net

La panacée des vaccins contre la COVID-19

« Le « Sputnik V » russe, un vaccin teinté de géopolitique », titrait un quotidien européen. « En annonçant mardi avoir développé le « premier » vaccin contre la Covid-19, baptisé Spoutnik V, la Russie entend se positionner en tête de cette compétition planétaire aux enjeux financiers considérables (69 milliards de dollars doit-on chez Big Pharma NDLR) ». Futura-Sciences (12 août 2020).

Le président Vladimir Poutine en personne s’était fait dès août dernier le VRP du « Sputnik V », premier vaccin anti-Covid enregistré dans le monde, « témoignant des efforts russes d’en faire aussi un atout géopolitique » (commentait l’AFP). https://les7duquebec.net/archives/261724

La Russie s’était attirée une pluie de critiques, des scientifiques occidentaux qualifiant l’annonce de « prématurée ». Tout cela ne reposait que sur de la propagande russophobe ! La publication de résultats scientifiques par la prestigieuse revue médicale The Lancet vient d’apporter un démenti scientifique. La communauté internationale (sic) y avait surtout vu la volonté de Moscou d’étendre son influence dans le monde.

This article is available in 5 languages on this webzine : https://les7duquebec.net/archives/261972

LE VACCIN RUSSE CONTRE LA COVID-19 ABAT SON ATOUT !

Le vaccin russe Spoutnik V, initialement accusé donc d’avoir « été développé à la hâte et sans transparence », a fait une entrée fracassante dans le trio de tête des vaccins ce mardi ! La publication mardi des très bons résultats du SpoutnikV russe rebat les cartes dans la hiérarchie mondiale des vaccins contre la COVID-19.

QUEL EST LE MEILLEUR VACCIN ?

À ce stade, ce sont ceux qui utilisent la technologie de l’ARN messager, c’est-à-dire ceux de Pfizer/BioNTech et Moderna. Ils affichent un très fort taux d’efficacité, de 95 % et 94,1 %. Selon les résultats intermédiaires de ses essais, publiés dans la revue médicale The Lancet, il est efficace à 91,6 % contre les formes symptomatiques de la COVID. C’est nettement plus que le vaccin d’AstraZeneca/Oxford, efficace à 60 % environ, selon l’Agence européenne des médicaments (EMA).

Tous deux sont des vaccins « à vecteur viral » : on prend pour base d’autres virus, adaptés pour combattre la COVID. Mais alors que le vaccin d’AstraZeneca est basé sur un unique adénovirus de chimpanzé, le Spoutnik V utilise deux adénovirus humains différents pour chacune de ses deux injections. Selon ses concepteurs, cela pourrait provoquer une meilleure réponse immunitaire. « C’est à notre avis le meilleur vaccin au monde, au niveau efficacité, sécurité, prix et logistique », a assuré mardi Kirill Dmitriev, directeur du Fonds souverain russe, qui a participé à la mise au point et au développement du vaccin.

Les vaccins de Pfizer/BioNTech et Moderna ne peuvent être stockés à long terme qu’à très basse température (-70°C pour le premier et -20°C pour le second). D’autres vaccins ont annoncé des chiffres d’efficacité, sans qu’ils soient publiés dans des revues scientifiques. L’entreprise américaine Novavax a affirmé que le sien était efficace à 89,3 %. C’est un vaccin dit « sous-unitaire », à base de protéines (des antigènes) qui déclenchent une réponse immunitaire, sans virus. Dernière annonce en date, celle de Johnson & Johnson vendredi, selon qui l’efficacité de son vaccin à vecteur viral est de 66 % en général, et surtout, de 85 % pour prévenir les formes graves. Enfin, le vaccin chinois Sinopharm (qui utilise la technique classique du virus inactivé) se prévaut d’une efficacité de 79 %.

Tous ces chiffres sont globaux et on ne sait pas avec certitude à quel point ces vaccins protègent les personnes âgées, population particulièrement à risque (+ 65 ans = 95% des mortalités. NDLR). On ne sait pas non plus pendant combien de temps ils seront efficaces, ni s’ils empêchent la transmission du virus. (sic)

COMBIEN DE VACCINS ?

Plus de 100 millions de doses ont été administrées dans le monde, moins de deux mois après le lancement début décembre des premières campagnes de vaccination de masse, selon un bilan de l’AFP. Sur les 77 pays ou territoires où la vaccination a commencé (sur un total de 200 pays = 77/200), c’est Israël qui mène la course. Plus du tiers de sa population (37 %) a déjà reçu au moins une injection. Dans l’Union européenne, trois vaccins sont autorisés : Pfizer/BioNTech (administré depuis le week-end du 26/27 décembre), Moderna (6 janvier) et AstraZeneca/Oxford depuis vendredi. (Pour ce qui concerne la vaccination israélienne voir ce texte de G. Delépine : https://les7duquebec.net/archives/261701 NDLR)

Le Fonds souverain russe, qui a participé à la mise au point et au développement du Sputnik V, a annoncé le 20 janvier avoir entamé la procédure d’homologation auprès de l’Agence européenne des médicaments (EMA). Pour autant, le Spoutnik V n’est pas inclus dans les contrats de précommande signés par la Commission européenne. En plus de la Russie, ce vaccin a été homologué dans seize pays : d’ex-républiques soviétiques restées proches comme le Bélarus et l’Arménie, des alliés comme le Venezuela et l’Iran, mais aussi la Corée du Sud, l’Argentine, l’Algérie, la Tunisie ou le Pakistan (on voit ici se dessiner la géopolitique de la puissance russe face à la géopolitique des autres puissances impérialistes. NDLR).

Le Royaume-Uni, lui, dispose de deux vaccins, ceux de Pfizer/BioNTech (avec lequel il a démarré sa campagne le 8 décembre) et d’AstraZeneca/Oxford (qu’il a été le premier pays au monde à administrer, le 4 janvier). Les États-Unis ont également deux vaccins, ceux de Pfizer/BioNTech et Moderna depuis mi-décembre.

Enfin, la Chine, où la pandémie a éclaté il y a un an, a commencé à vacciner dès l’été dernier. Plusieurs de ses laboratoires produisent un vaccin, les plus avancés étant ceux de Sinopharm et Sinovac.

Outre ces vaccins déjà administrés, basés sur différentes technologies, 58 autres sont testés sur l’homme dans le cadre d’essais cliniques, selon le dernier décompte de l’OMS.

ACCÉLÉRATION DES PROCÉDURES DE RECHERCHE, DE PRODUCTION INDUSTRIELLE ET D’ÉVALUATION, APPUYÉE PAR DES FINANCEMENTS PUBLICS COLOSSAUX

Le développement et la mise sur le marché d’un nouveau vaccin prennent d’habitude dix ans en moyenne, un délai réduit à moins d’un an pour la COVID-19 grâce à l’accélération des procédures de recherche, de production industrielle et d’évaluation, appuyée par des financements colossaux. Dans sa course mondiale à la fabrication d’un vaccin contre le coronavirus, l’entreprise publique chinoise se vante d’avoir donné à ses employés, y compris ses hauts dirigeants, des injections expérimentales avant même que le gouvernement n’accepte de le tester sur des citoyens.

QUELLE EFFICACITÉ CONTRE LES VARIANT ?

Cette question taraude les spécialistes alors que des variants plus contagieux du coronavirus classique pourraient à terme prendre sa place. Si l’expansion du variant initialement détecté en Angleterre inquiète, les craintes liées au vaccin portent surtout sur un autre variant, qui a émergé en Afrique du Sud. L’une des mutations qu’il contient (appelée E484K) semble susceptible de rendre les vaccins moins efficaces, selon plusieurs études menées in vitro. (Ce qui menace le lucratif marché public des vaccins convoité par le Big Pharma des firmes multimilliardaires, l’enjeu véritable de cette saga sanitaire. NDLR).

Moderna a assuré la semaine dernière que son vaccin était efficace contre le variant britannique et contre le Sud-Africain, mais dans une moindre mesure. L’entreprise va donc travailler à mettre au point une dose de rappel spécifiquement dirigé contre le variant sud-africain (pérennisant ainsi la poule aux œufs d’or des vaccins profitables. Parions que des variants apparaîtront ainsi régulièrement requérants de nouvelles injections des miraculeux vaccins lucratifs… jusqu’à ce que la brebis, payeur de taxes d’Occident, n’ait plus rien à offrir pour expier sa naïveté effarouchée. NDLR). Pfizer et BioNTech ont affirmé dans la foulée que leur vaccin restait efficace contre les principales mutations des variants anglais et Sud-Africain. Des tests « n’ont pas montré la nécessité d’un nouveau vaccin pour faire face aux variants », selon les deux compagnies, qui se disent toutefois « prêtes à réagir » (sic) si une mutation résistante émergeait. Enfin, les résultats préliminaires de Novavax et Johnson & Johnson montrent que ces deux vaccins sont moins efficaces dans la partie de leurs essais cliniques réalisés en Afrique du Sud. Cela semble confirmer que le variant Sud-Africain pose plus de problèmes aux vaccins existants.

(Pour un tour d’horizon scientifique complet des types de vaccins et de leurs effets voir cette vidéo : https://les7duquebec.net/archives/261900 NDLR)

UNE COURSE CONTRE LA MONTRE S’ENGAGE

« Une course contre la montre s’engage » pour vacciner le plus de monde possible parallèlement à l’émergence des variants, a prévenu mi-janvier le Conseil scientifique qui guide le gouvernement français.

Peut-on décaler les doses ?

Pour tenter de vacciner plus largement, certains pays ont décidé de retarder la deuxième dose de vaccin. Le but : fournir une première dose à davantage de gens avant de passer à la deuxième. Le Danemark a, par exemple, décidé de faire passer ce délai à 6 semaines, et le Royaume-Uni carrément à 12. Or, les vaccins de Pfizer/BioNTech et Moderna ont été conçus pour que leurs deux doses soient administrées respectivement à 3 et 4 semaines d’intervalle. (Ce qui donne à penser que tout cela c’est du n’importe quoi d’un point de vue scientifique médical et sanitaire. NDLR)

Des spécialistes craignent donc qu’espacer davantage les doses nuise à l’efficacité du vaccin, voire favorise l’émergence de nouveaux variants à cause d’une protection seulement partielle de la population (voici de quelle manière ces larbins, ces thuriféraires de l’industrie pharmaceutique préparent les conditions de la mise en marché ad nauseam de vaccins « d’ajustement » payants. NDLR) Début janvier, l’ineffable OMS a jugé que la deuxième dose pouvait être décalée « dans des circonstances exceptionnelles », en cas d’explosion de l’épidémie ou de problèmes d’approvisionnement (L’OMS stipendiée par l’industrie pharmaceutique vole à la rescousse de ses sponsors mettant de l’avant que des impératifs logistiques influeraient sur les contingences scientifiques. On galère en pleine saga pécuniaire, sans même que les laquais prennent soin de dissimuler leurs méfaits. NDLR), mais le délai entre les deux ne doit pas excéder six semaines, avait-elle ajouté. L’EMA cette fois a été plus prudente : elle a recommandé de s’en tenir à un intervalle de trois semaines entre les deux injections du vaccin Pfizer/BioNTech. La France, qui envisageait initialement un report à six semaines, a finalement décidé de respecter les délais prévus par les fabricants. L’arrivée prochaine du vaccin de Johnson & Johnson pourrait aider à trancher le débat, puisque contrairement aux autres, ce vaccin ne nécessite qu’une injection.

Quels effets secondaires ?

Les essais cliniques n’ont pas mis en évidence de problème de sécurité notable pour les vaccins déjà distribués. Leur « surveillance étroite » se poursuit (sic) afin de détecter d’éventuels effets secondaires graves survenant à plus long terme. Celui de Pfizer/BioNTech est celui pour lequel on a le plus de recul. « Les avantages de Comirnaty (son nom commercial, NDLR) dans la prévention de la COVID-19 continuent de l’emporter sur tous les risques » a assuré l’EMA vendredi en publiant sa première mise à jour sur la sécurité de ce vaccin depuis que l’UE a commencé à l’administrer.

Ces dernières semaines, plusieurs pays ont signalé des cas de décès chez des personnes âgées et souvent très malades qui avaient auparavant reçu le vaccin Pfizer. Après avoir analysé ces cas, l’EMA a conclu que « les données ne montraient pas de lien avec la vaccination avec Comirnaty » et a exclu tout « problème de sécurité ». (Prière de prendre note de cette note de l’EMA qui ne craint pas de se compromettre au service de ses maîtres. Commençons à construire le mémorial des sinistrés comme le propose cet article : La vaccination de masse antiCOVID-19 prépare une catastrophe sanitaire mondiale https://les7duquebec.net/archives/261701 NDLR)

Par ailleurs, comme tous les vaccins, ceux contre la COVID peuvent provoquer des effets secondaires légers et attendus. « Ces vaccins sont assez réactogènes (induisent des réactions, NDLR) : leur niveau de sécurité est satisfaisant, mais par contre, ils font mal au bras, entraînent un sentiment de fatigue », avait expliqué en décembre la spécialiste française Marie-Paule Kieny lors d’une audition parlementaire.

LE SPUTNIK ÉLÉMENT DU SOFT POWER GÉOPOLITIQUE RUSSE

« L’annonce faite en août par le président Vladimir Poutine selon laquelle la Russie avait autorisé l’utilisation du premier vaccin COVID-19 au monde avant même la fin des essais de sécurité a suscité le scepticisme dans le monde entier, écrit Bloomberg. Maintenant, il peut récolter des dividendes diplomatiques alors que la Russie profite sans doute de sa plus grande percée scientifique depuis l’ère soviétique ».

UN PRONOSTIC AMÉRICAIN :

« LE VACCIN JADIS MÉPRISÉ DE POUTINE EST DÉSORMAIS FAVORI DANS LA LUTTE CONTRE LA PANDÉMIE » (BLOOMBERG)

« Les pays font la queue pour s’approvisionner en Spoutnik V après que des résultats évalués par des pairs publiés dans le journal médical The Lancet cette semaine ont montré que le vaccin russe protège contre le virus mortel ainsi que contre les vaccins américains et européens, et bien plus efficacement que ses rivaux chinois, ajoute Bloomberg ».

Au moins 20 pays ont approuvé l’utilisation de l’inoculation du Sputnik V, dont la Hongrie, État membre de l’Union européenne, et la Serbie, tandis que des marchés clés tels que le Brésil et l’Inde sont sur le point de l’autoriser. La Russie se tourne maintenant vers le marché européen prisé alors que le bloc se débat avec son programme de vaccination dans un contexte de pénurie d’approvisionnement, organisé par les Big Pharmas anglo-saxons. (Les suppôts de l’empire russe prennent fait et cause pour l’industrie russe contre ses concurrents industriels occidentaux – chinois et même cubain… NDLR).

« Dans la bataille mondiale pour vaincre une pandémie qui a coûté la vie à 2,3 millions (? ??) de vies en un peu plus d’un an (sic), la course aux vaccins a pris une importance géopolitique alors que les gouvernements cherchent à sortir des énormes dommages sociaux et économiques causés par les verrouillages imposés pour limiter la propagation des le virus. Cela donne à la Russie un avantage parmi les rares pays où les scientifiques ont produit une défense efficace » commente encore Bloomberg.

LA DÉCISION STRATÉGIQUE DE POUTINE

Sa décision de nommer Spoutnik V en l’honneur du premier satellite au monde dont le lancement en 1957 a donné à l’Union soviétique un triomphe étonnant contre les États-Unis pour lancer la course à l’espace n’a fait que souligner l’ampleur de l’importance que Moscou attachait à cet exploit. Les résultats des essais de stade avancé de 20 000 participants examinés dans The Lancet ont montré que le vaccin a un taux de réussite de 91,6%. « C’est un moment décisif pour nous », a déclaré Kirill Dmitriev, directeur général du Fonds d’investissement direct russe, qui a soutenu le développement de Spoutnik V et est en charge de son déploiement international, dans une récente interview.

UN ÉLÉMENT DU SOFT POWER RUSSE

« S’il est trop tôt pour évaluer les gains politiques pour Poutine, la Russie fait déjà une grande partie de l’impact de puissance douce (soft Power) du vaccin sur son image après des années de condamnation internationale pour l’ingérence électorale et le ciblage d’opposants politiques au pays et à l’étranger », ajoute Bloomberg. La télévision d’État fait de nombreux reportages sur les livraisons à d’autres pays. « Le succès de Spoutnik ne changera pas l’hostilité envers Poutine parmi les gouvernements occidentaux, mais il pourrait renforcer l’influence géopolitique de la Russie dans des régions telles que l’Amérique latine », selon Oksana Antonenko, directrice du cabinet (pro-occidental) de Conseil Control Risks. « Avec ce vaccin, il s’est avéré capable de produire quelque chose de nouveau qui est demandé dans le monde entier », a-t-elle déclaré.

Les contraintes de production sont le plus grand défi auquel sont confrontés tous les fabricants, car la demande mondiale dépasse de loin l’offre. La Russie promet des vaccins gratuits (! !!) pour ses 146 millions d’habitants. Mais aussi les russophones des républiques autoproclamées de PMR, DNR ou LNR , qui se sont séparées de la Moldavie (en 1990) et de l’Ukraine (en 2014), alors que Chisinau et Kiev sont incapables de vacciner leurs populations ! Moscou a commencé la production l’année dernière et le vaccin est actuellement fabriqué dans des pays comme l’Inde, la Corée du Sud et Brésil. Cette semaine, il est apparu qu’un proche allié du président turc Recep Tayyip Erdogan, ennemi géopolitique de la Russie, a signé un accord pour produire du Spoutnik V en Turquie, alors même que le pays a conclu des accords pour acheter 50 millions de doses du vaccin CoronaVac de Sinovac Biotech Ltd et 4,5 millions de doses de la photo de Pfizer Inc.-BioNTech SE.

LA PERCÉE RUSSE EN AMÉRIQUE LATINE

Le lendemain de l’annonce de son contrat, le président mexicain prorusse Andres Manuel Lopez Obrador a déclaré le 25 janvier qu’il remerciait un Poutine « vraiment affectueux » pour avoir promis 24 millions de doses de Spoutnik V dans les deux mois à venir. Trois jours plus tard, le président bolivien Luis Arce a personnellement pris livraison d’un lot à l’aéroport de La Paz. L’Amérique latine s’avère un territoire fertile. L’Argentine, qui a eu du mal à se procurer des vaccins, a lancé son programme de vaccination de masse après avoir reçu plus d’un demi-million de doses de Spoutnik V en janvier. Il a été rejoint par le Nicaragua, le Paraguay et le Venezuela. Au Brésil, le plus grand marché de la région, une décision annoncée le 3 février de supprimer l’exigence des essais de phase trois pour utilisation d’urgence pourrait accélérer l’approbation.

À LA CONQUÊTE DE L’AFRIQUE

La Guinée est devenue le premier pays africain à commencer à dispenser du Spoutnik V en décembre, le président ami de Moscou, Alpha Condé, et plusieurs ministres prenant le vaccin. Il s’attend à recevoir 1,6 million de doses cette année et est également en pourparlers sur l’acquisition de vaccins chinois, ainsi que sur le vaccin d’AstraZeneca Plc. Le Zimbabwe, la République centrafricaine et la Côte d’Ivoire font partie des autres clients potentiels de la Russie. « Nous ne sommes pas en mesure de dire non à aucun vaccin. Nous avons opté pour le vaccin Pfizer, mais nous examinons également d’autres vaccins », a déclaré le professeur Joseph Benie, directeur de l’Institut national d’hygiène publique à Abidjan, en Côte d’Ivoire. « Il est maintenant urgent de commencer à vacciner. »

Contrairement au vaccin Pfizer / BioNTech, Sputnik V peut être conservé dans un réfrigérateur plutôt que dans un congélateur, ce qui facilite son transport et sa distribution dans les pays les plus pauvres et les plus chauds. À environ 20 $ pour une vaccination à deux doses, c’est également moins cher que la plupart des alternatives occidentales. Bien que plus cher qu’AstraZeneca, l’inoculation russe a montré une efficacité supérieure à celle du vaccin britannique.

EN EURASIE COOPÉRATION AVEC TÉHÉRAN ET PÉKIN

Pour certains pays comme l’Iran, qui a reçu cette semaine le premier lot des 2 millions de doses promis, la Russie offre une alternative politique plus acceptable que les fournisseurs occidentaux. Mais la Russie fait également des percées dans des pays tels que les Émirats arabes unis, qui sont traditionnellement proches des États-Unis et ont approuvé l’utilisation de Spoutnik V.

Les développeurs chinois peuvent désormais faire équipe avec la Russie. Le RDIF a conclu un accord préliminaire pour tester un régime combiné de tirs de Spoutnik V et de CanSino Biologics en Chine pour renforcer l’efficacité contre Covid-19, ont déclaré vendredi des personnes connaissant le sujet.

MALGRÉ LA RUSSOPHOBIE PERCÉE EN EUROPE OCCIDENTALE ?

Dans ce qui pourrait représenter la plus grande percée potentielle du Kremlin, la Russie a demandé aux régulateurs européens d’examiner une demande d’autorisation de Spoutnik V après que l’Allemagne eut promis d’aider à accélérer le processus. Alors que les hauts responsables de l’UE s’inquiètent toujours d’un déploiement lent du vaccin, la chancelière allemande Angela Merkel a déclaré mardi que le vaccin russe pourrait être utilisé pour protéger les personnes du bloc de 27 membres tant qu’il était approuvé par l’Agence européenne des médicaments.

La Hongrie a déjà accordé une autorisation d’urgence, signant un accord pour 2 millions de doses de Spoutnik V avec les 40 000 premiers vaccins livrés ce mardi. « Le vaccin ne peut pas être une question politique », a déclaré le premier ministre Viktor Orban à la radio d’État le 29 janvier. (Quel menteur ce Viktor Orban hypocrite. Comme le montre le présent article, cette affaire de vaccin coiffant cette crise sanitaire hystérique n’est qu’une affaire de gros sous, de marchés et de concurrence entre puissances cupides. NDLR)

L’approbation européenne peut prendre plusieurs mois en raison de la nécessité de soumettre des données détaillées, a déclaré Richard Horton, rédacteur en chef du Lancet, à QuickTake de Bloomberg. « Je pense que ce vaccin russe sera disponible », mais « pas rapidement », a-t-il déclaré. Alors que la Russie dit qu’elle s’attend à ce que le vaccin soit disponible pour 700 millions de personnes cette année, elle fait face à des goulots d’étranglement de production. « Soyons réalistes. Compte tenu de nos autres engagements, nous ne pourrons pas approvisionner l’Europe avant mai, à l’exception de la Hongrie », a déclaré Dmitriev du RDIF.

« Pourtant, le vaccin rapporte des dividendes pour Poutine », commente Bloomberg. Alors même qu’il se rendait à Moscou vendredi pour affronter le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à propos de l’emprisonnement du chef de l’opposition Alexey Navalny (qui a décrété que Navalny était le chef de l’opposition en Russie ? NDLR) le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, a pris le temps de féliciter la Russie pour le développement de Spoutnik V. « C’est une bonne nouvelle pour l’humanité entière », a déclaré Borrell. « Cela signifie que nous allons disposer de plus d’outils pour faire face à la pandémie » …

(sources : AFP – bloomberg – interfax – EODE Think Tank et Les7duquebec.net)

http://www.lucmichel.net/2020/12/08/luc-michels-geopolitical-daily-le-vaccin-russe-sputnik-v-un-enjeu-geopolitique/

0 0 votes
Évaluation de l'article

S’abonner
Notification pour

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x